Les historiens parlent de préhistoire pour tout ce qui s’est passé avant l’invention de l’écriture il y a à peine plus de 5000 ans alors que les sapiens modernes, selon l’Ecriture, parlent depuis près de 50 000 ans (Coran 70/4). Les dernières découvertes scientifiques confirment qu’à cette époque s’est produit une rupture accélérée dans les modes de vie des sapiens dont les premiers squelettes découverts en Ethiopie ont été datés de près de 200 000 ans (voir post 95a). S’imaginer que les « hommes préhistoriques » étaient intellectuellement et socialement sous-développés montre un complexe de supériorité infantile, celui d’une modernité triomphante plus barbare qu’eux à plusieurs titres.
1 Les préjugés des historiens
AB : L’enseignant bibliste Thomas Römer, par exemple, cadre son analyse par ce qui est écrit sur des supports durables, une base d’information partielle. Or les scribes égyptiens écrivaient pour glorifier leurs pharaons, il n’est pas étonnant qu’ils aient occulté la fuite d’une troupe d’esclaves guidée par Moise. Quand les fouilles prouvent qu’il n’y avait pas de grosses murailles sur le site de Jéricho, il est bien dans son rôle d’archéologue historien et je ne vois rien qui pourrait contredire sa conclusion. Mais son hypothèse que les patriarches de la Bible et Moïse seraient des figures de légende se fonde sur les incertitudes des écrits avant le roi Josaphat, couronné en 870 avant J.C. Il sort alors de son objectivité scientifique en négligeant la tradition orale.
JP : Le problème, c’est que la tradition orale est dure à retracer. Mais elle peut conduire à des textes cohérents. Jacob est une légende du Nord, du VIII°s : il réside à Béthel (maison de El), Galaad, Penuel, Manahaim et Sichem. Abraham est une légende du Sud, plus récente (VII°s) : il vient d’Ur en Chaldée, s’installe à Hébron, Beer-Sheva et Mamré, converse avec Melchisédek (roi de Salem). Il reflète le parcours diasporique de la population déportée à Babylone (Chaldée, Syrie, Canaan, Egypte puis Canaan) et marque la suprématie du Sud sur le Nord, et la soumission à Dieu. Pour relier les deux légendes qui se déroulent à plusieurs décennies d’écart, il a fallu inventer Isaac, fils d’Abraham et père de Jacob. D’ailleurs, la Torah ne consacre que 92 versets à Isaac alors qu’Abraham et Jacob en ont 208 et 320. Le Sud (Juda) est toujours favorisé car ce sont les scribes judéens qui écrivent.
AB : On peut dater la vie historique d’Abraham : vers – 1800 avant J.C. Qu’Abraham et son petit-fils Jacob se soient installés dans des régions différentes, rien d’étonnant pour des nomades. Mais penser que ce sont des légendes ne repose sur rien. Isaac est moins cité dans la Bible, parce qu’il semble avoir mené une vie sans histoire. Mais Isaac est mentionné dix-sept fois par le Coran, souvent avec son père et son fils, Jacob. Le Coran déclare qu’Abraham a reçu « la bonne nouvelle d’Isaac, un prophète intègre ; Nous avons béni Abraham et Isaac (37/112) ». On se demande pourquoi, si Muhammad avait inventé le Coran, il aurait mis en honneur ce personnage secondaire de la Bible ? Si c’est une Révélation, qu’Allah honore cet homme discret se comprend très bien.
Dans la tradition spirituelle indienne, la distinction entre personnages historiques et légendaires est floue : peu importe que Rama et Krishna aient ou non existé, ils sont vénérés en fonction de ce qui est dit d’eux dans les grands récits épiques du Ramayana et du Mahabharata. De même, aucun hindou ne pense que Ganesh, le dieu à corps d’homme et à tête d’éléphant existe réellement, mais beaucoup lui rendent un culte sincère. Par contre dans notre culture occidentale et surtout française, affirmer qu’un personnage biblique n’est qu’une légende, ce que certains disent de Moïse et même de Jésus ou Muhammad, est perçu comme une agression sans fondement sérieux par beaucoup de croyants. Cette hypothèse émise par des hommes de culture chrétienne agrandit le fossé entre le monde chrétien et les mondes juifs et musulmans pour qui Moïse et Muhammad sont des personnages profondément admirés. Ils ont marqué l’histoire humaine.
