Jésus de Nazareth est probablement l’homme qui a le plus influencé l’humanité. Pour les croyants, sa vie et ses miracles incarnent la synergie entre le Surnaturel et le charisme du prophète Jésus, mais il n’inspire pas que des croyants. Personne n’ignore son enseignement et son exemple de vie transcendante.

Tout commence avant sa naissance : un ange annonce à sa vieille cousine la naissance inespérée du prophète Jean, puis d’une grossesse surnaturelle de Marie qui accepta courageusement cette situation embarrassante : « Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon Ta Parole » (Luc/1). Les sceptiques l’ont horriblement calomniée (Coran 4/156) car dans la société juive, une grossesse de père inconnu est très mal vue, alors même qu’elle était promise au charpentier Joseph (que l’ange avertit de ne pas l’écarter comme épouse).

Son fils Jésus a divisé les juifs de son époque comme les hommes contemporains, chrétiens et musulmans. Sous l’occupation romaine, le peuple juif attendait un messie guerrier comme David pour les libérer. L’enseignement de Jésus ne répondait nullement à cette attente. L’hébreu מָשִׁיחַ – mashia’h désigne dans le judaïsme, l’oint, la personne consacrée par un prophète (les rois Saül puis David avaient étés oints par le prophète Samuel). En grec, « Christ » signifie « oint », une traduction de mashia’h. Comme les croyants sont divisés sur le sens à donner au mot Christ (à l’origine du mot chrétien), il faut y réfléchir à l’aide de leurs textes sacrés.

1 Dans la Parole de 1974-1977

Commençons par cette citation : « Muhammad Mon messager venu avant toi a enseigné que l’homme Jésus n’est pas Dieu, que ceux qui croient cela sont impies. Ma Main a oint les lèvres de Mon Messager, son enseignement est vrai. L’homme Jésus n’est pas Dieu, c’est le Christ qui est Dieu, c’est Moi né de Jésus né de Marie. Un espace plus long qu’un rayon de soleil va de Jésus au Christ. La distance infinie qui sépare la terre du Ciel, il l’a parcourue, parce qu’il a mis ses pas dans Mes Pas, il ne s’en est jamais écarté. Il s’est embrasé de Mon Amour pour l’homme son frère et comme une fumée pure il s’est élevé vers Moi. Il a accompli en un an, le temps d’un battement d’ailes, ce que le monde pour son salut accomplit sans les siècles des siècles. Je l’ai fondu en Moi, J’en ai fait un Dieu, il est devenu Moi, quelle intelligence d’homme, faible lumignon peut comprendre cela ? Mais Je lui ai donné assez de force pour qu’elle comprenne en parabole qu’il est vain de discourir sur mes livres, impie d’entendre les docteurs qui bavardent !» (1974, 32 2/6).

Un mot à relever dans cet extrait est accomplir : un Dessein de Dieu n’aboutir que si les humains l’acceptent. Dieu avait un Dessein pour Marie comme pour son fils Jésus, les anges l’ont annoncé et ils l’ont accepté malgré la vie très difficile que cela impliquait. Le vieillard Syméon inspiré par l’Esprit Saint (Luc 2/34) prophétisa que Jésus serait « un signe contesté et qu’un glaive transpercerait le cœur de sa mère Marie ». Son fils aîné sera torturé, tué et renié par ses disciples alors qu’il avait fait tant de Bien à tous !

Un autre élément à relever est que devenir un Christ, oint par Dieu, est possible pour tous ceux déterminés à s’embraser d’amour pour tous les hommes et à avancer pas à pas dans cette direction qui les mène vers le Ciel. Les convictions religieuses ou la foi dans le Créateur ne sont pas déterminantes pour le salut, nous sommes tous des Christs en devenir. Les épreuves ne manqueront pas lors de notre pèlerinage sur cette terre, nul ne sait à quoi nous pourrions avoir à renoncer un jour, et les drames que vivent nos sœurs et frères ukrainiens et russes, conséquences de la décision d’un président qui a trop de pouvoir, doivent faire réfléchir.

