L’étude attentive de l’évolution des fidèles de Michel Potay montre le risque qu’ils constituent avec le temps une nouvelle religion déviante par rapport à la Parole dictée au témoin en 1974-1977.

Les grandes et petites religions coercitives sont une nuisance pour les populations qui se soumettent à elle. Elles ne deviennent une calamité, la Bête (Parole de 1974, 22/14) du pouvoir, que quand elles s’associent au pouvoir profane ou le vassalisent. Nous en voyons l’illustration tragique dans la répression sanglante du peuple iranien orchestrée par les mollahs avec leur doctrine du Velayet-e faqih (gouvernement des doctes) et leur « guide suprême ».

Dans l’histoire de l’humanité, le christianisme, surtout celui de Rome, l’islamisme depuis les conquêtes sanglantes par les cavaliers arabes de l’empire perse (sans parler du communisme, une idéologie quasi religieuse avec ses promesses de salut final) ont été les pires instigateurs de massacres. De nos jours encore, des popes bénissent les soldats russes en promettant le paradis s’ils sont tués dans l’invasion guerrière et des islamistes meurtriers assassinent des innocents.

Dès qu’émergent des hiérarchies religieuses avec leurs dogmes, Il est crucial pour la paix mondiale et l’avenir des générations montantes de les récuser avec la Parole, . Aucun historien de l’époque ne pouvait imaginer que les petits groupes des premiers chrétiens et des premiers musulmans se soumettraient les grands empires romains et perses et serviraient de référence aux deux grandes religions mondiales qui continuent à se développer pour le meilleur mais aussi pour le pire. Leur puissance durable est venue du Message révélé qu’ils apportaient au monde, l’Evangile puis le Coran qui ont été trahis par la religion.

La Parole de 1974-1977 est également un puissant Message révélé. Même si le petit troupeau qui suit le témoin de cette Parole semble insignifiant, il ne faut pas minimiser le risque qu’un nouveau système religieux émerge à la suite de Michel Potay (MP) qui l’a altérée et glosée dans son produit éditorial « La Révélation d’Arès » dont il impose la forme par copyright (alors que la Parole dictée n’est pas le produit de son cerveau).

Ce post reprend et actualise l’étude sur les écrits de MP publiée sur ce site en 2020.

1 Pourquoi et comment créer de nouveaux mouvements religieux ?

Les messagers de la Parole qui ont subi l‘irruption du Surnaturel sous diverses formes ne sont pas appelés par le Créateur pour fonder une nouvelle religion. C’est après leur mort que des théologiens assoiffés de puissance créent un pouvoir religieux, ce que la Parole dénonce : « Je ne partage pas Ma Puissance… avec aucun homme (21/5) ». Le pouvoir religieux rapporta beaucoup d’argent, à l’église de Rome pendant des siècles, et à l’église de scientologie actuellement, et une influence politique quand ils interfèrent comme les évangélistes aux USA ou au Brésil. Il y aura longtemps des vocations pour soutenir les rois de la religion.

Moïse (post 3), Jésus (post 2) et Muhammad (post 1) sont à la fois messager et prophète. Comme messager, ils transmettent un Message qui s’inscrit dans la continuité de la Parole qui ne se divise ni ne se tait (15/6). Comme prophète, ils doivent conduire leur peuple face à l’opposition de la religion officielle. Ils donnent des conseils circonstanciels et apportent des réponses aux questions posées sans mélanger leurs propos avec la Parole qu’ils ont reçue surnaturellement.

Après eux, des théologiens structurent une nouvelle religion dont ils seront les maîtres en amalgamant des conseils circonstanciels avec la Parole et en y ajoutant leurs interprétations. De plus ils se figeront sur le Message passé en refusant l’arrivée possible d’un nouveau messager. Ainsi les clergés de la religion juive (sauf rare exception) n’ont pas suivi Jésus, et les clergés chrétiens n’ont pas suivi Muhammad. Les docteurs de l’Islam écouteront rarement la Parole de 1974-1977 dont la situation inédite est que c’est le témoin lui-même qui l’a altérée et glosée pour la canaliser vers ses idées de prêtre chrétien. Malgré cette déviation, la Parole comme un fleuve (28/3) se répandra, mais plus difficilement. Il est essentiel de récuser dès son début sa dérive religieuse.

