Voici la suite des piliers de la pénitence. Les six autres piliers, ceux des travées de la prière, de la gloire et du sommet, n’ont à ce jour pas été diffusées par le témoin, M. Potay

1 Le pilier de non-alternative

L’Esprit qui souffle à travers ma tête d’une oreille à l’autre dit TRANSITION ou MIGRATION. L’exode du cœur est lancé vers le ciel par ces deux colonnes : le premier pilier, visible, c’est le pilier de la NON ALTERNATIVE et le second pilier, invisible, celui de la NON LOURDEUR.

L’acquisition du non-jugement, du non-respect humain, de la non-agitation et de la non-confusion sont difficiles. Mais l’érection des PILIERS DE LA MIGRATION est certainement plus difficile, parce qu’elle risque de se perdre dans l’abstrait alors que DIEU veut que nous construisions dans le concret, dans les faits de notre vie. DIEU ne conduit pas le pénitent au salut par une philosophie ou par une doctrine, Il le conduit par une vie. Ne dispersons pas les matériaux de la non-alternative et de la non-lourdeur dans le désert de l’intellect.

Le pilier visible de la migration appelée aussi transition, c’est la non-alternative. Ses matériaux soigneusement accumulés sont : la confiance, l’assurance, la détermination, le sang-froid, l’affirmation et l’unité qui qualifie tous les autres matériaux. Le pilier invisible, la non lourdeur, comporte les matériaux que sont la légèreté, le ménagement, la délicatesse, la connaissance du cœur, la connaissance de la faiblesse, et la progressivité. Ces qualités se manifestent envers soi comme envers les autres.

Le pilier visible de la non-alternative se dresse à la suite des piliers de non-respect humain et de non agitation qu’il consolide. De même, l’invisible pilier de non lourdeur se dresse dans la travée des piliers de non jugement et de non confusion qu’il consolide. Mais ce point de consolidation marque aussi un changement d’orientation qui opère un changement dans la substance même de l’Etre. Jusqu’au quatrième pilier, il peut encore s’égarer dans la sagesse sociale ou philosophique. A partir des piliers de la migration, le pénitent devra changer la substance même de la morale qu’il a établie en lui et des attitudes auxquelles il s’est plié.

A partir du point de migration, il ne s’agit plus du passage de l’esprit critique à l’esprit de non jugement ou du passage qui discipline la passion pour en faire une non agitation, il s’agit d’un passage qui va de l’homme à Dieu et non pas de l’homme à la sagesse sociale. Les piliers de l’innocence et de la prudence forment les pieds du pénitent qui collent à la terre, mais à partir des piliers de la migration, son torse commence à s’enfoncer dans les nuages, et lors de la construction des piliers suivants, sa tête entrera dans le ciel.

Le Seigneur a parlé, l’Esprit de DIEU me dit : « Du premier au quatrième pilier, le temple de Dieu est bâti pour l’animal sage, mais à partir du cinquième pilier, il lui pousse des ailes de l’Aigle de Lumière et il commence à s’élever vers le Royaume ». Les quatre premiers piliers, nous les avons dressés contre notre peur, la peur que nous avons de nous-même, la peur de notre jugement car nous serons jugés de même, la peur de notre faiblesse devant les impies, la peur que nous avons de nos passions. La peur que nous allons combattre, c’est la peur de l’enfer et des ténèbres, c’est la peur véritable du mal parce que le mal c’est la négation de Dieu. Attention, me dit l’Esprit « il ne s’agit pas de construire l’un après l’autre les piliers de la pénitence en oubliant ceux précédemment construits. Le pénitent ne doit pas vivre dans l’absence de continuité, il ne doit pas être emporté par la succession, mais emporté par le tout, disciplinant en lui sans cesse, tous les jours, jusqu’à son dernier soupir, l’innocence et la prudence ».

Le pénitent construit le pilier de la non-alternative, le pilier qui forme la qualité de la non-confusion qui elle, est la quantité. Il taille les matériaux de la non-alternative, sa confiance, son assurance, sa détermination, son sang-froid, son affirmation et surtout son unité. La non-confusion veut dire : il n’y a pas deux vérités sur une même personne et une même idée. Il n’y en a qu’une, mais la non-alternative fait passer le un à l’unité, la quantité à la qualité.

L’Esprit de Dieu nous cite la parole de Jésus : « vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ». Mammon c’est la puissance diabolique dont l’homme cupide, avare, ambitieux se fait l’esclave et dont le service est incompatible avec le service de Dieu. La non-confusion nous permet de ne pas réunir sous une même action l’action pour Dieu et l’action pour l’argent. C’est de rester à la non-confusion que nait l’hypocrisie et la non-alternative nous évite l’hypocrisie et vous dit : « Il y a Dieu, Dieu c’est l’ambition sublime et folle du pénitent qui veut retourner vers son Créateur et vers l’état édénique qui fut celui de nos père et mère Adam et Eve ».

