A 95 ans, le témoin de 1974-1977 vient de publier une nouvelle version de la Parole dictée avec pour titre « le Signe » (©Michel Potay). L’auteur Michel Potay (MP) est un homme très travailleur, son nouveau produit éditorial le prouve. Mais il continue à y inclure ses gloses à écarter (Parole de 1974, 10/10) comme ses titres, sous-titres, parenthèses, notes, commentaires et sa ponctuation.
Pour qui travaille-t-il ? Pour le Donneur de Parole ou pour ses projets de queux blanc qui sert la sueur, le cheval éplié (XXX/9) ? Car la Voix lui avait dit en XX/8 : nabi ton sein coule la sueur, entre la sueur ! Le nabi en hébreu et arabe est un prophète qui transmet d’abord comme messager les instructions de Dieu, donc sans sa sueur personnelle. Il peut alors guider spirituellement un peuple qui le suit, comme Moïse (post 3) ou Muhammad. Il lui donne des recommandations et répond aux questions pratiques. Mais nous ne sommes plus à leurs étapes spirituelles. Car, en parlant des scandalisés par la religion, Jésus dit en 1974, 28/4 : « c’est d’eux-mêmes que je fais des prophètes »
Le monde éditorial parle de nombres de signes pour évaluer le volume d’un ouvrage. Or, à première vue, les signes associés uniquement à la Parole dictée représentent moins de 20% du total du livre, les gloses en constituant plus de 80%. Il est donc très difficile de retrouver dans cette masse de signes la Parole pure, la Parole dictée au messager Potay.
Heureusement, son épouse Christiane a eu la sagesse de demander à MP de trouver un moyen de transmettre la Parole de 1977 telle qu’elle a été dictée lors des cinq théophanies. Il s’apprêtait alors à jeter ses notes prises sous la dictée de la Voix après les avoir « grammaticalisées », il a donc ajouté des parenthèses.
1 Notes de lecture du Signe, produit éditorial de Michel Potay
En étudiant les publications successives de MP depuis 1978, j’ai constaté, ce que chacun peut vérifier, qu’il a altéré des mots entendus, ce qui change le sens des versets dans lesquels ils figurent.
Ma découverte des Evénements Surnaturels d’Arès en 1985 fut d’enthousiasme réfléchi. A 35 ans, j’avais depuis longtemps écarté les docteurs (du christianisme) l’ignorance est un dégout pour Dieu (1974, 23/4). J’avais déjà inclus le Coran et les Sutras de Bouddha dans mes références spirituelles fondamentales. Je n’ai donc eu aucune difficulté à accepter la Parole dictée en 1974-1977. Ma première lecture fut celle d’une brochure missionnaire avec le Message de 1974 d’un côté et les abondants commentaires du témoin de l’autre. J’ai tout de suite senti qu’il fallait bien les différencier. J’ai alors écrit à MP pour lui demander de m’envoyer la Parole de 1974 et celle de 1977 sans ses commentaires. Il m’a répondu que c’était indissociable et m’a envoyé l’édition complète de 1984. Elle fut ma base de travail et a confirmé pour moi le décalage entre la Parole et la pensée du témoin.
Constatant la très faible diffusion d’un Livre aussi important et l’état embryonnaire de l’effectif missionnaire à l’époque, je suis allé à la rencontre de MP. Je lui ai proposé de m’investir totalement et bénévolement pour mieux faire connaître la Parole en France. Dans mon travail au service des assemblées naissantes, nous sommes convenus que je reste discret sur nos divergences d’interprétation en me focalisant sur la diffusion et l’organisation des groupes de missionnaires.
La Parole se chante (« chant ta langue avec zèle »), comme le dit le Coran, à voix ni trop basse ni trop haute. Dès le début, j’ai clamé la Parole sans ses parenthèses que je trouvais lourdes et plus que discutables. Entendre Christiane Potay chanter ainsi quand je suis venu prier à Arès pour la première fois en 1985 a confirmé pour moi la pertinence de s’en tenir à la Parole dictée.
Mais dans « le Signe », sa publication de 2024, toutes les altérations apportées à la Parole dictée persistent malgré les multiples appels que nous lui avons adressé à faire pénitence, c’est-à-dire à se convertir à la Parole telle qu’il l’a reçue (30/12). Sa lecture fut pénible, j’y vis un marqueur du tragique éloignement accéléré de MP et de ses fidèles, loin de la Parole pure.
D’abord, tous les chapitres et veillées commencent avec un encadré où l’auteur expose longuement son bruit de bouche devant le Livre que la Voix lui a demandé de fermer. Le mot Mikal est martelé tout au long des commentaires avec le sens que lui donne MP : Mikal c’est un nom donné à lui et lui seul. Or le nom qui lui est donné par la Voix en xxiii/9 est prépuce Mikal.
On sait qu’Abraham n’est devenu fertile qu’après avoir circoncis son prépuce. Et la Voix lui dit la Mer entre dans ta vessie, un organe d’élimination et pas de fécondation. Mais MP continue à penser que lui seul peut engendrer les frères qui assureront l’accomplissement de la Parole. La Parole le dément : c’est la pieuse gent qui Me parle qui fécondera le monde après avoir circoncis le prépuce stérilisant des idées de MP.
En marge de xlii/15-17, il note : « Il ne faut prendre de Muhammad, Jésus et Isaïe que ce qui est confirmé dans le Signe (alors que MP ne parle ni arabe ni hébreu !). Pour xlii/20, les saints sont « les vrais croyants qui peuvent s’abriter en Mikal » (alors que cette expression se réfère souvent aux anges). Ou en xliv/8-9 : « L’Eau de Dieu est partout gelée sur terre, sauf dans la tête des frères que Mikal a appelé et qui ont suivi le prophète ». Ce repli communautaire se confirme pour xlv :12 : « la gent est l’ensemble des apôtres du Signe », et plus encore en xlix où le Four du verset 1, interprété comme la Parole dans l’édition de 2009 devient le Saint lieu d’Arès !
J’ai fermé son livre de siècles, « le Signe » qui sera peut-être son chant du cygne, selon l’expression usuelle ?