JP : Peu de gens sont vraiment au courant des théories des biblistes, un petit groupe de chercheurs. De toute façon, on apporterait la preuve absolue que Jésus ou Moïse n’ont pas existé, ça ne changerait rien aux croyances et à la foi des peuples (cf. le suaire de Turin). Personnellement, je pense que Jésus et Muhammad ont existé. Mais pour Moïse, son histoire est tellement reprise de mythes préexistants, que c’est plus un symbole qu’un personnage historique.
AB : Les nombreux scribes ayant contribué au texte biblique écrivaient en fonction de leur culture ambiante et de l’époque, mais aussi des vœux du roi. Je ne vois pas chez eux de théories innovantes et sophistiquées. Tu as raison pour le rejet par les croyants d’une preuve qui ne leur convient pas, mais comme tu le sais, il n’existe pas de preuve scientifique absolue à part en abstraction mathématique ou en probabilité aléatoire. Je n’ai même pas de preuve absolue que j’existe ou que mes proches existent.
D’une manière générale, la réduction scientiste qui affecte le monde moderne (voir post 19) considère qu’il faut détacher le domaine de la raison de celui de la foi. Jésus en 1974 affirme sans ambiguïté l’urgence d’écarter les doctrines des docteurs au service des pouvoirs religieux dont l’ignorance lui est un dégoût et de faire confiance à Muhammad, le plus sage, le plus écouté des Messagers. Ma foi est aussi passionnée que réfléchie car elle est du domaine de l’amour. L’amour de nos proches ne peut se passer du réalisme de la vie, comme l’amour pour Dieu ne peut se passer de la réflexion sur Sa Parole, quand on en a eu connaissance, ce qui est mon cas. Avec la logique cartésienne (Descartes était croyant), on peut s’opposer à la réduction scientiste comme aux délires des idéologues de la religion.
JP : Jésus en 1974 ?????
AB : Je cite ici le Message dicté à M. Potay lors des Évènements Surnaturels qu’il a vécu à Arès. Certains ont été témoins d’une puissante lumière en 1977, un événement secondaire utilisé par le maire pour parler d’ovnis et baptiser « ovniport » un terrain de la mairie où il a installé le modèle réduit d’une « soucoupe volante ». Dans le témoignage de Potay, il a fait face 40 fois à Jésus ressuscité en 1974 et à cinq théophanies en 1977 sous la forme d’une Voix et d’un bâton de lumière. Ce qui fait penser au témoignage de Moïse qui lui aussi était seul pour communiquer avec YHWH. Sur la base du texte qu’il nous a transmis et de la personnalité de Potay, j’ai constaté qu’il l’a altéré pour coller avec ses idées cléricales, mais je considère que comme pour Muhammad, ce Message ne peut provenir de ses neurones.
JP : Chacun est libre de croire
AB : Certes ! La question se pose aussi des diverses formes d’intelligences (post 51), en particulier du décalage fréquent entre l’intelligence spirituelle et l’intelligence intellectuelle des savants officiels. Si je me réfère aux saintes femmes vénérées par les catholiques, on peut objectivement considérer que Thérèse d’Avila ou Hildegarde de Bingen étaient des femmes très instruites faisant preuve de grandes qualités intellectuelles, à l’inverse de la très modeste Thérèse de Lisieux (post 30). Pourtant son intelligence spirituelle, par exemple dans son travail de guide des novices du couvent, est incontestable et n’a rien à envier à celle des illustres mystiques qui l’ont précédée.