La Parole évoque les exploits d’Elie et de **Jésus **:  » Je suis celui qui a parlé par Jésus, Mon second fils, celui qui, après Elie, déjà glorifié, a renoncé au vœu d’Adam de dominer la terre et les nations pour le prix d’un tombeau glacé où M’attendre, et qui fut plus glorifié encore, celui que J’ai oint Moi-même, celui dont J’ai effacé la tare à cause de ses exploits pour mettre ses pas dans Mes Pas, pour aimer mon peuple… en le faisant entrer dans Ma Maison Royale, en faire un Dieu en le fondant en Moi sans retour comme l’argent s’allié à l’or qui serait plus éblouissant que mille soleils si Je n’y faisais passer Mon Souffle pour en ternir l’éclat et le rendre supportable aux anges et aux élus. » (2/11).

Ce passage évoque à la fois Dieu, Jésus et le Souffle à partir desquels les théologiens ont concocté leur mythe de la trinité. Il clarifie ce sujet de discordes inutiles entre théologiens et ne contredit en rien le texte du Coran comme l’avait attesté Si Hamza Boubaker à qui le témoin désemparé avait envoyé le texte dicté par Jésus en 1974. Jésus balaie d’un geste royal cette absurde trinité : « Les docteurs M’ont façonné un dieu à trois têtes pour étonner les faibles, les faire trembler sous leur oracle ; ils ont décidé de mon châtiment selon les œuvres en discours interminables, énigmatiques, d’un mot de Moi ils ont écrit des livres, Mon peuple ne sait plus où Je suis, où Je ne suis pas. Abats les idoles de l’esprit comme ont été abattues les idoles de bois » (23/7).

La Parole de 1977 parle de Jésus comme le Bon de référence (cf. Matthieu 19 :17 :  » Qu’as-tu à m’interroger sur le Bon ? Unique est celui qui est Bon »). En se fondant en Dieu, Jésus est devenu le Christ, le Bon. Elle inclut Jésus dans la succession des prophètes étouffés par les religions, par exemple : « Moché (Moïse) ses frères, Yëchou (Jésus) ses frères, les bras sur les frères, la nuit couche sur les frères » (I/7) ou « Le Bon (Jésus) parle vrai…Muhammad la voix face à l’aurore ; le Bon pousse la nuit; Muhammad tient le soleil sur la tête de Yëchou …Le roi blanc tu souffles ses pas, le fidèle ne voit plus, le roi tient la barbe de Moché, le roi tient la barbe de Yëchou, le roi tient la barbe de Muhammad » (XIII/13).

La Parole de 1974 rend hommage à Marie : « Elle a fait abandon de ses entrailles au Père pour que le fils y germe en homme » (9/2) ; « Elle m’a porté, mis au monde, allaité, vêtu, elle a égalé le dévouement des anges qui me servent » (11/2). Elle évoque aussi ses difficultés, « Marie, grosse du fils, la pécheresse qui me défia aussi, mais qui s’imposa de gratter de sa chair les souillures, d’arracher de son cœur les doutes pour renaître pure, elle qui était plus faible que tout autre ». Nous sommes très loin de l’imagerie religieuse d’une sorte de robot incapable de pécher. L’Evangile cite l’incompréhension et les doutes qu’elle a eu face à la mission de Jésus, lors de ses échanges avec les docteurs du Temple ou quand elle cherchait à interrompre son enseignement (Marc 3/21+31).

2 Dans le Coran

Dans le texte du Coran, Jésus et sa mère Marie sont très présents et souvent liés l’un à l’autre, Marie est citée 34 fois, et Jésus 35 fois avec six expressions différentes : Jésus (9), Jésus fils-de-Marie (13), Fils-de-Marie (2), Le Christ (3), Le Christ fils-de-Marie (5), Le Christ Jésus fils-de-Marie (3). Le mot Christ n’est utilisé que lorsque les anges sont mentionnés avec lui : l’association de « Jésus fils-de-Marie » avec le « Christ » (l’Esprit qui le soutient) souligne que c’est en vainquant le péché que l’homme Jésus a restauré son lien avec Dieu et Ses anges.