2 La problématique du copyright
Je souhaite à MP qu’il ait quatre âges, mais ses années sont comptées. Il faut préparer la suite, les relations de travail avec ce que deviendront les groupes de ses « Pèlerins d’Arès ». Et ce que MP fera de son copyright, par disposition de son vivant ou testamentaire ? Le copyright pose en effet un problème lourd pour les générations qui viennent car le témoin refuse toujours de communiquer ses notes prises sur le vif en 1977 ou au moins de donner son explication des altérations des mots entendus au fil de ses publications entre 1978 et 2024.
Il considère, à tort (c’est un mot de la religion, mais pas de la Parole), qu’il a un « charisme » de prophète qui lui permettrait de modifier les mots entendus alors qu’il est d’abord un messager. La distinction entre ces deux fonctions est précisée au post 1. Selon moi, l’homme Michel ne peut devenir un prophète, un Mikal, que s’il commence par livrer un témoignage fiable de ce qu’il a entendu lors des Événements Surnaturels.
Le copyright protège financièrement le produit créatif d’un auteur ou artiste. Mais le sien englobe ses gloses qui lui appartiennent et une Parole qui ne vient pas de son cerveau, selon son propre témoignage. Le bénéficiaire du copyright, Michel Potay, refuse toute publication, même non mercantile, de la Parole sans ses gloses. Ses héritiers après lui risquent d’agir en fonction de ses instructions. Ils pourront donc s’ils le décident, envoyer la grolle, un avocat, pour interdire toute publication qui ne leur sied pas. C’est un abus de droit et un déni de l’Esprit de la Parole. Le prétexte invoqué, éviter les falsifications tendancieuses, est bien ténu, surtout en 2024 après que plus de 400 000 exemplaires des versions de la Révélation d’Arès ont été diffusés.
M’étant personnellement beaucoup investi depuis 1985 pour améliorer la diffusion de la Parole, je sais que ce n’est pas en vendant des livres de cette catégorie qu’on peut s’enrichir en France. Car la vente ne peut se passer d’un accompagnement missionnaire coûteux en temps et en argent. Or comme ses contrôles fiscaux l’ont constaté, Michel Potay n’a jamais utilisé les recettes et dons perçus pour un enrichissement personnel indu. De plus, ayant souvent travaillé avec eux, je peux affirmer que ni ses héritiers, ni le président de l’ADIRA qui assure la diffusion, ne peuvent être soupçonnés de chercher dans le futur à tirer un profit financier de la Parole.
Mais la large diffusion de la Parole que Dieu veut pure de toute glose ne s’aurait s‘accommoder des aléas juridiques d’un copyright injustifié. Pour faciliter l’ascension des générations qui viennent en désencombrant leur sentier des pierrailles stériles, ce blog a publié les extraits de la Parole dictée parus en 1978-1980 dans le bulletin trimestriel « le Pèlerin d’Arès » de MP. On peut y constater que ses parenthèses ont été constamment remaniées. On peut aussi supposer que ces versions sont les plus proches de la Parole entendue, mais c’est faute de mieux qu’il faudra s’en contenter. Ainsi, les futurs lecteurs se trouveront dans la même difficulté que les premières générations de chrétiens pour retrouver la Parole enseignée par Jésus en Canaan à partir de textes officiels fortement altérés.
AB : Njama, vous m’avez fait connaître le travail de Marie José Buon (MJB) et l’édition du missionnaire, censurés à l’aide du copyright de MP (https://michelpotayblog.net/jFG/jFGtv.html). L’entrée et les commentaires sont édifiants : MP s’insurge contre les versions « viciées » de la Parole alors qu’il est le premier à l’avoir altérée et noyée sous ses gloses ! En 2007, il n’était plus du tout dans la précarité financière qu’il connaissait quand je suis arrivé pour l’aider. De plus, après sa décision de bloquer la mission US, l’arrêt des grandes missions « l’œil s’ouvre » et la régression de l’effectif missionnaire décimé par son emprise, il n’avait pas besoin de beaucoup d’argent pour investir dans la dynamique du mouvement. C’est affligeant !
Nj : Bonjour Antoine. Le cas de l’Édition du missionnaire est différent des recherches et du projet de publication de MJB, car c’était du quasi copier-coller de l’Édition de 1995. Il s’agissait donc d’une violation flagrante du copyright, d’une transgression juridique sans équivoque. Que l’on soit d’accord ou non avec le copyright est une autre question. Dans le dernier commentaire de ce post 67 et sa réponse à Thérèse du 26Sep07, MP écrit : « Éditer seulement la Parole d’Arès in extenso sans annotations ni commentaires est le souhait de tous ceux qui, depuis l’origine de La Révélation d’Arès, pensent que croire est plus important que comprendre. »
Un langage (Parole de 1974, 23/4) doit en principe être intelligible à l’auditeur, au lecteur, contrairement à une profession de foi à admettre telle quelle. Michel Potay (MP) ne semble ne pas comprendre que la restitution de la Parole pure, altérée par ses ajouts et commentaires n’était pas et n’est pas toujours compréhensible pour certaines phrases. Il le reconnaît lui-même quand il note en marge « sens trop complexe et trop vaste pour être résumé, mots à sens multiples » … En dépit de tous les efforts déployés au fil de plusieurs éditions et publications, la question qui vient à l’esprit à la lecture du LIVRE est : Dieu s’est-Il exprimé en « bon » français ?
Imagine-t-on que Dieu ne se serait pas fait comprendre « clairement » dans la langue d’Abraham (l’akkadien peut-être, langue chamito-sémitique éteinte), ou à Moïse dans sa langue vernaculaire en Egypte, à Jésus en araméen, à Muhammad en arabe ? Je crois que non. Donc il convient de poser comme prémisses que la Parole de 1977 livrée à Arès a été livrée compréhensible. Même si le style d’un point de vue littéraire est lapidaire, singulier, insolite, poétique, déroutant parfois. En suivant son raisonnement qu’une Parole révélée a besoin d’un « traducteur », nous pourrions remettre en question tous les héritages précédents !
MP a-t-il eu des difficultés pour relire certaines de ses notes manuscrites prises sur le vif et s’appuie-t-il sur une compréhension diffuse de mémoire ? C’est possible, car les épreuves des cinq Théophanies ont dû être très éprouvantes. Comme il a toujours refusé de communiquer en fac-similé ses notes, la seule option qu’il (nous) reste est d’essayer de restaurer la Parole en se basant sur les différentes Éditions. Et le laisser en paix.