Des religions avec des millions de fidèles se constituent aussi à partir d’un texte dont elles affirment qu’il a été révélé, comme les Mormons, les Baha’is ou inspiré comme les Sikhs ou les Jaïns. Mais leurs textes sont d’origine humaine, à l’inverse des Gathas de Zarathoustra, du Veda des rishis de l’hindouisme ou des sutras de Buddha car ils ne sont pas cohérents avec les autres Messages révélés, le critère déterminant pour s’assurer qu’une religion n’est pas d’origine humaine.

D’autres religions (parfois qualifiées de sectes) se forment comme les témoins de Jéhovah à partir d’une interprétation par leurs fondateurs d’un texte existant, la Bible. Comme toute organisation humaine, elles peuvent avoir des effets positifs en dynamisant la spiritualité de leurs membres, mais elles ont d’autant plus d’effets négatifs qu’elles sont centralisées et dogmatiques.

D’autres fondateurs de mouvements qui se veulent spirituels motivent l’orgueil de leurs fidèles en créant des niveaux hiérarchiques qui nécessitent temps et argent pour être franchis. Les scientologues ou les groupements initiatiques en font leur commerce. L’instauration de maîtres est toujours un signe d’alerte, même dans le cas de sensibilités respectables comme le soufisme.

M. Potay n’est pas allé dans cette direction, mais son intention de constituer sa paroisse chrétienne autonome date d’avant les Evènements Surnaturels dont il a été témoin, comme le montre la lettre pastorale de 1973 de l’évêque Potay aux orthodoxes vivants d’Occident qui se terminait par : « Restons groupés autour de notre évêque, qui nous a prouvé une fois de plus son souci de nous conduire vers un christianisme orthodoxe de plus en plus pur et essentiel » (MP parle maintenant de christianisme originel…).

Après 1974, ses ambitions personnelles enflent progressivement, puis démesurément. En 2011, il dit sur son blog 120C68 « Le Père m’appelle frère aîné (16/1) de la grande fraternité spirituelle des hommes ou le père (XXXIII/14) de la grande famille spirituelle du monde (dans ce passage, il s’agit d’un frère en particulier, peut-être un frère de l’aube ?). Ma foi, si La Révélation d’Arès vient bien du Créateur du monde, je suis prophète pour le monde, c’est une évidence qui ressort clairement de la Parole d’Arès ». Et en 2014, 144C45 « Les mots : c’est d’eux-mêmes que Je fais des prophètes sont justes, mais cette humanité scandalisée ne peut pas encore accéder à cette transformation, sauf un seul homme au milieu d’elle, Michel Potay, que par un mystère total le Père a visité et oint (comme messager !) en 1974 et 1977. J’accepte le sort que Dieu m’a fait, je l’exécute sans discussion ».

2 Altérer la Parole et se présenter comme traducteur interprète mandaté par Dieu

MP écrit p.46 de son bulletin paroissial de mars 1982 : « chaque Mot de Dieu selon sa place dans le Livre se trouve porter toute une variété de sens ». Il sait ce qu’il fait en altérant la Parole dès ses premières éditions partielles en 1978, puis dans l’intégrale de 1984 dont les nouvelles altérations sont dans ce tableau.

MP cherche à se justifier en 67C44 : « L’Évangile Donné à Arès, édition de 1974 ne comportait pas d’annotations, mais je changeai d’avis en 1975, car Dieu parle d’un prophète qui a vu Sa Justice et tremblé devant Sa Lumière (35/9). Dieu avait besoin d’un homme qui ne fasse pas qu’éditer, mais donne aussi au monde ce qui est juste, la lumière de cette Parole, c’est-à-dire son sens ». Il avoue en 132C56 : « la religion est toujours le double-langage de ses sources ».

Or Jésus dénonce les princes du culte en 7/4 : « Ma Parole, ils la proclament à Mon Peuple, mais ils ne la Lui abandonnent pas… ils arrêtent le lecteur dans son zèle pour Moi comme le magicien met en garde l’insensé, car ils excellent à faire un secret, un lieu sombre d’eux seul connu de Ce Que J’ai livré au monde dans la Lumière… (le prince) enseigne au peuple ce qu’il doit comprendre, non pas Ce Qu’il a entendu ». Le Coran dit sévèrement : « Malheur à ceux qui écrivent eux-mêmes le Livre et disent : Il vient de Dieu » (2/79).