Mais l’argent ne soit pas être méprisé, car il est un moyen d’atteindre Dieu. Il faut que la confiance, l’assurance, la détermination, l’affirmation et l’esprit d’unité se manifestent aussi bien envers Dieu qu’envers l’argent, ainsi l’hypocrisie n’existera plus. La non confusion dit : l’argent ne peut être à la fois but et moyen. Alors la non-alternative se saisit de chacun, elle rejette au loin le but, disant le but n’est pas la porte d’une migration, et elle recueille dans son cœur le moyen, disant comme moyen, tu es la porte d’une migration parce qu’aucun pèlerin ne peut prendre la route la poche vide, car trop de pauvreté et plus encore la misère enlèvent la dignité du pèlerin, sauf en des circonstances historiques où elles sont nécessaires.

L’Esprit cite Abimelek disant : « Que vaut-il mieux pour vous, que gouvernent soixante-dix hommes ou que vous gouverne un seul homme ? », et l’Esprit explique que le pénitent ne se trompera pas sur le piège de ce choix proposé à Israël. La non-confusion lui dira : « être gouverné par soixante-dix hommes ou être gouverné par un seul homme, c’est la même chose, autorité ou tyrannie sur l’homme ». La non-confusion projette l’ombre du pilier de silence, contemplation et ignorance et l’ombre se propage jusqu’au pilier de non-alternative qui se saisit du choix et dit : « la non-confusion a gardé le silence, elle est bien sage, et moi je dis que ployer le cou sous soixante-dix, c’est se soumettre à la tyrannie de la fraternité, c’est mieux que se soumettre à la tyrannie d’un seul homme ». Là où la non-confusion pouvait se tromper, la non-alternative redressera l’erreur, et inversement, là où la non-alternative pouvait commettre l’erreur, la non-confusion réduira celle-ci.

2 Le pilier de non-lourdeur

Face au pilier de la NON ALTERNATIVE se dresse jusqu’au ciel le pilier de NON LOURDEUR, le pilier invisible de la MIGRATION.

Combien difficile, dit l’Esprit, est la construction des piliers de la migration. Pour le faux pénitent qui n’aura pas peiné, ni transpiré à la construction des quatre premiers piliers, tout ce que tu expliqueras de la construction du cinquième et du sixième sera pour lui obscurité et il ne pourra pas s’avancer plus haut. Mais pour le pénitent qui, dans son humilité et l’amour du Père, aura transpiré et peiné à construire les quatre premiers piliers, ce que tu expliqueras deviendra clair.

Alors que la construction des piliers d’innocence et de prudence se fera dans la joyeuse surprise, presque la joyeuse volupté de l’homme qui parvient à dompter ses passions, comme le buveur retrouve la légèreté de son corps en cessant de boire, celui qui construira les piliers de la migration le fera non sans peine, mais dans l’enthousiasme débordant de la découverte d’une nouvelle Terre Promise.

La construction des piliers de la migration qui vont transporter l’homme de l’état naturel à l’état surnaturel se fera toujours avec la volonté de l’homme, jamais endormie, se fera aussi sous l’effet d’une procession naturelle des énergies acquises lors de la construction des quatre premiers piliers. Cela n’est clair que pour ceux qui auront pris la peine de devenir innocents et prudents. Il n’est pas bon d’anticiper, il peut même être mortel d’anticiper, surtout dans la construction du pilier de non lourdeur car l’homme peut se trouver écrasé sous ses matériaux. Alors légèreté devient poids, ménagement devient tyrannie, délicatesse devient grossièreté. Il faut que ces matériaux gardent leur qualité : légèreté, ménagement, délicatesse, connaissance du cœur, connaissance de la faiblesse et progressivité.

Le pilier de non lourdeur voit ses matériaux gravés non de quantité, mais de qualité, mais la qualité n’épuise pas la réalité des quantités. Le pénitent portera au bout de chacun de ses bras une balance, et à partir de cet instant, il n’y aura pour le pénitent plus aucun retour en arrière sans risque mortel. Et cependant, sans même parler des piliers du sommet ou de la gloire, s’il n’est pas passé par les piliers de la migration, le pénitent n’atteindra même pas les piliers de prière.

Le constructeur des quatre premiers piliers n’était qu’une parcelle de son propre corps mystique, mais le constructeur du cinquième pilier se verra envahi de sa vie mystique comme un vin lourd et riche envahit l’eau dans laquelle il est versé et qu’il colore. Tout en gardant avec vigilance son innocence et sa prudence, et chaque jour discipliné, le pénitent qui a construit le cinquième pilier aura soif d’infini. Son œil ne cherchera plus la lumière physique, mais il cherchera éperdument la Lumière Divine. Son oreille cherchera les chants angéliques et la Voix de Dieu.

Le pilier de non lourdeur est la pierre d’angle du Temple de Dieu, la pierre d’angle du Temple de la pénitence. Ses matériaux, légèreté, ménagement, délicatesse, connaissance du cœur, connaissance de la faiblesse et progressivité, mais surtout légèreté, sont d’une construction difficile, c’est un pilier particulier. L’arbre s’appointe en s’approchant du ciel, de même l’âme s’affine dès le cinquième pilier. C’est un pilier conique, un pilier qui s’élève et qui fuit vers Dieu.