AB : Il est sans aucun doute sage de le laisser en paix et plus tard de dialoguer avec ses fidèles pour la suite de la moisson. Mais sa première version éditée à partir de 1978 fut réalisée à partir de ses notes, ce n’est donc pas un problème de relecture qui explique les altérations ultérieures.
3 Une lecture attentive par Marie José Buon (MJB)
AB : Vous êtes déterminé à « reprendre son travail, le ressusciter d’une certaine manière ; pour son honneur, sa mémoire, mieux éclairer ma petite lanterne et celles d’autres personnes peut-être ». C’est un noble objectif qui nous permettra sans aucun doute d’améliorer notre compréhension de la Parole pure de toute glose, qui ne se divise ni ne se tait. Vous venez de m’envoyer une présentation de la quatrième théophanie avec une ponctuation très différente de celle de MP. Elle est beaucoup plus simple et vivante, je la crois plus proche de l’Intention du Père que les complexités de MP.
Nj : Ma détermination tient d’une part à mon souci que Justice soit rendue à une belle personne complétement investie et sous le charme de la Révélation d’Arès qu’elle découvrit par hasard. Aux antipodes des détracteurs de la RA (Révélation d’Arès). La grolle (XVIII/10, l’homme de loi) l’avait jetée dans le caniveau fin 2007, sans explications courtoises, faisant fi du contradictoire, et répercutant la sourde oreille de MP. Action « légaliste » sans légitimité réelle, comme si son site internet aurait pu porter atteinte à MP, à la dynamique missionnaire, au copyright. Malgré la licéité de la « courte citation » à géométrie variable ! Son travail merveilleux dérangeait sûrement le Landerneau arésien. Ses émerveillements devant la Parole et ses recherches « révélaient » un peu à la fois, comme une pellicule photo argentique révèle une image.
J’espère bien faire connaître ce que j’ai pu sauver de son travail qui croupissait dans les archives Web avec un avenir incertain. Il mérite sûrement d’être renfloué de ces abysses et remis en Lumière. J’avais eu avec elle un lien spirituel fort et immédiat. Lors du Pèlerinage cet été, je relisais nos correspondances et retrouvai l’URL de son site. Ayant appris assez récemment le sauvetage de données dans les Archives Web, je les ressuscitai ! Alléluia ! Joie dans mon cœur !
On ne trouve aucune ombre de malveillance dans les publications de MJB. Je suis déterminé à donner plus dÉclat à La Parole, sans diminuer ceux que MP nous a donnés, mais pour les magnifier ! Je n’ai aucun jugement à l’encontre de quiconque, encore moins à l’égard du prophète, face à cette inertie atavique, poids culturel (?), qui interfère avec cette Parole descendue des Ciels en Arès.
AB : Vous êtes parti de la version de 1978-80 retranscrite sur mon site. Les bulletins originaux sont accessibles via la BNF, mais certains Pèlerins anciens les ont conservés. L’analyse des altérations n’est que la mienne, vous en tirerez sans doute d’autres conclusions. A ce stade, avez-vous des remarques à faire ?
Nj : Je n’ai utilisé les extraits publiés sur le blog que pour la Quatrième Théophanie suivant le cryptage indiqué par MJB. Ce qui m’a permis d’indiquer en marge quelques petites altérations. J’espère y avoir accès très prochainement à Lille.
AB : Résumons. MJB est une érudite qui a quitté cette planète en 2012. Elle a fait une étude critique de la RA dans sa version de 1989. Je ne l’ai jamais rencontrée, mais elle a à l’évidence de grandes compétences en linguistique, sémantique et étymologie. Elle a compris l’importance pour l’avenir de cette Parole et l’a longuement approfondie sans se faire influencer par ses gloses de MP qu’elle a rapidement mises en doute.
Deux axes majeurs ressortent de son travail : elle écarte à juste titre toutes les ponctuations et creuse tous les sens possibles qui peuvent être donnés aux mots choisis par Dieu. Mais Marie José manquait des compétences pour rapprocher le Coran et la Parole de 1977 et n’avait pas connaissance des premières publications de M. Potay. Son travail est très utile mais gagnera à être actualisé.
Une rectification pertinente est celle par homonymie, quand MJB lit hérauts et MP écrit héros au chapitre xxxv. Ce mot m’a toujours gêné car je vois beaucoup de conformisme chez ses fidèles et pas beaucoup d’héroïsme. Mais quand un Pèlerin d’Arès fait son travail de porteur de la Parole, il est bien un héraut envoyé par le Père pour transmettre au peuple l’Appel du Roi.
Les mises en garde à l’homme Michel, très nombreuses dans la Parole de 1977 et par ce que Dieu lui fait subir (la danse d’insecte ecclésiastique et la gifle) n’ont pas suffi pour que MP abandonne sa posture de prince du culte. Il a même osé, après la cinquième théophanie, s’asseoir physiquement à l’endroit d’où le bâton de Lumière s’élevait. Je fais le lien entre son pied lourd qui écrase la Lèvre que la Voix reproche à MP et le pied qui attache selon la lecture de MJB. Je pense aussi à une altération de MP qui transforme xxxviii/7, « coupe ce pied » (donc le sien) en « coupe le pied » en imaginant dans ses notes une aide du Créateur pour couper les pieds de ses opposants.
J’ajoute un point que MJB n’avait pas relevé à propos de Mikal comme nom collectif. Je rapproche xix/22 : l’homme (de)vient les frères de xxx/20 le reste (de)vient Mikal. Dans la Parole de 1974, le petit reste est le collectif qui prolonge le témoin dans sa mission. Puisque le pied de l’homme Michel attache et l’empêche de s’élever, c’est un reste d’homme appelé collectivement Mikal ou pieuse gent qui prendra le relais en respectant le pacte de la continuité prophétique que MP brise en prétendant dans son blog que « la RA remplace le Coran ».
4 Le rapprochement de la Parole de 1977 avec le Coran
AB : Car un enjeu majeur pour l’avenir est le rapprochement littéral entre le texte arabe du Coran et celui des théophanies. A cet effet, il est pertinent de lire du Dr Al Ajami, « Ce que dit vraiment le Coran » qui présente le sens littéral du Coran, sans interprétation. J’ai fait votre connaissance en intervenant sur un article publié par une traductrice du Coran, Zeinab Abdelaziz, très négative à l’encontre de MP et de la RA que vous lui aviez fait connaitre. Je me suis attelé à défendre à partir du texte du Coran la pertinence de la Parole de 1977, ce fut un dialogue de sourds de qualité.