Ses publications prouvent le contraire de ce que dit MP dans l’entrée 192 : « La Révélation d’Arès est sa preuve, puisqu’elle m’a été dictée sonorement par Jésus, Messager du Père, puis par le Père Lui-même, tous deux venus physiquement du Ciel », et en 163C59 « La Révélation d’Arès, dont la rédaction n’a rien subi de moi et dont je garantis l’authenticité au mot à mot ». Même discours en 177C57, 196C22, 211C15 ou 219C62 et dans l’entrée 220 : « La Révélation d’Arès a l’avantage d’être seulement faite de ce que le témoin a entendu et de ne pas être faussée par les livres d’hommes (16/12, 35/12), qui encombrent les grandes Écritures ».

Il confesse en 138C70 : « Seule aujourd’hui La Révélation d’Arès est exempte de toute contamination humaine. J’y ai ajouté des annotations à partir de 1978 quand je vis que la variété des interprétations touchait au délire de gloses innombrables. J’ai cassé son unité, mais sans mes annotations, la Parole d’Arès, n’est qu’un brouillard où s’agitent les interprétateurs sans limites. À ce mal très périlleux j’ai opposé un moindre mal ». Et en 195C57 « J’ai interprété La Révélation d’Arès avec toute l’honnêteté dont je suis capable comme humain imparfait, et je suis heureux qu’Elle parle d’elle-même ».

Il cherche à nouveau à se justifier dans l’entrée 199 : « Quand des hommes se croient élus (27/1), désignés pour filtrer la Parole de Dieu, ils égarent. J’ai annoté la Parole, parce que le prophète a le charisme de L’expliquer, mais je n’ai rien ajouté ni changé à la Parole elle-même » (Or c’est bien ce qu’il a fait !). Et en R219C62 : « Moi, je ne suis qu’un traducteur de la Pensée du Père, inaccessible à l’humain pétant d’orgueil dans notre charabia barbare et à l’usage de nos petits cerveaux. La Révélation d’Arès entre dans une zone de lectures où nos frères humains trop sagaces et éclairés pour se laisser berner ne peuvent rien voir de vrai ».

Or la Parole dit à MP en II/13 : « Ferme le livre de siècles, tu comptes le bruit de bouche devant le Livre ». Ses interprétations discutables gênent la psalmodie et compliquent la tâche des apôtres qui La portent au monde. Elle ajoute en XIX/24 : « Toi déjà sous la paille Mon Eau, le roi debout sans le fouet, les forts, le faucon n’a pas la loi de rat ». Pour écarter son bruit de bouche, la Parole dit au roi MP : « J’entre le fouet dans ta bouche » (XXXIII/1). Puis Elle lui ordonne : « Le fou dans toi, plante la fourche ! » (XXXIII/18).

La Parole est sans aucun doute un attribut de Dieu et si le fou dans MP « vole Mes Attributs et trompe Mon Peuple, prononcer la moindre indulgence à son égard est une abomination » (21/4). Sans conjecturer sur la lucidité de MP par rapport à ses dérives, un porteur de la Parole, malgré tout le respect dû à cet homme dévoué à sa tâche, respecte ce que dit la Parole et se doit de faire une analyse rigoureuse comparant la Parole et ses écrits.

3 D’une couronne de tissus à une couronne de l’esprit

Comme évêque orthodoxe consacré (le jour même où il est ordonné prêtre !), son supérieur de sa nouvelle église lui remet des ornements liés à sa fonction, dont un sceptre et une coiffe de dignitaire. La Parole récuse sèchement « les parures et les couronnes que revêtent encore les prêtres sourds et ignorants pour se faire une gloire devant leurs fidèles » (34/2).

MP doit les écarter sans délai : « Homme Michel, dépose ta couronne, descends de ce trône, ce sont les Miens que J’ai donné en héritage à tout Mon Peuple. Tous sont princes, tous règnent sur la mort et sur l’enfer quand ils vivent selon Ma Parole. J’ai couronné tous mes fidèles » (3/9). En 33/1 : « Ta tête, homme Michel, est faible, un nœud la tient serrée au cou. Encore un peu de temps et le jour de Ma Victoire, tranche hardiment la corde qui t’attache au monde et aux princes du culte. Enfouis dans la poussière ton sceptre et ta couronne ». Et en 35/15 : « Je suis ton Seigneur, ce degré revient à moi seul (après son couronnement comme évêque, le clerc orthodoxe Potay se faisait appeler monseigneur). Dépose-le avec ta couronne et ton bâton de commandement ! Il ne t’est pas plus dû qu’aux statues n’est due la prière » (ici la vénération des clergés est rapprochée du polythéisme).

