Rappelons que la modalité de transmission des piliers de la pénitence au témoin M. Potay fut différente de la voix sonore qu’il a entendue par ses oreilles de la bouche de Jésus ressuscité en 1974 ou du bâton de Lumière à partir de septembre 1977.
Comme le précise ma réponse au commentaire 1 du post 17, les voix entendues par ses oreilles sont spécifiques à chaque message : MP nous a dit que la Voix du Messager Jésus était inimitable mais bien différente de la Voix entendue du bâton de Lumière en 1977, ou de la voix caverneuse qui lui dit « redoutable le sort des prophètes ». Ainsi, la voix de Jésus a « tonné jusque dans son cerveau, une voix sans parole, un cri ». Ensuite, ces révélations « sont venues sur bande magnétique de la bouche du Frère Michel en état d’inspiration prophétique irrésistible ». Puis il les a fait entendre dans le lieu de prière avant de les publier dans son périodique.
Dans le travail d’édition des trois premiers piliers, le témoin Potay avait publié en caractères droits maigres les parties inspirées nettement marquées de sa propre conscience, et en caractères italiques gras les parties d’où saillit manifestement l’Esprit lui-même, couvrant fortement la conscience de M. Potay. Ceci rend plus difficile la transmission d’un témoignage précis pour les piliers de la pénitence.
Pour les parties non publiées par écrit qui suivent, j’ai fait une synthèse (contestable) en ne retenant que les passages qui m’ont paru nettement inspirés par l’Esprit de Dieu et très peu influencés par la conscience du témoin et donc sa culture religieuse.
1 Le pilier de la non-confusion
(Arès le 6 juillet 1977)
L’Esprit me dit : « Allez parmi les hommes, rappelez-leur la parole du prophète (Jésus), rappelez-leur que tout homme qui entend la Parole de Dieu et qui la met en pratique peut être comparé au sage qui a bâti sa maison sur le rocher. Allez, parlez aux hommes de toutes les nations dont les limites vous ont été fixées ! Incitez-les à la pénitence ! »
Quand l’aspirant à la pénitence aura solidement bâti les piliers de l’innocence, du non-jugement invisible aux yeux des hommes, inaudible à leurs oreilles, le pilier ingrat chez les hommes, mais qui plaît à Dieu, qui monte jusqu’à lui, et le pilier de non-respect humain, le pilier visible, démonstration de ce qui sauve devant les hommes, quand les piliers de l’innocence auront été dressés, patiemment, solidement, le pénitent pourra construire les piliers de la prudence.
Les piliers de la prudence sont deux, l’un est visible, c’est le pilier de la non-agitation, l’autre est invisible, c’est le pilier de la non-confusion.
La non-confusion est l’état du pénitent, homme sage et humble, qui ne réunit pas l’erreur et la vérité sur la même personne, sur la même idée, sur le même acte ou sur le même projet. C’est un des plus délicats à dresser, car une erreur d’appréciation peut le faire tomber.
**Le pénitent, un à un, pose ses matériaux qui sont : silence, contemplation, ignorance, attention. Mais le plus important des matériaux qui constituent la non-confusion est l’ignorance. C’est lui l’embase. Si l’ignorance est bien contenue dans sa conscience d’être, sa conscience d’exister, l’équilibre du pilier de non-confusion ne sera jamais compromis. **
De grands progrès, il en fera, le pénitent, s’il se dégage de toute confiance dans ses connaissances, dans sa science, et qu’il prend conscience de son ignorance, quel que soit le degré de science humaine qu’il a atteint.
De l’ignorance consciente, marque de son humilité et de sa sagesse, le pénitent passera à la contemplation, puis à l’attention, tout en gardant silence.
La contemplation, c’est celle de la Parole de Dieu, comme le regard contemple l’aurore, le soleil qui monte sur l’horizon, le pénitent contemple la Parole de Dieu par sa lecture fidèle, assidue, mais il ne fera pas un pas de plus en avant, de peur de choir dans l’abîme.
Les Ecritures sont abondantes, elles ne sont pourtant qu’une poussière de la Vérité. Des Ecritures qu’il a lues, le pénitent pourra parler, mais sur l’immensité de la Vérité dont il ignore presque tout, il se taira.
2 Le pilier de non-agitation
Beaucoup de passions sont cachées dans notre cœur, mais elles échappent à notre attention, c’est l’agitation qui en survenant, les révèle. Voilà pourquoi, à côté du pilier de non-confusion, on dressera celui de la non agitation, pilier visible
Dans son ténébreux orgueil, la science croit donner à l’homme les moyens de descendre jusque dans les zones obscures de l’inconscient, mais la science n’aboutit qu’à mettre l’homme en état d’agitation. Rappelez-vous le livre de Jérémie qui nous dit : « Le cœur est très profond, qui peut le pénétrer ? Dieu Seul scrute le cœur et les entrailles, Dieu Seul, pas l’homme ». Bien sûr, une vie mystérieuse, cachée, coule au-dessous du seuil de la conscience, exerçant sa pression sur notre vie extérieure. Mais il ne faut pas libérer cette pression, car toujours elle se libère en agitation et elle ne nous apporte rien.
**Le pénitent construira donc le PILIER DE NON AGITATION. C’est un pilier visible car il montre lenteur, mesure, précaution, observation, tempérance et surtout son plus beau matériau, l’impassibilité. **
Le mauvais vent, le vent qui souffle sur les deux colonnes de la prudence, sur la colonne de la non confusion et celle de la non agitation, ce vent dont le pénitent se méfie, c’est l’imagination. L’homme capte sans cesse des images innombrables et des sons qui l’entourent et l’envahissent au-dedans, **ces suggestions sont toutes génératrices d’agitation, à moins que la colonne de la non agitation ait été bâtie bien solidement, bien dressée droite et ferme jusqu’au Ciel. **
S’il est une passion que le pénitent doit avoir, c’est celle de l’impassibilité. L’impassibilité n’est pas l’insensibilité, il faut que l’impassible soit très sensible au contraire. Que jamais le pénitent ne cultive l’ivresse de l’oubli ou pire du mépris des autres. L’impassible a tout mis au repos en lui-même, mais il présente au monde un visage dont les yeux peuvent encore pleurer, dont la bouche peut encore rire, avec mesure et tempérance bien sûr.
**La tempérance brise en nous les désirs qui nous agitent, les désirs de l’homme sont légitimes, mais leur exagération est vite atteinte. C’est pourquoi la tempérance est un des excellents matériaux de la non agitation. **
Que pourra dire un pénitent à un incroyant ? A un athée qui lui demande des preuves de la réussite de croire ? Uniquement ceci : regarde, je suis dans un état de non agitation, peux-tu, toi qui ne crois pas, être dans un pareil état ? Une évidence éclatante, c’est qu’aucun homme ne peut briser en lui tant de passions naturelles et de besoins de s’agiter. Il ne peut les briser en lui pour plaire à Dieu si Dieu n’existe pas.
L’homme agité s’ouvre aux passions qui cherchent à l’envahir, l’homme non agité se ferme à elle. La sentinelle qui veille à la porte du poste n’est jamais agitée, elle fait silence, elle est calme, impassible. Le pénitent en état de non agitation est comme une sentinelle. L’espérance est à l’image de la paix, si l’on n’espère pas on ne rencontrera pas l’inespéré. C’est la désespérance qui rend la bouche pleine de néant et la désespérance est la source principale de toute agitation.