Nj : De mémoire l’évocation de l’islam est venue assez tard dans la mouvance arésienne. Cette Révélation s’est produite dans un fief historique chrétien, majoritairement catholique (« les épis les plus lourds seront les plus difficiles à gerber, ceux poussés à Rome et à Athènes » (1974, 14/2). Michel Potay était prêtre orthodoxe. Enfin le berceau des monothéismes s’enfonce dans les guerres et n’a plus l’Oreille ! (Ils) appellent : « Al ! » ; l’œil voit l’œil, (chacun se croit) dans Mon Eau (et crie) : « Mauvais (pour) mauvais ! ». (Avant que) Mon Talon (ne) passe, (et ne) laisse cendre, envoie l’aile blanche : « (Que) le paro parle (ainsi) à Israël : “(R)entre le fer dans ta main” ! ». Tu envoies l’aile blanche au paro. (1977, xxv/3-6)
Plus tard est venue la question de comprendre jusqu’où flotte l’étendard de Muhammad ? Cela inclut-il toute l’aire musulmane de la Oumma ? Je ne tiens pas le rapprochement entre la Coran et la RA comme primordial pour la compréhension du Message d’Arès, la France a un millénaire d’ostracisation de l’Islam, il faut laisser du temps au temps. Tant mieux si le Coran nourrit les esprits et la vie spirituelle de certains.
Concernant ma relation avec Zeinab Abdelaziz, je précise qu’elle ne prétendait pas être traductrice du Coran. Elle l’a publié en français comme traductrice du « sens des versets du Coran ». Elle était réservée sur les traductions d’orientalistes, qui ne comprennent pas toujours les subtilités de la langue arabe. D’après ce que j’ai compris, elle réfutait — comme beaucoup de musulmans — la RA en raison du Verset (33/40) le Khâtam an-Nabiyyin… interprété comme Sceau (dernier) des Prophètes.
AB : J’ai développé la question du sceau de la prophétie dans mon post 1 précité, écrit en hommage au prophète des arabes et messager du Coran. Le rapprochement entre la Parole de 1977 et les versets du Coran est indispensable pour accomplir la Parole à une époque où il y a plus de deux milliards de chrétiens face à presque deux milliards de musulmans ! Dans les échanges sur son article avec cette digne dame, professeur de civilisation française à l’Université Al-Azhar, j’ai été surpris de découvrir qu’elle attribuait la RA à une initiative du NOM. Elle m’apprit qu’elle faisait référence au Nouvel Ordre Mondial, un concept complotiste daté auquel elle semblait croire. On observe avec les réseaux sociaux une certaine résurgence des dérives complotistes. Ces dérives fantaisistes semblent liées à des idées d’extrême-droite ou à un antijudaïsme et un antiaméricanisme. Je ne sais si vous aviez échangé sur ce sujet ?
Nj : Elle voit un complot mondial contre l’Islam, particulièrement au travers des Bulles pontificales successives depuis Vatican 2, dans la suite d’une opposition séculaire, mille ans d’ostracisation ! Comme la déclaration conciliaire de 1965, Nostra aetate qui, sous couvert de rapprochement, regarde avec condescendance les musulmans. Les guerres menées par l’Occident ne favorisent pas un rapprochement serein entre Chrétienté et Islam.
AB : Pas plus que les tueries perpétrées par des hommes qui se réclament abusivement du Coran ! Le roi blanc qui tient la barbe de Yëchou ne vaut pas mieux que celui qui tient la barbe de Muhammad. La Voix de 1977 en xiii/21, les récuse tous. Il faudra plusieurs générations pour que les opinions de part et d’autre dépassent ces vieilles crispations, mais il faut initier sans tarder le changement.
Il y a plusieurs années, un nouveau venu à l’assemblée des Pèlerins de Bordeaux qui venait de découvrir la RA a fait beaucoup parler de lui. Docteur en informatique d’origine iranienne, après quelques recherches sur Internet et une lecture attentive du Livre, y compris avec des outils informatiques, il était convaincu que le forqan annoncé par le Coran correspondait à la RA. Le chapitre xlii parle du juste frère, du Livre qui ouvre en face et lui dit « dans tes côtes, Muhammad, Yëchou, quatre bras étalés, Ma Voix étalée, la Laine file sans nœuds ; le Livre de Voix ; Iyëchayë (Isaïe) pile sur les nœuds, tranche le jour de la nuit. Selon lui, il s‘agit d’un juste frère d’origine musulmane qui ouvrira le « Livre en Face » ?
Mais tout rapprochement avec le Coran nécessite une Parole la moins altérée possible.
5 Les altérations de la Parole et des explications possibles
Les principales altérations relevées par mes soins ont été regroupées dans un tableau Excel. Elles prouvent le besoin qu’a MP de se poser en intermédiaire entre la Parole et nous, seul traducteur ou interprète agréé par le Très Haut. Certaines altérations sont subtiles et graves, en particulier dans la cinquième théophanie, la plus intense, et justifient une analyse développée.
Le chapitre xlii commence par Michel, seul endroit des théophanies où son prénom humain est prononcé, ce que MP interprète comme le signe d’une grande intimité entre Dieu et lui. J’y vois l’inverse. Constatant que malgré Ses avertissements, MP se cramponne à son pied lourd et à son cerveau de coucou (selon sa propre expression), Dieu prépare la relève et ouvre une baie dans ses côtes. Comme dans la référence à sa mâchoire à la pointe toujours verte, le squelette relie à ce qui fait la solidité du Messager, la Parole qu’il a reçue et qui le tient debout.
Au verset 2 intervient le frère pale son île, sûr qui peut concerner un individu particulier que Dieu appelle ou tout frère pieux. L’altération lourde de sens intervient au verset 9. La publication de 1980, sans parenthèses, dit : Le frère assoit le pal l’île touche Ma Main tire haut. C’est une description saisissante où Dieu tire vers le haut un frère, après une nouvelle mise en garde à MP aux versets 5-7 sur le danger de la raie qui cherche à le séduire. MP altère ainsi ce verset : Le(s) frère(s s’)assoi(en)t (sur toi comme) sur le pal (s’assoit) l’île ; Ma Main (les) tire (en) haut. Le mot touche a disparu et le sens du verset pour MP est que Dieu ne nous tire vers le haut que si nous suivons son enseignement. Le verset 11 est peut-être une injonction à ce frère : juste frère, droit sur ta hanche !