En 1977, la Voix de Dieu dit en VII/13 : « sur l’homme Ma Parole est la couronne de glace (répétée en XI/6). Le bruit ouvre la bouche ferme l’oreille ». En XX/13 : « Le Vent ne lève pas ton cheveu une couronne ». En XXX/16 : « Le fou couronne son pied ; le roi blanc oint le quêteur entend le rien. Le citron à ta dent tu lèches, ne lèche pas ! Le fou dans toi plante la fourche ! La paille le lit de coucou ». Et en XXXVI/20 : « Missi, fer, le roi pend (à) la couronne… Ta pante coûte le musée ». La Parole décrit le fidèle du roi blanc comme un pendu (XXIII/5), mais le roi blanc se pend lui-même à sa couronne, même virtuelle : ce qui sort de sa pante est à reléguer au musée.

Quand MP ajoute au Message théophanique des parenthèses finalisées le 5 octobre 1977, dès le 7 octobre, la réponse cinglante de Dieu fut de contraindre le témoin à une danse d’insecte ecclésiastique où il sentit le lourd poids de parures virtuelles de prince. Dans ses commentaires, il attribue cette épreuve à un avertissement pour ses collègues princes du culte, mais il s’agit d’abord de lui. Il ne se fait plus appeler monseigneur, il ne porte plus sa tiare, mais son attitude reste celle d’un prince du culte, ce que ses écrits confirment.

L’étude présente sur la période 1974-2020 des écrits de M. Potay et identifie des virages dans son attitude, comme ses propos du pèlerinage de 86 publiés avec des intertitres révélateurs sur « son charisme de vérité » et « le prophète nécessaire interprète de la lecture ». MP dit : « le Dessein de Dieu, c’est un plan d’action que doit accomplir le petit reste conduit par moi » ; « Nous devrions dire le prophète de Dieu, le juste prophète, ou le prophète tout court à propos du frère aîné » ; « le prophète incarne tout à la fois la Parole, la Volonté et la Conduite Divines…il est le lieu de la Présence de Dieu ». (MP semble oublier que Dieu est étalé !).

Le commentaire d’Antoine 227C44 de 2021 cite xxxiii/4 : « la langue entre dans la gorge mange avec la Bête » et demande : « N’est-ce pas de votre langue qu’il s’agit ? Car Elle vous dit d’entrée : Tu vois le Retour… Ouvre ta gorge dis la Parole Elle est (I/1et4), puis : Le Retour fend la tête à la gorge (viii/6). Elle ajoute aussi : Le Vent porte l’oiseau de ta gorge (xxviii/19). Pour devenir Mikal, il faut ouvrir votre gorge, boire Mon Eau (qui) lave le cal de la langue (I/13), ne pas l’entrer dans la gorge. Alors le Vent pourra porter l’oiseau de votre gorge ! »

Agacé, MP répond : « La restitution du Message intégral aux animaux humains comme vous, frère Bastien, était laissée à ma décision prophétique : Ta parole est Ma Parole, justice de Juste (Rév d’Arès xxxi/10). La parole de Mikal est un charisme que j’ai et que vous n’avez pas. Vous jugez en rationaliste, pas en homme confiant en Ce Qu’a transmis le prophète ». MP remplace ici le mot messager par le mot prophète et utilise ce concept théologique absent de la Parole, le « charisme ».

Il justifie sa prise de possession de la Parole en 2022 (237C30). « La Révélation d’Arès est libératrice et n’institue aucune religion… Si j’explique longuement ma pensée, qui en fait n’est pas la mienne (?), mais celle qui m’est charismatiquement suggérée, c’est parce que je trace pour mes frères les hommes les sentiers qu’ils doivent suivre. Suivre au sens large, au sens d’une direction souple… je dois me déployer moi-même en un Vent variant largement… sans établir une loi, sinon La Loi Qui sera (28/7-8), mais l’idée qu’il faut avoir de l’Espace spirituel où Dieu est ou n’est pas (28/2). Je fonde un idéal qui ne s’enferme pas dans un texte, mais repose sur la vie. Il s’agit de transcendance et non d’étroit repli sur des phrases. Je procède à un redéploiement de la Parole du Père depuis les origines. C’est, j’en suis convaincu, ce que le Père m’a demandé à Arès ».