Le Coran confirme la conception surnaturelle de Jésus : « Et celle qui avait préservé sa chasteté ! Nous insufflâmes en elle un Esprit/Souffle venant de Nous et fîmes d’elle ainsi que de son fils, un signe pour les deux mondes » (21/91). Face aux calomnies, « Marie ton acte est monstrueux », Marie indiqua l’enfant dans son berceau qui dit : « Je suis un serviteur de Dieu, Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète » … « C’est Jésus fils de Marie, Parole de Vérité qu’ils mettent en doute » (19/28). Jésus est le seul messager qui est Parole de Vérité dans le Coran.

Chaque messager apporte une Parole de Dieu, mais Jésus s’est différencié des autres car il avait en lui l’Esprit-Saint dans son berceau. Plus tard, lors de son baptême et avant de commencer sa mission publique (Marc 1/10), le prophète Jean vit les cieux se déchirer et l’Esprit, comme une colombe, descendre sur lui et des cieux vint une Voix : « Tu es mon fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir ». Il y a bien, selon les textes sacrés, un lien particulier entre Dieu, son Souffle ou Esprit, et Jésus fils de Marie. Ce lien s’est d’abord manifesté avant son âge de raison, puis à nouveau après son parcours de vie exemplaire. Jésus restait libre de se détourner du Dessein mis en lui ou d’être un pénitent médiocre, alors l’Esprit ne serait pas revenu sur lui.

A l’époque du prophète Muhammad, le dogme de la trinité, imposé de force par les hiérarchies chrétiennes, avait créé des divisions et des drames et créé une faille dogmatique avec leurs frères juifs. C’était un obstacle sérieux pour retrouver l’unicité du Créateur enseignée par tous les prophètes. Le Coran récuse sans appel cette idée. « Le Christ, Jésus, fils de Marie, est Messager de Dieu, Sa Parole qu’Il envoya à Marie, et un Esprit/Souffle (rouh) venant de Lui. Croyez donc en Dieu et en Ses messagers. Et ne dites pas “Trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Dieu n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant » (4/171).
Et le Coran insiste dans la sourate 5 : « Certes sont infidèles ceux qui disent que Dieu est le Christ, fils de Marie… Ce sont certes des infidèles ceux qui disent : Dieu est le troisième de trois. Alors qu’il n’y a de divinité qu’Une Divinité Unique ! Et s’ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d’entre eux ».

Un point de désaccord entre chrétiens et musulmans porte sur la Résurrection de Jésus à cause de 4/157 : Ils disent, nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager de Dieu. Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ils n’ont vécu qu’une illusion et discutent sur des conjectures ; ils ne l’ont pas tué avec certitude, mais Dieu l’a élevé vers Lui_ » (Les femmes 4/157). Ce texte est obscur, mais à la Lumière des événements d’Arès, il devient clair : ils ont voulu tuer le Christ, l’Oint de Dieu, mais ils n’ont tué que l’homme Jésus. Jésus enseignait avec autorité dans le Temple de Jérusalem, et le témoin d’Arès a été frappé par son aspect royal, imposant. Il est impossible que les soldats romains se soient trompés d’homme ! De plus, jamais ses apôtres qui s’étaient lâchement enfuis n’auraient trouvé le courage de témoigner et de braver la mort s’ils n’avaient pas constaté de leurs yeux (et de leur main pour l’apôtre Thomas) cet inattendu : la promesse accomplie de la résurrection de la chair.

3 Dans l’Evangile proclamé en Palestine

Dans les textes qui nous été transmis, Jésus parle le plus souvent de lui à la troisième personne comme le « fils de l’homme », une expression inhabituelle, peut-être par référence à une prophétie obscure de Daniel, ou pour contrecarrer l’expression « fils de Dieu » que les démons qu’il chassait proféraient pour semer la division.