Au verset 15, le prêtre dégorge, il s’agit sans aucun doute de MP, mais ses parenthèses mettent le mot au pluriel pour détourner l’attention de lui. Puis la Parole continue : le fer à ta tête, la gueule paît ta tête, la fureur plein le nez, les saints voient, tremblent, s’égaillent. Les saints, les anges qui étaient encore cata autour de lui en xxxvi/10, s’égaillent, ils s’éloignent de MP. C’est alors que le mot Mikal intervient, il s’agit pour moi du relais pris par un ou des frères qui ont pris la Main. Dans ce sens, le verset 23 ajoute Je fais les frères de Mikal.
Les altérations s’amplifient au chapitre xliii qui comporte quatre altérations en plus des parenthèses et commentaires qui induisent en erreur. Le verset 2 dit : Mikal, son cœur rouge dans la braise. Il est transformé en Mikal rendra le cœur rouge (comme le fer rouge) dans la braise. Il s’agit de la braise de Jésus. Le verset 8 dit : L’homme frère voit, l’homme frère va écorce au cœur écorce devient fer dans le feu. Il est transformé en L’homme frère voit (Mikal), l’homme frère va (vers lui) ; (il s’y attache comme l’)écorce au cœur ; (l’)écorce (devient) fer (affuté). Ainsi, la transformation d’un homme pieux en frère grâce au feu de la Parole ne pourrait se faire qu’en se rapprochant de MP !
L’altération du verset 11 est encore plus osée car MP supprime la deuxième phrase : Le chien noir ne mange pas ton cœur dans lequel la Moelle coule. Ton frère la Moelle coule. Pour MP, la Moelle qui construira l’ossature du croyant ne peut couler que dans son cœur, pas dans celui du frère ! L’altération du verset 15 est plus subtile, mais tout aussi significative : la tête froide Me parle, la tête chaude neuf têtes devient la tête froid(e) parle (clair), (mais) la tête chaud(e) est (comme) neuf têtes. MP raye le Me car il n’accepte pas qu’en clamant Sa Parole pure, un frère pieux parle directement à Dieu. Notons aussi le contresens, il interprète dans sa note tête chaude comme un signe d’agitation alors que c’est un signe d’embrasement créatif au contact du feu. Dans le verset 9, un pont dans le froid toi à Ma Main, le froid est celui de MP, le chaud est celui de l’homme frère dont l’écorce au cœur est dans le feu.
Le rôle déterminant du collectif de la pieuse gent est affirmé au chapitre xlv où MP supprime à nouveau le Me. Sa publication de 1980 dit : La pieuse gent Me parle, la Taure le Bras entre la cuisse. C’est en clamant la Parole pure que la gent sera fécondée par Dieu pour féconder le monde. Ce qui gêne MP pour qui tout doit passer par lui. Il ajoute une parenthèse confuse : parle (du haut du Mont). Ce sujet crucial de Mikal comme nom collectif est développé dans l’article « qui est Mikal dans la Parole ? ».
Ainsi une lecture attentive des publications successives de MP montre clairement que les changements dans les mots entendus ne peuvent résulter d’erreur ou d’oublis. Ils sont la conséquence d’un biais persistant, celle du clerc religieux : le citron à ta dent, tu lèches, ne lèche pas ! (xxxiii/17). Pour le copyright, on peut donc argumenter qu’il ne peut porter que sur les versions altérées par le témoin, mais ni sur les notes prises sur le vif, ni sur la première publication des mots entendus, certainement plus proche de l’original.
Faute de bien restaurer la Parole entendue, nous pouvons écarter les gloses, y compris la ponctuation choisie par le témoin lors du passage des notes prises sur le vif à un produit éditorial sophistiqué.
6 Modifier les ponctuations libère le sens
AB : La division en phrases faite par MP est arbitraire et obscurcit parfois la clarté de la Parole. MP a probablement été influencé par le beau français utilisé par Jésus en 1974 avec ses longues phrases, alors que la Parole de 1977 est à peine du français car la Voix ne veut pas s’encombrer du bruit d’homme.
Le mot « Signe » se trouve en XLIV/4, cité avec les gloses de MP : Je suis (et Je) viens prendre ton pied ; (Je l’)attache (à) ta lèvre. Le Signe n’est pas (encore donné). (Mais quand) Mikal vole(ra, il sera comme) le Vent chaud.
MJB propose la lecture suivante : Je suis ! Viens prendre !!! Ton pied attache. Ta lèvre, le Signe n’est pas. Elle commente : « Nous avons affaire ici à une exhortation de Dieu qui s’adresse aussi bien à Michel qu’à chacun de nous. Cette fois-ci, c’est une exhortation pathétique. On sent le désir de persuasion de Dieu Qui nous assure qu’Il existe vraiment et que l’on peut venir Le prendre, c’est-à-dire, prendre SA Main ».
Le remarquable travail de MJB complète les informations de ce blog pour restituer la Parole entendue à partir des premières publications de MP. Sa lecture sans ponctuation éclaire certains passages qui m’avaient toujours laissé perplexe. Comme en xxxii/11 où elle lit : Les Pierres du Ciel, afar, il pleut alors que les deux derniers mots ont été rattaché par MP à la phrase suivante pour devenir Il pleut (des périls quand) le Vent (on le) couche. MP continue par (Le Vent est) Ma Salive ! Je tombe (depuis) les Ciels à ta face. MJB lit : Le Vent couche Ma Salive !
Mon cerveau de frère comprend beaucoup mieux la lecture proposée par MJB que les ruptures et complications des parenthèses de MP.
NJ : Je trouve aussi très fantasques les traductions du livre d’Isaïe dans le texte biblique (cf. https://www.agoravox.fr/commentaire4536044). Tu évoques au chapitre 3 (à propos de Mikal comme nom collectif) l’interprétation de MP Le-Reste (re) vient Mikal qui y voit une évocation au nom hébreu du fils d’Isaïe (?). Tu proposes (de)vient Mikal.