2 La prononciation du Nom
AB : Dans les textes sacrés, on trouve des récits de la Création dans le Rig Veda, la Bible et le Coran. Les prophètes de la descendance spirituelle d’Abraham se situent dans une continuité prophétique d’hommes témoignant avoir reçu des Messages de Dieu de manière variée. La Genèse biblique, bien connue en Occident, se présente comme un récit chronologique en plusieurs étapes qualifiées de jours (« un jour pour Dieu est comme mille ans pour l’homme »). Les Adam et Eve, dotés de l’image et ressemblance de Dieu, apparaissent au sixième jour. La Bible comme le Coran caractérise les créatures adamiques par le don de la Parole qui leur permet de dialoguer avec Dieu, d’échanger entre eux, de nommer les créatures et de se nommer individuellement. C’est la rupture majeure chez les sapiens.
JP : Pas de commentaire. La Genèse est un joli conte que j’aime beaucoup (comme d’autres mythologies de création, d’ailleurs)
AB : Dans la Genèse biblique, les créatures adamiques décident de goûter à la connaissance du mal, et la femme est désignée comme la tentatrice. Dans le récit coranique, ils portent tous deux la responsabilité de l’éloignement de Dieu avec qui ils dialoguaient directement. Ils doivent quitter le jardin d’Eden et le mal s’installe dans leur cœur. Le premier meurtre se produit par jalousie dès la génération suivante. A la septième génération de Caïn, Lamek (Gen. 4/19) a deux femmes et tue un enfant pour une meurtrissure. A la troisième génération d’Adam, on commence à invoquer Dieu sous le nom de Seigneur (Gen. 4/26). Invoquer atteste de leur éloignement et pose le problème du Nom donné à Dieu alors que les descendants d’Adam se répandent sur toute la planète et que leurs langues se diversifient. Et de nos jours, certains pensent que les juifs, les chrétiens et les musulmans n’ont pas le même Dieu parce qu’ils le prient avec des Noms différents.
JP : Pas de commentaire.
AB : La prononciation du Nom, quelle que soit sa forme, porte une Puissance. En Exode 23/20, avant son départ, YHWH affirme son soutien à Moïse et lui dit : « J’envoie un ange devant toi pour te faire entrer dans le lieu que J’ai préparé. Ne le contrarie pas, il ne supporterait pas votre révolte, car Mon Nom est en lui ». Le clergé catholique a pris bonne note de l’importance de prononcer le Nom de Dieu, en l’occurrence sous la forme « Dominus ». C’est le prêtre qui disait « au Nom de Dieu » avant de bénir, c’est lui qui disait « Dominus vobiscum, le Seigneur soit avec vous », et le fidèle devait se limiter à dire « cum spiritu tuo », et avec votre esprit. Cette pratique cultuelle a été soigneusement concoctée par les clergés pour infantiliser la masse des fidèles.
JP : Le troisième des dix commandements dit : tu ne prononceras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain. C’est pour cela que dans la liturgie juive, on ne prononce jamais YHWH mais Adonaï dans les prières à la synagogue et Hachem dans la vie de tous les jours.
AB : Bien sûr, mais quand on prie, on ne prononce pas le Nom de Dieu en vain ! En se posant comme intermédiaires entre Dieu et les hommes, les clergés se donnent des noms ronflants pour se faire une gloire devant leurs fidèles en méprisant l’enseignement de Jésus : « vous n’appellerez personne ni père, ni maître, ni seigneur » (Mat. 23). Je n’ai pas constaté cette dérive chez mes frères juifs et musulmans.
JP : Oui, on dit Monsieur le Rabbin (ou Madame)
AB : Dans l’histoire des textes sacrés, la quasi-totalité des peuples où ils ont été élaborés ont connu des prophètes et messagers enseignant oralement. La mise par écrit n’est venue que beaucoup plus tard, même là où des scribes s’activaient déjà au service des pouvoirs. C’est le cas des grands prophètes des religions du Livre, Moïse, Jésus et Muhammad, qu’il faudrait plutôt renommer religions de la Parole. Il faut donc identifier les altérations volontaires et les erreurs involontaires qui affectent les textes dont nous disposons actuellement. Or pour la Bible comme pour le Veda, la transmission orale s’est étalée sur des millénaires. Sans même remonter jusqu’aux créatures adamiques, Noé dont le récit figure dans la Bible et le Coran, c’était plus de 2000 ans avant l’apparition des premiers écrits cunéiformes en Mésopotamie ! Donc prier, c’est proclamer la Parole à voix ni trop basse ni trop haute comme le dit le Coran. C’est ce que je fais dans les prières collectives des mosquées et synagogues.