4 La stratégie du fondateur de la religion des « Pèlerins d’Ares »

Elle est explicitée en 2017, 186C40 : « J’ai la certitude absolue que des dérives feront, après mon départ, qu’une ou plusieurs religion(s) se formeront sur les bases de La Révélation d’Arès. Pour cette raison, le Père de l’Univers me demande de rassembler un petit reste (24/1) de pénitents qui, de génération en génération, trouveront l’état pur nécessaire pour survoler ce handicap lié à la tradition millénaire de transformation de toute foi libre en religion. Le petit reste atteindra un jour la qualité nécessaire pour réussir à conserver pure la RA, la faire comprendre, mais sa formation prendra des générations » (il faudrait d’abord que le messager MP transmette la Parole pure !).

Le mot religion est absent de la Parole (voir étude chapitre 7), mais les prêtres et princes du culte y sont dénoncés avec insistance, car ils structurent ce que les hommes appellent « religion ». MP est-il lucide quand il déclare en 145C19 : « Dieu m’est témoin, je l’espère, que je ne fonde pas une nouvelle religion, mais évite qu’une nouvelle religion naisse à partir de la RA » ?

MP doit trouver une dénomination spécifique après ses « orthodoxes » du troupeau précédent. Il choisira « pèlerins d’Arès », pour ses nouveaux fidèles, un sobriquet venu du village. Il confesse sincèrement en 71C3 : « le Père lui-même ne s’est pas hasardé à forger un mot particulier pour désigner spécifiquement le disciple de sa Parole d’Arès et j’ai souvent honte de m’être permis de le faire ou plutôt de le tenter à sa place ». Sa volonté de définir une garde rapprochée s’affirmera avec la distinction de l’entrée 97, entre « les Pèlerins, ceux qui suivent en tous points MP, et les pèlerins qui font ce qu’ils peuvent à leur manière » ; il précise en 97C05 qu’il les distingue selon leur fonctionnalité » (par rapport à lui, non par rapport à l’accomplissement de la Parole !).

Il dit en 192C5 : « que pouvons-nous espérer de mieux que de voir le petit reste proliférer et devenir le moteur du monde changé de demain ? Dieu nous place comme sentinelles aux avant-postes du temps ». Et dans l’entrée 198 : « nous devons devenir les guides de nos frères humains… Les croyants n’ont d’accès facile qu’aux décryptages officiels de l’Écriture par les autorités ordonnatrices (comme MP !) emmitouflées dans leur manteau (1/1) religieux. Or, seule vaut d’être entendue la très basale Parole du Père ».

Ses fidèles ne voient pas ces contradictions évidentes entre les écrits de MP et la Parole parce que son endoctrinement a très bien fonctionné et que la cajolerie mutuelle enivre ceux que MP voit en héros (entrées 200 et 209). En 210C74 : « Le petit reste (24/1, 26/1) est le noyau à partir duquel l’arbre à la pointe toujours verte (XVI/13) se reproduira indéfiniment et servira de référence centrale à toutes les controverses, déjà commencées (Al Abdal, Antoine B… qui proliféreront après moi) ».

Depuis, MP continue à nourrir l’autosatisfaction de son troupeau. En 2022, R238C52 « je pense que c’est à nous, Pèlerins d’Arès, que la Vie (c’est ainsi qu’il appelle Dieu) demande d’élaborer le modèle C’est pour cela que la Parole nous demande d’être des héros (xxxv/4-12). Il y a eu les « pères du désert » (une référence historique du christianisme) ; nous serons les pères et mères de l’âme ». En 240C33 « le petit reste était le noyau des pénitents qui ne formeront jamais une religion s’éloignant de La Révélation d’Arès et de l’enseignement de son prophète (pour lui indissociables), le noyau de purs (un mot très religieux) vers lequel on viendra se ressourcer ». En 244C29 « Nous Pèlerins d’Arès sommes passés à un autre stade de la foi. Mes frères mordent à ma pensée et s’y accrochent et je sens qu’ils ont quelque fierté à échapper enfin au magma intellectuel où les siècles les ont embourbés », et en C 38 « Nous sommes une assemblée providentielle. Nous pouvons sauver le monde avec nos frères et sœurs de partout. Alleluia ! ».