Voici le contexte de XXX / 9 à 11 : « Le queux blanc sert (cuit dans) la sueur le cheval blanc éplié. Le-Reste-(Re)vient (est) Mikal, son bras monte (plus) haut (que) le piège. Je ne lace pas le bras (de celui qui respecte) le pacte ». C’est au début de la Quatrième Théophanie, juste après le « Chapitre » XXIX dans lequel « Le roi blanc » est cité 6 fois (« le roi noir » une seule fois), puis 2 fois dans le chapitre XXX, 4-5 ! La Parole pose le projecteur sur « le roi blanc ». Un queux ou maître queux est cuisinier du roi. Queux blanc, cheval blanc ! Typiquement la monture des rois en raison de sa robe plus rare.
MJB propose :
Le queux blanc sert la sueur. Le Cheval Blanc éplié, le Reste vient. Mikal, Son Bras MONTE HAUT, LE PIÈGE ? — JE NE LACE PAS ! LE BRAS : LE PACTE !
La référence à Isaïe, et son fils She’ar Yashuv (le reste reviendra) qui serait un autre nom donné à MP est surprenante (l’Éternel les envoie vers le roi Achaz). C’est plutôt en raison de l’épuisement du cheval blanc (« Le roi blanc, son fils pend un sac, Je parle à Mikal, pas le sac « , xxix/18 et xxx/1) qu’un Reste viendra.
AB : Votre lecture met en lumière un MP qui veut nous faire croire que c’est son bras qui monte haut ! Or le piège est évoqué en ix/9. Je m’inspire de MJB en modifiant la ponctuation de ce verset avec plus d’injonctions que la Voix adresse à tous : « la Lumière dans le piège d’homme Mikal. Libère la Lumière ! Le piège mord ta main ? Le bâton casse le piège ! ». On peut ainsi comprendre que le bâton de Lumière d’où sort la voix doit être mobilisé pour casser un piège des prêtres (5/1), pour l’homme Mikal comme pour nous qui aspirons à devenir des Mikal. Notons qu’une des dernières altérations de MP est celle de viii/3 où il transforme « homme Mikal » en « Mikal » !
Pour xxx/9-11, je proposerais : « Le queux blanc sert la sueur le cheval blanc éplié. Le reste : VIENS ! MIKAL ! Son bras monte haut le piège ! Je ne lace pas le bras le pacte ». Cette lecture fait écho à celle de xix/22 qui pourrait se lire « L’homme : viens ! Les frères, le nuage or ! Les nations embrassent. Le frère ne vend pas le pain et la laine ». La transformation du monde commence par un homme individuel qui s’approche de la Parole et rejoint un collectif de frères. Ils retrouvent l’or en feu de xvi/18 pour restaurer la paix entre nations et la générosité du partage. Les ponctuations et les chapitres sont des artifices de lecture dont la psalmodie chantée se passe, ce qui permet d’ouvrir tout un champ de sens possibles.
Dans le cas de xxx/9-11, ces trois versets font intervenir d’abord le queux blanc, puis le reste qui vient vers la Parole. Elle l’appelle à devenir un Mikal collectif à condition de monter plus haut que le piège du queux blanc et de respecter le pacte de la continuité prophétique que MP brise dans son blog. Je ne lace pas le bras le pacte est dans la logique de la réapparition du verbe lacer en xxxiii/iv et xxxvi/2.
7 Illustration de la méthode de MJB, cinquième théophanie
AB : la Parole de 1977 est mieux comprise avec des phrases courtes et fortes, en la clamant comme une poésie sonore, et en détachant bien chaque mot clef. Ce qui fait vibrer nos chakras, une expérience dont ont témoigné les rishis dravidiens (post 95). Bien avant de découvrir la Parole dictée à Arès en 1985, j’avais pris l’habitude de prier à voix pas trop haute avec le Coran et à prononcer des mantras comme Om̐ qui dépasse la linguistique humaine. Les tibétains y ajoutent trois mots dans leurs moulins à prières. Pas plus que les chapelets, je n’ai jamais utilisé ses accessoires qui ne remplacent pas la prière vocale.
Chant ta langue avec zèle (xxxvii/5) nous dit la Parole au début de la cinquième théophanie. Je me suis donc attelé à la méthode de MJB, m’abstraire totalement de la ponctuation de MP, et clamer la Parole en faisant vibrer le son des mots importants comme on le fait pour un mantra de méditation.
Dès les premiers versets, une évidence m’a sauté aux yeux, alors que depuis quarante ans que je le lisais, le premier verset me gênait. Car on ne fait pas sonner une cloche avec la voix, mais en tirant sur une corde. J’ai regardé la messe de réouverture de Notre Dame pour voir où en étaient les cultes catholiques. L’archevêque disposait comme l’auteur du Signe d’un sceptre et d’une couronne, celle des évêques catholiques ou orthodoxes. Je l’ai vu frapper de son sceptre à l’entrée et sur la porte fermée de la cathédrale par trois fois, puis parler à la cloche et à l’orgue comme s’ils obéissaient à sa voix. Heureusement, des préposés humains s’affairaient à agir en fonction des gestes et paroles de ce prince du culte. Ce rituel religieux m’a fait penser à un magicien (1974, 3/7) comme celui de Harry Potter avec son bâton miraculeux que mes enfants regardaient avec émerveillement.
Or dans les premiers versets entendus, l’auteur du Signe écrit : « Ta voix sonne (à) la cloche. Pure elle (ta voix) sonne. Juste prophète, (va) les mains devant ! » En 78, il avait publié Pure elle sonne, il a supprimé le « elle » pour le remplacer par (ta voix). Je n’avais pas bien compris ce que je croyais être un détail et qui pourrait indiquer une réminiscence des mythes ecclésiastiques.
Voici ce que j’entends maintenant après avoir longuement clamé :
Ta voix sonne.
La cloche pure.
Elle sonne juste.
Prophète les mains devant !
Cela change tout ! Car l’auteur du Signe se targue d’être le « juste prophète » après avoir déplacé le qualificatif. De même, il attribue le qualificatif de « pure » à sa voix alors que l’adjectif suit le substantif cloche : c’est elle qui sonne juste. C’est ce qui le conduit à supprimer le « elle » entendu. Sonne était apparu dans un sens négatif (l’homme sonne la casse) en xviii/6.