Dans ma prière personnelle, qui honore le Créateur en utilisant des Noms que je tiens des textes sacrés, se pose le problème de la prononciation du tétragramme YHWH. La tradition juive réservait au grand prêtre ce privilège. Comme disciple laïc de Moïse non hébraïsant, je ne vois pas pourquoi je me priverais de clamer avec joie ce Nom (comme je peux) dans ma prière intime comme je prononce Allah dans la Fatiha. J’ai relevé récemment dans un livre récent de Madame le Rabbin Delphine Horvilleur qu’elle avait découvert dans les papiers d’un parent décédé ce conseil de prononcer le tétragramme en inspirant et expirant. Je m’y suis essayé avec constance en considérant que le H signifie la respiration longue, j’inspire le Y et j’expire le W dans un son qui fait vibrer mon corps et mes chakras de haut en bas. Je fais de même dans l’autre sens quand je chante le mantra AUM, intégré aussi à ma prière quotidienne. C’est le privilège de mes 74 ans, avoir enfin le temps de prier à ma guise. J’espère que ma piété atypique ne choque pas mes amis nés dans une tradition juive ?
JP : Non, ça ne me choque pas. Le nom de Dieu a beaucoup varié. El est le deus otiosus des Cananéens, celui des Patriarches (Il se présente à Abraham comme El-Shaddaï ; Jacob devient Isra-El). L’introduction au XII°s du dieu YHWH en Canaan prend plusieurs noms (Yawa, Yahou), plusieurs formes (dieu taureau guerrier, dieu Baal de l’orage, dieu sphinx en Juda), et plusieurs lieux (les graffitis de Kuntillet-Ajrud mentionnent un YHWH de Samarie et un YHWH de Teman (en Edom). Il finit par se stabiliser comme dieu unique des Hébreux sous Josias (réforme de 622).
AB : J’ai pris bonne note du témoignage de M. Potay entendant la Voix de Dieu en 1977. Le Créateur s’affirme d’abord par « J’ai, Je suis, les mondes tournent dans Ma Main ». Puis à la quatrième théophanie, le témoin retranscrit ce qu’il entend comme « Mikal est béni par YOUOU » en précisant qu’il a entendu une voyelle très longue. Cela rappelle le tétragramme transmis par Moïse. Il ne figure pas dans le Coran s’adressant à des locuteurs arabes. Dieu le rappelle aujourd’hui pour un Occident de langues indo-européennes : « Pas de poumon dans Moi » lui dit la Voix. Il n’a pas besoin d’inspirer de l’air contrairement à nous qui clamons sa Parole comme nous pouvons. Dans ma jeunesse, je fus baigné dans le culte catholique souvent ennuyeux, sauf quand nous pouvions chanter. Car les grandes œuvres de musique classique vocale m’ont toujours bouleversé. La musique et le chant sacré ont-ils marqué ta vie spirituelle ?
JP : Pas vraiment. En musique classique comme en jazz, je suis séduit par la beauté harmonique, l’adéquation entre le texte et la musique vocale (passions de Bach ou lieder de Schubert ou gospels d’Ella Fitzgerald. Cela peut créer une émotion très forte. Mais qu’on peut aussi trouver dans la seule musique instrumentale (Beethoven, Mahler…). Je chante moi-même et suis toujours surpris par l’émotion qu’on peut ressentir ET transmettre.
3 La Révélation de la Bible et du Coran
AB : Ma longue réflexion et pratique du Coran m’a absolument convaincu que l’hypothèse que ce magnifique texte a été inventé par un cerveau humain sur la base de son imagination et de la compilation de sources préexistantes ne résiste pas à l’analyse. De plus, les exploits réalisés par Muhammad ou Moïse ne peuvent s’expliquer dans le contexte social de ces hommes, alors que ceux d’Alexandre le Grand, de Tamerlan ou de César s’expliquent très bien. La réalité historique des prophètes et l’aide de Dieu pour accomplir leur mission est pour un croyant comme moi une conviction profonde. Nier la part de Révélation ou d’inspiration dans les textes sacrés est nier l’évidence confirmée par la durabilité de leur héritage au fil des millénaires.