Jésus de lui comme prophète dans deux citations célèbres : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison » (Marc 6/4) et « Il n’est pas possible qu’un prophète périsse hors de Jérusalem » (Luc 13/33). Il est salué à plusieurs reprises par la foule ou des miraculés comme prophète, par exemple lors de la résurrection du fil de la veuve de Naïm (Luc 7/16). Le mot hébreu messie est absent des évangiles sauf en Jean 1/41 et 4/25, un évangile dont le témoignage est peu fiable, et il n’est pas prononcé par Jésus mais par son disciple Simon, puis par la femme samaritaine. C’est le mot grec Christ qu’on trouve dans les autres Evangiles comme en Luc 4/41 : « des démons sortaient ainsi en grand nombre en criant : « Tu es le fils de Dieu ». Alors les menaçant, Jésus ne leur permettait pas de parler parce qu’ils savaient qu’il était le Christ ».

Jésus se laisse appeler fils de David, et face à la confession de Pierre (Matthieu 16, 17), il commande sévèrement aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ. Quand le grand prêtre Caïphe le somme de répondre à sa question : « Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es toi le Christ, le fils de Dieu », Jésus répond : « C’est toi qui le dis ; seulement je vous le déclare, vous verrez le fils de l’homme siégeant à la droite du Tout Puissant et venant sur les nuées du ciel » (Mat. 26/63).

La notion de « fils de Dieu », dont les cuisiniers de la théologie chrétienne font un plat indigeste, est un sujet délicat, compliqué par les difficultés de traduction en langues européennes. Le texte appelé « Evangile selon Jean » (donc on ne connaît pas l’auteur) a été déterminant dans les dérives théologiques du christianisme des premiers siècles (évoquées dans le post 36), ainsi que les lettres de Paul, un ennemi acharné de Jésus et de ses apôtres que le miracle de l’éblouissement sur le chemin de Damas a remis dans la voie droite.

Ce quatrième Evangile introduit la notion de « fils unique de Dieu », contradictoire avec le texte de Luc qui présente une généalogie de Jésus remontant jusqu’à Adam fils de Dieu (Luc, 3/38). Il attribue à Jésus une phrase troublante, absente des autres évangiles : « Avant qu’Abraham ne fut, Je suis » (Jean, 8/58) et de très longs discours abstraits dont il est impossible que, 60 ans après le départ de Jésus, des témoins auditifs auraient pu donner de mémoire une transmission précise. De plus, cet Evangile commence par un prologue écrit par l’auteur qui détaille ses idées personnelles et le texte dit de lui-même (Jean, 20/30) qu’il a été écrit « pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le fils de Dieu ». L’Evangile selon Jean est donc un plaidoyer théologique subjectif et non un témoignage fiable de la vie et des Paroles de Jésus.

Certes, dans les trois autres évangiles, Jésus prie en invoquant Dieu comme « Père », mais cette filiation ne lui est pas exclusive et dépend des efforts faits. Par exemple (Mathieu 5/45) : « Moi, je vous dis, aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux car Il fait lever le soleil sur les méchants et les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Ou Luc 6/36 : « Soyez généreux comme votre Père est généreux. Ne vous posez pas en juges pour ne pas être jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés, acquittez et vous serez acquittés, donnez et on vous donnera ».

Il en est de même pour l’Esprit de Dieu dont les autorités ecclésiastiques prétendre avoir l’exclusivité : « Lorsque les hommes vous livreront aux tribunaux, ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire, ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ».

Toutes ces spéculations stériles sur la nature de Jésus et le sens à donner au mot Christ ont été un obstacle à l’accomplissement de l’Evangile et à l’unité entre croyants. C’est pourquoi Jésus nous appelle à nous libérer des docteurs théologiens et de leurs idoles de l’esprit. Le Père a envoyé Jésus comme messager pour annoncer aux hommes l’Evangile ou la « bonne nouvelle » du Salut possible pour tous les humains.

Que ce soit avec l’aide de la Parole qui ne se divise ni ne se tait, donc de tous les textes sacrés, ou avec Celle qui souffle en silence dans le cœur des scandalisés de la religion, Il est plus que jamais nécessaire de dépasser les divisions et de se mettre au travail ensemble, croyants et incroyants, pour servir le Bien !