On peut voir un contraste entre sa voix et la cloche pure. Quand MP psalmodie, sa voix le fait avec ses parenthèses, ce n’est plus la Parole pure de toute glose. Il est logique aussi de penser que Ta voix s’adresse à lui seul et que l’injonction prophète s’adresse à tous. Pour l’anecdote, lors de l’agrandissement de la Maison de prière d’Arès, MP a tenu à rajouter deux autres cloches (alors qu’à Arès certains habitants se sont plaints du bruit !). Elles sonnaient faux et il a dû les démonter. Hasard ?
Le premier verset s’adresse donc spécifiquement au témoin, mais d’autres sont des injonctions adressées à lui comme aux autres frères porteurs de la Parole (le frère prend ta voix…les lèvres crient Ma Parole). A tous une recommandation est adressée : le sourd bavard la nuit, ta voix ne parle pas la nuit, ta voix le jour va droit. Dans les théophanies, le mot « nuit » est associé aux obscurités du christianisme. Le Bon (Jésus) pousse la nuit, Muhammad tient le soleil sur la tête de Yëchou (xiii/17).
Je n’ai pas la place de développer ici toutes les libérations de sens que permet la méthode de MJB qui s’abstrait complètement des ponctuations de l’Auteur du Signe. Je m’imprégnerai patiemment de ce que m’inspire cette manière différente de prier (proclamer Ma Parole), et je ferai dans quelque temps un article sur ce blog pour partager mes impressions.
8 La continuité prophétique passera par nous
AB : MJB a raison de mettre en valeur le mot PACTE. C’est mitaq dans le Coran, le pacte de la continuité prophétique sur lesquels tous les prophètes y compris Muhammad doivent s’engager et qui implique de soutenir un messager venant après eux qui confirme ce qu’il a reçu. C’est un argument majeur pour écarter cette idée qu’il n’y a plus de prophète après Muhammad. Je l’avais exposé à Z. Abdelaziz qui a botté en touche sans explication. Il y a bien une succession ascendante de prophètes évoquée en xxviii/7-10. Le verset 11 dit « Mikal voit mange dans Ma Main » comme Moché voit, des théophanies directes, puis « son frère large haut l’aigle ». Le verset 13 ajoute « Ton front est plat, trois côtés a ton oreille, tu frappes ton poumon bois creux ». Au singulier, donc ceci concernerait MP par contraste avec le frère large ?
La Parole évoque comme des soleils la succession des prophètes dans les Jours de Dieu (cf. en xiii/17 Muhammad tient le soleil sur la tête de Yëchou), c’est Isaïe qui pile sur les nœuds des étapes précédentes. Nous n’avons donc plus à suivre un prophète. L’humanité a atteint un stade de maturité et dispose d’une continuité ascendante de Messages. Elle peut et doit se libérer de toutes les autorités humaines, donc de l’engeance princière au service ru roi blanc. Ce que MP a du mal à accepter car il s’était joint à elle librement à l’âge adulte. Le Dessein de Dieu est clair : il nous faut faire mourir la Bête, l’alliance toxique entres les pouvoirs religieux et politiques : plus jamais de prêtre, ni de princes, ni de docteurs (au service des princes de la religion) et la Bête mourra. Quatre générations ne suffiront pas !
NJ : Le temps biblique est un temps long. La généalogie de Jésus (Mt 1,1-17) et (Lc 3,23-38) si l’on situe Abraham vers – 1900 ou – 2000 av. J.C. donne environ 40 ans pour une génération.
AB : Depuis quelque 40 ans, MP a pu formater la pensée de ceux qui sont restés proches, ses « vieux compagnons ». Il est difficile pour les anciens de se libérer de son emprise. Or prendre en main notre destin spirituel, c’est faire alliance avec les hommes de convictions différentes pour établir l’équité. C’est aussi nous concerter fraternellement sur notre compréhension de la Parole, ce que nous faisons ici.
Nj : Oui ! Patience… est mère de toutes les vertus dit-on. S’allier toutes les convictions bienveillantes, pas nécessairement religieuses, Les « frères des Steppes » ont surgi dans le Landerneau de la bienpensance des « croyants », un fait inédit !
AB : Nous avons vu dans ses altérations que MP tient à occulter l’arrivée possible d’un ou de frères venant de l’islam. Quand il a entendu parler de cet iranien, MP a absolument tenu à lui parler longuement. D’après lui, MP attendait avec quelque inquiétude l’arrivée à un moment d’un homme de culture musulmane (le juste frère) qui pourrait déstabiliser son emprise sur ses fidèles. Il a compris que ce n’était pas cet iranien, mais cette anecdote est révélatrice de futures difficultés pour les porteurs de la Parole.
Nj : Je pense que MP a eu l’esprit très formaté par son parcours chez les orthodoxes avant d’être ordonné évêque. A ma connaissance, il n’a jamais mis les pieds dans un pays majoritairement musulman. Il ne peut raisonner que sur des ouï-dire… et sur un fond culturel orientaliste. De plus, comme le commun des mortels, nous sommes peu ou prou le produit d’une époque, de ses représentations anthropologiques, cosmologiques, … autant de représentations mentales qui nous caractérisent dans nos singularités. MP n’y échappe pas, il est l’enfant d’une époque, il raisonne à partir de son île.
AB : Ce dialogue m’a fait beaucoup réfléchir au contenu et à la forme de vos contributions. Vous écrivez avec bienveillance et sagesse et j’ai des progrès à faire sur mon bougon. Passionné depuis longtemps pour Dieu et Sa Parole, j’ai été parfois dur sur son blog et sur le mien dans ma manière de parler de MP et de ses fidèles. Qu’ils me pardonnent ! La Parole nous conseille d’être des compagnons sévères car les cajoleurs ne sèment que la faiblesse (1974, 39/8). Mais Elle insiste sur la mesure. Quoiqu’il en soit, je vous remercie de tout cœur d’avoir participé à ce dialogue et je compte bien sur d’autres posts continuer ce dialogue sur la Parole avec vous.
Nj : Pas de problème, ma besace de pèlerin est pleine à ras bord. Merci pour l’échange.
C’est d’eux-mêmes que je fais des prophètes (1974, 28/5).