JP : Peux-tu citer des éléments du Coran qui ne peuvent avoir été inventés par un homme entre le VII et le VIII° s ???
AB : Le Coran ne comprend pas de prophéties dont on peut vérifier la pertinence comme celles du grand prophète Isaïe. Il a un objectif didactique pour les arabes et son impact sur le monde arabe a été époustouflant. Aucun écrivain aussi doué soit-il n’aurait pu inventer les merveilles de ce texte, mais il faut y entrer avec le cœur pour bien les assimiler.
JP : Pour moi, c’est Mahomet qui l’a écrit en plusieurs étapes de sa vie. Parce qu’il y a beaucoup de contradictions (or Dieu ne peut pas se contredire), que quelquefois ça l’arrange bien (4 épouses) et que son attitude vis-à-vis des Juifs varie en fonction des événements. De plus, il n’a été officialisé que bien plus tard, par le calife Othman (entre 644 et 656) alors que Mahomet est mort en 632. Ou par le calife Abd-al-Malik ~700. Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Coran) : La tradition musulmane considère que le texte canonique du Coran remonte au troisième calife, Uthmān. Ce point fait néanmoins toujours l’objet de recherches et de débats parmi les historiens du XXIe siècle. Pour ces derniers, le Coran est un « ensemble composite de textes compilés ou rédigés par des auteurs différents, fixé dans les dernières années du VIIe siècle, sous le règne du calife omeyyade Abd al-Malik (685-705), véritable organisateur de l’empire et qui fit de l’islam sa religion officielle. Ce texte rassemblerait des éléments venant de la prédication de Mahomet, mais aussi des textes d’origine chrétienne voire païenne. Le Coran serait donc l’héritier de sources multiples rassemblées par la première communauté des « croyants » qui se reconnaissait dans l’enseignement de Mahomet. La date de fixation du texte coranique suscite des débats chez les historiens.
AB : Ce sont des analyses que je connais et que je réfute en grande partie. Les contestataires du Coran, dont je respecte absolument la liberté d’expression, voient des contradictions là où je ne vois que des difficultés d’interprétation d’une langue polysémique. A la Mecque, Muhammad était bien connu et respecté et personne ne l’avait entendu réciter des poèmes ou enseigner avant la Révélation du Coran. Ses ennemis l’ont ensuite accusé d’être un poète pour décrédibiliser sa fonction de messager d’Allah. Dans le passé, la polygamie n’avait pas de limite pour les riches et les puissants, comme le montre la convoitise criminelle de David pour Bethsabée. Le harem de Salomon était aussi insatiable de chair fraîche que ceux des sultans ottomans, sans parler des frasques des rois européens comme le « vert galant » ou Henri VIII aux innombrables enfants illégitimes. Les mâles arabes utilisaient sans vergogne leurs captives de guerre. Le Coran fixe une limite à quatre épouses et explique qu’il faut être équitable avec chacune, ce qui est impossible et conduit à la monogamie. L’exception pour le prophète est purement circonstancielle : les hommes étaient décimés par les guerres et les femmes non mariées n’avaient aucun protecteur face aux mâles agressifs. Muhammad est resté fidèle à Khadija avant de devenir veuf et fut l’objet de nombreuses demandes de mariage, car épouser le prophète donnait une protection et un statut. Quant au texte de Wikipédia, il reflète l’activisme et les préjugés de ses contributeurs chrétiens ou athées plus que l’objectivité scientifique. Les sourates ont été écrites de manière dispersée sur des supports divers du vivant du prophète. Un premier recensement a été fait juste après sa mort, mais sans les signes des voyelles qui peuvent changer le sens d’une racine trilittérale. Constatant des divergences dans les lectures du Coran par les communautés d’un empire qui s’était considérablement étendu, Othman décida d’imposer après consultation de ses proches une version unique. L’idée que des musulmans des premières générations soient allés à la recherche de textes extérieurs et aient réussi à les infiltrer dans le Coran est absolument farfelue. Et avec quel objectif ? Car les premiers compagnons étaient rigoureusement fidèles au prophète.
