Le charpentier de Nazareth fait l’objet d’une admiration quasi unanime dans le monde entier, et c’est à juste titre. Mais sa vie réelle est pleine d’incertitudes historiques car pour les historiens de l’époque, son peuple et sa personne étaient insignifiants. Aux confins de l’immense empire romain, les juifs étaient considérés comme des non-civilisés avec une religion étrange, et les galiléens méprisés par les judéens comme des ignorants au langage grossier.

Ce qu’on sait de Jésus est surtout ce qu’ont dit de lui ses disciples. Quelques faits de sa vie semblent crédibles comme sa présentation au Temple de Jérusalem avec l’intervention du vieillard Siméon, ou encore ses échanges sur la Parole avec des docteurs de la loi du Temple de Jérusalem à l’âge de 12 ans et surtout ses miracles et sa crucifixion après sa montée à Jérusalem.

Son attitude provocatrice à l’égard des pouvoirs religieux juifs, les pharisiens et saducéens qui composaient le Sanhédrin ont abrégé sa mission prophétique. La culture chrétienne a ensuite présenté ce drame comme un sacrifice voulu par Dieu. Quelles que soient les raisons de Sa décision, « le Père qui l’a envoyé » a décidé de le ressusciter, le Créateur a ce pouvoir.

L’interprétation d’un verset du Coran par la tradition musulmane qui nie les témoignages de résurrection des disciples de Jésus est contestable. On peut comprendre ce texte comme : ils ont voulu tuer le Messager de Dieu, il leur a semblé qu’ils avaient réussi, ils n’ont tué qu’un homme à sa place. L’idée que les pouvoirs religieux et politiques, le Sanhédrin et les Romains, se soient trompés sur le condamné à mort n’est pas crédible compte tenu de la visibilité et de la majesté de cet homme capable de miracles extraordinaires.

Le Message de 1974 dit : « il s’est embrasé de Mon Amour pour l’homme son frère et comme une fumée pure il s’est élevé vers Moi ; il a accompli en un an, le temps d’un battement d’ailes, ce que le monde pour son salut accomplit sans les siècles des siècles » (32/3-4). C’est donc dans sa courte mission publique que Jésus a été particulièrement exemplaire d’un amour universel, l’amour évangélique.

Notons que la chronologie des trois évangiles dit synoptiques ne parle que d’une montée à Jérusalem alors que l’Evangile « selon Saint Jean » parle de trois montées. Cet Evangile, le plus tardif et dont on ne connait pas avec certitude le ou les auteurs est historiquement le moins fiable. Ce qui est sûr, comme l’atteste le témoin d’Arès, c’est que le robuste charpentier de Nazareth, le juif aux yeux de braise, n’a pas grand-chose à voir avec l’imagerie chrétienne, celle d’un blondinet aux yeux bleus un peu mièvre qu’on me montrait enfant, ou celle du torturé des images et films doloristes. Le Ressuscité éclatant de Vie et de Majesté qui est apparu 40 fois à Arès n’avait pas l’amour mou, c’est bien lui qui chassa les marchands du temps à coups de fouets, qui insultait les dignitaires religieux en les traitant de « sépulcres blanchis » (Mat. 23/27), ou qui disait « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive » (Mat 10/34). L’amour c’est aussi le combat courageux contre le mal sous toutes ses formes.

Comme prophète, il était envoyé surtout au « brebis perdues de la Maison d’Israël« , mais comme messager, l’Evangile que le Père lui avait demandé de propager s’est répandu aux quatre coins de la planète. Mais Jésus a été assassiné trop tôt pour bien former ses apôtres, son Evangile a été mal transmis puis noyé dans des livres d’hommes comme ceux de Paul de Tarse, ceux de l’auteur inconnu de l’Apocalypse « selon Saint Jean », ceux des « pères » des églises chrétiennes, ceux des théologiens et princes du culte qui se sont emparés des assemblées de chrétiens.

Ce qu’on appelle habituellement christianisme (une appellation apparue à Antioche au premier siècle) est très éloigné du Message et de l’exemple de Jésus. Les assemblées chrétiennes ont encore à se libérer de l’emprise des hiérarchies que Dieu n’a jamais établies et des doctrines des docteurs que Jésus traite en 1974 de « charlatans » (33/20).

C’est aux « chrétiens » de base de s’y atteler, ce n’est pas la mission des porteurs de la Parole.