Je reviens sur ce post et la question « Paroles entendues » vs retranscriptions. Pour le Coran, l’Islam était en formation et la vulgate d’Uthman n’apparaît pas immédiatement après la période médinoise, l’ensemble des Sourates n’était pas regroupé à l’époque. La restitution des Paroles n’est pas contestée : les Paroles étaient mémorisées.
Par contre l’ordre des Sourates, et de certains Versets a fait l’objet de discussions parce qu’il n’était pas chronologiquement cohérent. Les savants se sont accordés pour le reconnaître. A quelques petites divergences près, les points de vue convergent nettement. Cela n’a pas modifié pour autant l’ordre fixé dans cette Vulgate. Beaucoup de personnes dans le monde ignorent ce point important car il donne non seulement de la cohérence au récit — épique d’une certaine manière — mais manifeste une évolution chronologique dans la Révélation coranique qui s’étale sur une vingtaine d’années entre la période mecquoise, et la période médinoise, où commence à s’organiser son implication sociale (ex pour illustration la Sourate 2).
L’ordre chronologique des Sourates peut-être trouvé dans l’excellent Liminaire de la traduction du CORAN par André Chouraqui dont je recommande très vivement la lecture. Elle est lapidaire, colle à chaque mot avec une résonance poétique quelque part. https://nachouraqui.tripod.com/id16.htm
Pour les autres traductions du Coran, contemporaines et anciennes, voir :
https://www.lexilogos.com/coran.htm. Je signale au passage l’équivalent pour les Écrits bibliques : https://www.lexilogos.com/bible.htm
J’avais signalé plus haut la « traduction du sens des Versets du Coran » de Zeinab Abdelaziz, ce lien PDF me paraît mieux : https://www.faouzia-zebdi-ghorab.com/wp-content/uploads/2016/12/traduction-du-quran-prof-dr-zeinab-abdelaziz-2014.pdf. L’Avant-propos (pages 3 à 25) est passionnant. Il synthétise clairement l’implication de la Révélation coranique dans les morales individuelles, familiales, communautaires, sociales, étatiques.
Merci pour ce commentaire que je me suis permis de compacter pour faciliter la lecture.
Ce n’est pas le sujet de ce post, mais c’est un complément utile et les liens proposés peuvent intéresser nos lecteurs.
J’ai aussi modifié le post en rajoutant un chapitre pour exposer les premiers résultats obtenus en chantant la cinquième théophanie dans l’esprit du travail de MJB.
Je précise que, selon la tradition musulmane, l’ange Gabriel, l’esprit fidèle comme le nomme le Coran, a instruit le prophète des changements dans le texte, y compris les abrogations en fonction des circonstances. Mais il l’a fait répéter peu avant sa mort et par deux fois sourate par sourate la totalité du Coran. Donc l’ordre des versets dans chaque sourate est inspiré, mais la numérotation des sourates a été faite à peu près en fonction de leur longueur, donc sans respect de la chronologie de la Révélation que plusieurs savants ont essayé de reconstituer.
Personnellement, je ne considère pas ceci comme un problème sérieux car je ne prie pas avec le Coran dans une logique linéaire et déductive. Je le vis plutôt comme une imprégnation ascendante pour progresser dans la Voie Droite. Pour mieux comprendre un mot, je le rapproche de ses autres occurrences et de leur contexte dans les autres versets et sourates. Et c’est ce qui éclaire mes actions, car on ne comprend pas le Coran, pas plus que le reste de la Parole, si on n’est pas fermement décidé à l’accomplir.
C’est une recherche de sens permanente qui continuera tant que mes battements de cœur oxygéneront mes neurones.
Dans l’introduction du LIVRE, concernant la Première Théophanie, que l’on peut trouver dans les Éditions 1989, 1995, dans la nouvelle de 2024 (pas dans celle de 2009), on peut lire :
« (Noté le 5 octobre), Dès le 2 octobre 1977 dans l’après-midi, lundi et hier mardi 4 octobre, je me suis échiné à mettre au propre le message. Je biffe, je reprends. Ce langage simplifié me déroute à tel point que je suis sans cesse tenté de le « traduire ». J’essaie plusieurs versions en français clair. Aucune ne me satisfait, et plus j’avance dans ce travail de Pénélope, plus m’étreint le sentiment que ma mission sera difficile.
Je lis à Christiane les différentes versions… Nous convenons d’écrire entre parenthèses les sous-entendus qui n’ont pas été révélés sonorement.
… De lecture en relecture, j’effectue les dernières retouches. Avec Christiane nous concluons qu’il serait très difficile de clarifier plus sans dénaturer l’extrême concision originale qu’il est impossible de clarifier moins. ».
Le relecture de ses notes a de son propre aveu induit beaucoup d’hésitations pour restituer aussi fidèlement qu’il le pouvait la Parole entendue. Une difficulté qu’il avait déjà rencontrée en 1974 pourtant en français « clair » (sic) « la reconstitution plus ou moins laborieuse de graphies bâclées par la vitesse d’écriture » (voir Transcription de l’Évangile donné à Arès, in Liminaire de l’Évangile 1974).
MJ B avait à l’évidence de grandes compétences en linguistique, sémantique, étymologie, et en grammaire qui est normative contrairement à la linguistique qui ne se préoccupe pas de la norme. Elle a simplement essayé à partir des seuls mots de Dieu (Éd. 89 et 95), sans ajouts ni ponctuations, de reconstituer des phrases, ce qui fit apparaître un texte qui se suffit à lui-même, qu’elle a ponctué bien sûr pour la cohérence, en fonction de son ressenti.
Une recherche & découverte, qui venait s’ajouter à « la perception originale bien discernable » (sic) du frère Michel qui flirte avec l’Originel.
Un chemin que quiconque peut refaire… pour y découvrir d’autres éclats de la Parole.
On peut donc constater qu’au lieu de faire chanter sa langue avec zèle, et donc de mobiliser ses poumons et sa gorge, le témoin lit, relit et écrit. Il n’a visiblement pas compris l’importance de la phase orale dans la compréhension de la Parole.
Je ne l’ai jamais entendu psalmodier ni en hébreu, ni en arabe. Pourtant il n’est pas difficile de mémoriser la transcription de la Chema Israël et de Al Fatiha. Quand on prie en alliance fraternelle avec nos frères juifs et musulmans, même sans faire d’effort, on finit pas les connaître.