JP : Peut-être y a-t-il eu un Coran révélé. Mais la version dont nous disposons aujourd’hui est une version retranscrite, probablement amendée (comme la Torah, d’ailleurs, où les scribes du Sud qui ont écrit le Deutéronome et les livres suivants, ont tendance à ne pas favoriser le royaume du Nord).
AB : Pour le Coran sur lequel je travaille depuis 50 ans, ma conviction est que le texte est bon, mais que les interprétations possibles sont très nombreuses. Selon la Bibliothèque nationale de France (https://essentiels.bnf.fr/fr/), le Coran n’est pas un récit chronologique, mais un enseignement pour avertir les hommes. Il ne donne donc pas de récit complet et détaillé de la création du monde ou de l’humanité, mais dissémine des éléments au fil des sourates (les sourates 6, 11, 36 et 55 sont citées). « C’est lui qui a créé les cieux et la terre en six jours, son trône était alors sur l’eau (11,7). » Le Coran livre un récit sur la chute des créatures adamiques Adam et Eve, puis sur Noé. Entre les deux, environ 40 000 ans se sont écoulé et d’après le récit coranique, c’est par l’intermédiaire d’anges que le Créateur parlait aux hommes : les opposants de Noé le rejettent parce qu’il n’est pas un ange mais un homme ordinaire comme eux ou au moins un des leaders de son peuple. Ils habitaient les hautes terres de Mésopotamie, un lieu où une inondation catastrophique paraissait invraisemblable. Après Noé, Dieu communiquera avec les hommes par l’intermédiaire d’autres humains (comme Muhammad instruit par l’ange Gabriel). Gabriel, selon l’Evangile et le Coran, avait été envoyé à Marie pour lui annoncer sa grossesse surnaturelle.
JP : Pas de commentaire
AB : Le post 58 a comparé les récits biblique et coranique du Déluge en concluant qu’il y a bien eu une catastrophe naturelle régionale et que le récit coranique est scientifiquement acceptable, contrairement au récit biblique, un autre argument contre la thèse d’un Coran inventé par un illettré de la péninsule arabique, six millénaires après la catastrophe.
JP : C’est ton seul argument.
AB : Nous avons déjà remarqué que le Coran rectifie certaines parties du texte biblique qui nous paraissent inacceptables, comme la responsabilité unique d’Eve dans la chute ou la demande explicite de Dieu à Abraham de sacrifier son fils pour tester sa foi ??? Et pour le Déluge, le Dessein de Dieu y est radicalement différent. Dans la Bible, excédé par le mal fait par les humains, Il veut tous les exterminer à l’exception de quelques justes. Alors que dans le Coran, Il avertit un peuple en danger d’une catastrophe naturelle imminente qu’ils ne voient pas venir. Mais l’argument majeur, c’est la sublime beauté du texte arabe.
L’objectif du Révélateur du Coran est celui de convaincre progressivement le peuple réticent de La Mecque. Il va donc abondamment parler d’Abraham, de Moïse et de Jésus et donner des précisions que ne pourront pas contrer les lettrés juifs et chrétiens, très présents dans cette région. Le récit de la caverne (sourate xviii) sur l’épisode des dormants d’Ephèse est à l’origine de l’expression Inch’ Allah. Face au questionnement des érudits chrétiens lui demandant combien de jeunes gens étaient concernés dans ce miracle attesté en Asie Mineure au cinquième siècle, le prophète a dit, « je vous répondrai demain ». Mais il n’a pas eu de réponse de Dieu. Il l’a fait attendre trois jours avant de donner la réponse précise et a conseillé au prophète de ne pas s’engager pour Dieu sans ajouter « S’Il le veut ». Parmi les premiers soutiens du prophète, les chrétiens ont été nombreux. Ils ont testé le prophète sur des sujets qu’il ignorait et il leur a répondu de manière convaincante.