Dans l’entrée 127 de 2012, MP avait dit « La foi du Pèlerin d’Arès ne s’appuie pas sur une figure centrale ou un sauveur comme le Moïse et la Loi de la synagogue, ou le Jésus-Dieu pantocrator et les sacrements du christianisme d’église, ou l’Allah bandeletté dans un Coran réduit à la dévotion et à la charia, ou le Siddhârta Gautama réduit à la métaphysique du bouddhisme à la mode. » Pourtant MP fait de lui-même une figure centrale de son mouvement !

Or la Parole dit : « Les princes du culte ont détourné Mes Assemblées, en ont fait des troupeaux haletants, aspirant l’air pour tromper leur faim ; comme des pasteurs gardent leur brebis dans la faim et la soif, leur comptent habilement l’herbe et l’eau pour qu’elles marchent sur leurs talons (30/13) ». Que penser de MP qui dit « au diable le langage » dans l’entrée 211 et altère le langage que Dieu lui a livré (23/4) ?

5 Briser la continuité prophétique ascendante : le christianisme du Sermon sur la Montagne

Un commentateur du blog cite en 83C12 certains versets du Coran qui pourraient annoncer Mikal et la Révélation d’Arès (Forqan), puis présente en 144C16 sa relecture méthodique du Coran à la Lumière de la RA. Selon lui, le Zabour, le « Coran lumineux » est dans le texte du Coran qui n’a pas à être changé mais lu sous la bonne Lumière, celle du Message d’Arès, pour discerner le vrai sens des passages restés obscurs pour les exégètes.

Dans l’entrée 158, MP y voit un travail inspiré qui l’impressionne, mais il préfère rester du côté chrétien en invoquant les horreurs de Daech : « chargée du lourd Coran, mon âme ne peut plus passer ». Au fil des entrées, MP confirme son refus d’avancer sur la passerelle construite par ce frère de l’aube, il préfère rester dans le froid où la nuit couche sur les frères de Yëchou (I/8). En confondant les rôles de prophète et Messager, MP inclut le Coran dans son sac pour en prendre la maîtrise.

Il affirme en 195C53 : « Je suis absolument sûr, qu’il y a des livres d’hommes dans le Coran ». « Je crois que Muhammad transmettait la Parole par des prêches faits de la Parole reçue du Ciel et des commentaires nécessaires pour être compris d’un public peu évolué. La mémoire de la Vérité ne sort pas de mots imprimés, mais monte éternellement des profondeurs de l’être, car l’image et ressemblance du Père est au fond de l’être humain (Genèse 1/26-27). Le Père a besoin d’un prophète au-delà du texte, même après qu’il eut noté au mot à mot le Message pendant l’Événement surnaturel d’Arès. Les mots, même les mots exacts, ne suffisent pas. Que dire alors des mots inexacts ! » (196C20). Puis en 197C7 : « la Parole reçue au temps de Muhammad est remplacée par La Révélation d’Arès ». MP va se crisper sur son hypothèse, affirmer qu’il a le charisme de purifier les deux Livres, travail ni achevé pour la Bible, ni tenté pour le Coran !

C’est une impasse pour établir en confiance l’alliance fraternelle avec les soumis de Dieu. De plus, MP se prive et prive ses frères de la richesse de compréhension que permet ce rapprochement des deux textes sacrés, du soleil (prophétique) que Muhammad tient sur la tête de Yëchou (XIII/17). Son refus s’explique par son besoin de tout contrôler (cf. 188C24 « Je ne vais pas partager soudain tout ce que nous avons construit pendant 43 ans avec deux frères venus d’Orient depuis peu »).

Jésus lui est apparu 40 fois, parlant avec autorité à un MP muet, terrassé par l’assaut contre ses idées, mais Muhammad ne lui apparut qu’un fois en restant silencieux : « Je vis Muhammad en janvier 1981. C’est au pied de mon lit que m’apparut en plein jour un cavalier. Le cheval était blanc et splendide, le cavalier était casqué et son sabre était au fourreau. Il me fixait sans rien dire, mais son regard signifiait : « J’ai eu mon combat. Toi, tu as le tien, qui est différent, mais le courage qu’il te demande est le même. » Après quelques minutes, il disparut » (117C56). Muhammad voyait-il que le combat de MP se limiterait au monde occidental chrétien ?