JP : « Je vous répondrai demain » = Je vais consulter des savants…
AB : Le Coran rappelle aux arabes sceptiques ce qui est arrivé aux peuples voisins qui n’avaient pas écouté leurs messagers, en l’occurrence Houd, envoyé au peuple qui a succédé au peuple de Noé, Salih, envoyé aux Thamud, et Chouaïb, envoyé au peuple de Madian. Ce sont des références absentes de la Bible (sauf Chouaïb/Jéthro), mais qui parlaient aux arabes de l’époque. Les grands prophètes bibliques, Samuel et Elie, sont à peine évoqués, et Isaïe et Jérémie ne sont pas mentionnés dans le Coran, pas plus que les « petits » prophètes de la Bible. Si les récits du Coran avaient été inventés par Muhammad pour plaire aux juifs de la région, son texte aurait plus explicite pour ces prophètes.
JP : Je ne sens pas cette affirmation que Muhammad voulait plaire aux Juifs de la région ! Les Prophètes de la Bible passent leur temps à reprocher leurs fautes aux Hébreux et à leur prédire des catastrophes.
AB : A la différence de la fonction de messager, comme Jonas envoyé à Ninive ou Moïse envoyé à pharaon, un prophète guide un peuple dont il parle la langue et les juifs de Médine ne pouvaient accepter qu’un arabe soit leur prophète. C’était le leader de leur ville avec qui ils avaient conclu une alliance après négociations.
4 La continuité prophétique
AB : Dans la France de 2024, il nous faut récuser les préjugés issus de la laïcité d’obscurantisme (post 55). On ne développe pas la fraternité, donc la tolérance, en ignorant les références textuelles des autres ou en les déconsidérant. Je crois que mes amis croyants devraient davantage creuser cette hypothèse trop répandue dans les milieux judéo-chrétiens que Muhammad a inventé le Coran. Elle offense les musulmans et n’a pas de base logique solide.
JP : OUI
AB : Et si ce n’est pas par exigence dans la recherche de la Vérité, ce peut être par sagesse pour ne pas créer de polémiques préjudiciables à l’apaisement social dans notre pays dont nos enfants ont tant besoin. Leur avenir se construira aussi à partir de ce que nous leurs transmettrons
JP : OUI. Il faut aussi que les Musulmans de France fassent un effort de leur côté. Par exemple 57% des jeunes Musulmans croient que la charia est plus importante que les lois et valeurs de la République (sondage IFOP, novembre 2020).
AB : Le problème des sondages de ce genre, c’est la formulation de la question et la réponse binaire. Dans un tel sondage, j’aurais peut-être répondu la même chose parce que je récuse la laïcité d’obscurantisme, brandie par des politiciens de gauche comme une « valeur de la République » ainsi que les textes des juristes officiels qui concoctent des lois qui ne cessent de se contredire au hasard des interprétations des juges. Le Coran est pour moi une référence comme la Bible, mais je n’y vois pas de loi seulement une base d’inspiration. J’ai développé cette question de la charia dans le post 35 sur le Bien et le mal dans la Parole.
Gilles : Je crois que la voie de la prudence (et de la sagesse) est toujours préférable à l’invective, mais tu ne peux empêcher des croyants de diverses obédiences de se pencher avec un œil critique sur les certitudes de leurs homologues. C’est d’ailleurs ainsi que la science progresse en obligeant chacun à répondre de façon aussi intelligente que possible à ses contradicteurs.
AB : Tout à fait d’accord, mais beaucoup confondent critique avec dénigrement. Voici une définition judicieuse de l’expression par l’Université de Montréal : Avoir un œil critique nécessite à la fois d’écouter, de comprendre, de prendre position et d’adopter une position auto correctrice, c’est-à-dire de reconnaître les lacunes de son propre raisonnement, d’accepter les critiques, de corriger ses erreurs et de changer de point de vue à la lumière des preuves et des points de vue des autres. Le problème des religions est moins au niveau des croyants de base que des clergés qui veulent s’imposer ou convertir. Le christianisme en particulier a une longue histoire d’ignorance ou de citations tendancieuses et mal traduites du Coran. Le sujet de Moïse est intéressant, car c’est un prophète majeur reconnu par les trois religions du Livre, et nous pouvons rapprocher les récits biblique et coranique sur ses exploits.