L’entrée 209 va rigidifier la position de MP : « Pèlerins d’Arès comme pèlerins d’Arès concourent à la renaissance du christianisme originel du Sermon sur la Montagne. Tout humain, même le plus simple peut contribuer à ce miracle de haut-vol : Le retour (Rév d’Arès I/1) du génie chrétien initial…Mais tous, P et p, sont radicalement différents des croyants traditionnels qui cherchent leur salut dans les dogmes, lois et préjugés d’une religion ». Le commentaire 209C23 fait une synthèse des indices de culture chrétienne dans le blog, MP répond en affirmant que « le Coran appelle les Arabes à devenir chrétiens » ! Un nouvel échange en C35 sera infructueux pour ouvrir l’œil de MP qui persiste et signe : « Un Pèlerin d’Arès, c’est un chrétien…qui cesse de pécher et qui accomplit le Bien prescrit par La Révélation d’Arès, elle-même miracle. L’acceptation mentale de la Parole : Bible, Coran, Révélation d’Arès ou autre, est un adjuvant ou stimulant recommandé de l’accomplissement (RA 35/6), mais elle n’est pas par elle-même cet accomplissement ».

Ni chrétien, ni christianisme ne sont des mots de la Parole de 1974-1977. On y trouve au contraire le mot christane dans un verset qui récuse les divisions religieuses au chapitre XXX/II qui met en garde le témoin contre le roi blanc qui avale l’Air et jette l’Air hors de toi : « le bruit d’homme, yhoudi, mousselmi, christane ». Ce « christianisme revisité » par MP n’a pas apporté de résultat missionnaire significatif, son but probable, mais contribue à un confinement mental de ses Pèlerins qui ignorent le Coran. De plus, il veut le focaliser sur ce passage de Mathieu 5-7 pour faire abstraction de la suite, l’affrontement fatal entre le prophète Jésus et le Sanhédrin. Le mental de MP reste celui d’un coucou (I/10) endoctriné par l’engeance princière (1,7) qu’il avait rejoint.

6 Fonder une religion des Pèlerins d’Arès pour propager des idées de Michel Potay

En 2004, l’historien réputé JF MAYER dirige l’édition de « la naissance des nouvelles religions » où il inclut le mouvement des pèlerins d’Arès. Après étude approfondie sur place, il le voit comme une « tentative de revitalisation de l’héritage abrahamique dans les pays de tradition judéo-chrétienne ».

En 2012, MP déclare : « Nous avons une base humaine déclarant sa foi dans La Révélation d’Arès de quelque 30.000 en France (ils étaient 60 000 en 85 et presque 100.000 en 89). La moitié d’entre eux m’écrivent régulièrement, 3.000 sont actifs et font ce qu’ils veulent, le petit reste, c’est environ 200 personnes ». Sur son blog fin 2018, il dit : « J’ai compris que demeure le problème de la prophétisation, l’engendrement de prophètes par le prophète » et ajoute « Environ 200 frères et sœurs ont répondu à mon appel sur le blog et peut-être 100 de plus y répondront, soit quelque 300 en tout ! Ça paraît peu, mais c’est assez pour triompher du péché ».

Ce post complète le post 20 et actualise l’étude détaillée sur les écrits de Michel Potay. Son témoignage des Evénements surnaturels de 1974 semble fiable et il a entendu de la bouche de Jésus ressuscité cette instruction : « Tu resteras ce que tu es, moins le prince, moins le discoureur, mais le porteur de Ma Parole » (7/5). A partir des informations données sur ce blog et d’autres sources, chacun pourra se faire une opinion objective sur le respect par MP de ces instructions entre 1974 et 2022.

Nous aimons fraternellement l’homme MP, il peut être sincère mais sincérité n’est pas lucidité. Or il s’éloigne de la Parole dictée et se comporte comme « les docteurs qui ont sillonné le Champ de haies d’épines et les coulées de pierrailles stériles » (14/1). Et le Coran nous dit : « un homme à qui Dieu donne le Livre, l’illumination et la prophétie ne peut dire soyez-moi fidèles plutôt qu’à Dieu, mais soyez des maîtres puisque vous enseignez le Livre, puisque vous l’étudiez » (Coran, 3/79). Et en 6/105 : « Nous déployons les versets pour qu’on dise que tu as étudié » (verbe arabe d-r-s, réservé selon D. Masson à l’étude des textes sacrés).

Au-delà des constats indéniables des altérations de la Parole dans les publications de MP, le post 68 propose aussi des hypothèses résultant d’une lecture méthodique de cette Parole en la rapprochant du texte du Coran. Toute interprétation est contestable, mais la nôtre montre une stratégie d’emprise de MP sur ses « Pèlerins d’Arès » qui fonde les prémisses d’une nouvelle religion déviant de la Parole entendue. L’édifice mental que le témoin construit autour de ses idées personnelles peut prendre au piège ses fidèles et détourner les âmes sincères qui découvriront La Parole.

Pourtant MP, avant son virage de 1986, dit dans son article autonomie prophétique de 1983 : « Si la foi ne peut agir sans parole d’homme, elle est seulement confiance envers un homme. Toutes les erreurs, toutes les religions, les églises et les sectes peuvent alors revenir. Tout pèlerin d’Arès se munira de son autonomie prophétique comme l’arme par excellence qui vaincra la Bête en chacun de nous comme la Bête en dehors de nous ».

Prenons la publication de 1980 (altérée dès 1984), de XLV/10-14 : « Le Mont (la Montagne Sainte) (qui a) les pics, (que) le(s) guetteur(s) (dont) l’œil (ri)boule ne voi(en)t pas (car) les chefs (les puissances terrestres) (qui ont) le ver dans l’œil (qui voient encore moins) ont le(s) guetteur(s) (des gens pour veiller sur leurs intérêts et les défendre) contre toi. (De ce Mont) la gent(e) (t prononcé)(qui) Me parle (le peuple de Dieu), la taure, le Bras (de Dieu lui) entre (dans) la cuisse (la féconde, par opposition au bras qui pend du roi et des hommes noirs, qui ont perdu toute force de génération), pieuse gent(e) choit, le sein devant (en avant), le sein (qui) est dur (comme) Mon Poing (s’a)bat, le faucon, (dont) les ois(ill)ons, (qui ont) les serres (au nombre de) mille (et) mille, (s’a)battent (sur) la terre (comme) les haches battent (s’abattent comme une armée) ».

Ses parenthèses facilitent la lecture et le texte entendu n’avait probablement pas encore été altéré par MP. Ici le bâton de Lumière de 1977 d’où sort la Voix de Dieu lance un puissant appel aux hommes pour être fécondés par la Parole et s’élever comme des aigles (XXVIII/11) vers les Hauteurs Saintes. Les oisons du faucon (un symbole donné à MP, donc ses fidèles Pèlerins), sont eux aussi invités à prendre leur envol pour se joindre à la pieuse gent.

Il ne faut pas sous-estimer le risque futur d’émergence d’une nouvelle religion. Le choix de la pieuse gent est clair : s’accrocher comme « la véprelle à Ma Lèvre » (XXII/16), à la Parole dictée pour éviter que s’instaure une nouvelle religion avec comme catéchisme celui du prêtre (XLII/18) Potay. Ses écrits de discoureur pourraient servir de référence à des docteurs détournant un troupeau humain et devenir nuisibles. Pour sortir de cet amalgame entre le Message livré et les idées du témoin, ses notes prises sur le vif en 1977 sont incontournables, mais il refuse de les publier.

MP et ses fidèles sont faibles et marginalisés, mais déjà, dans l’entrée 188, face à « un frère divergent qui pose un gros problème (C115) », leur « râle à 300 gueules » (XLV/2) se déchaine. Si les endoctrinés de MP deviennent visibles, voire puissants plus tard, leurs voix douces deviendront-elles le tonnerre des tyrans (22/13) ? Qui pouvait prédire dans les années 70 que les cassettes d’un dignitaire chiite en exil, l’ayatollah Khomeiny, renverseraient l’empereur iranien et surtout serviraient de fondement théologique à la Bête du pouvoir iranien qui orchestre encore cinquante après l’oppression de son peuple ? Il ne faut jamais sous-estimer la capacité de nuisance du roi blanc religieux (qui s’habille de noir en Iran).

Pour le moment, les « vieux compagnons », contemporains de MP sont les influents des Pèlerins d’Arès, mais ces braves gens seront remplacés par d’autres dans les futures générations. Comment se comporteront ils ? Soyons très vigilants et attentifs aux leçons de l’histoire. Cassons le piège de cette nouvelle religion avec le bâton (IX/8) de la Parole pour déconstruire le concept de MP qui confond messager et prophète et se voit comme seul interprète agréé par Dieu du Message entendu !