Pour remédier aux profondes divisions religieuses entre humains et aux drames qu’elles causent, ma conviction est que la méthode scientifique et la vie spirituelle nourrie par les textes sacrés peuvent et doivent se compléter pour éclairer les hommes modernes. En France en particulier, il faut se garder de la réduction scientiste, aveuglée par l’orgueil intellectuel : tout ce qui n’est pas affirmé ou prouvé par la science serait fantaisiste, et seule la science officielle est sérieuse. Pour les croyants réfléchis, il faut allier foi et raison et ne jamais hésiter à mettre en doute des théories scientifiques qui se succèdent en se contredisant ou les déductions faites à partir de données trop partielles. Il faut aussi évidemment se garder des soi-disant connaisseurs de la Parole qui dévient les naïfs vers leurs idées malsaines comme des manipulateurs soi-disant inspirés.
Gilles : Ce que tu dis me semble marqué au coin du bon sens et je ne vois rien à y ajouter
JP : pareil
AB : Peu après la mort du prophète Muhammad, il était difficile de l’ignorer ou de prétendre qu’il était une légende, les musulmans étaient entrés brutalement dans l’histoire. Mais qu’aurait pu dire un historien sérieux refusant d’entrer dans l’enseignement spirituel de Moïse ou de Jésus, deux siècles après leur mort ? Avant le prophète Samuel, il aurait peut-être parlé d’un groupe d’hébreux venant d’Egypte qui se référaient à leur libérateur, un certain Moïse mort sur le mont Nébo à propos duquel les données historiques étaient inexistantes. Le peuple qui se réclamait de lui venait d’être mis en déroute par les philistins, il pouvait douter que sa mémoire traverse l’histoire. Pour Jésus, un historien documenté aurait peut-être eu connaissance des écrits de l’historien Flavius Josèphe (vers 37-100) évoquant succinctement ce prédicateur auquel se référaient une petite minorité de chrétiens persécutés dans l’empire romain. En l’absence d’autres sources historiques de l’époque, il pouvait penser logiquement que le mouvement chrétien et la mémoire d’un fondateur peut être légendaire disparaîtraient de l’histoire. L’histoire en a décidé autrement. Un historien ne peut ignorer la dynamique spirituelle portée par des peuples croyants.
JP : Je ne suis pas historien et n’ignore pas cette dynamique. Je trouve les vies de Moïse et Jésus extraordinaires et ne suis pas surpris qu’elles aient inspiré une dynamique spirituelle forte. Je rajouterais que d’autres personnages, dont l’existence historique ne fait aucun doute, ont également inspiré des dynamiques de ce type (certes moins fortes ou moins répandues), comme les rois de France, certains saints ou saintes, Napoléon, Einstein, Freud, Marx, etc.
AB : Que dirait un historien en 2200, s’il s’intéressait à la vie du témoin d’Arès sur la base des sources datées de son vivant. Nul ne peut prédire ce que sera la diffusion de la Parole de 1974-1977 dans deux siècles. Il nous parlerait d’un homme né en 1929, passé par l’armée puis par l’industrie comme ingénieur avant d’effectuer un virage imprévisible vers une recherche ésotérique, puis ouvrant un cabinet de guérisseur avant de se tourner vers une branche marginale de l’église orthodoxe où il se fera nommer évêque. Rien de très édifiant pour construire une légende dorée ! Cet homme dit avoir eu des apparitions en 1974, puis en 1977, rien qui soit scientifiquement vérifiable. Il fonde un petit mouvement de fidèles qui connaîtra d’abord une certaine audience dans le monde de la francophonie à la fin des années 80 avant de décliner et de devenir quasiment inaudible. Faire abstraction du contenu d’un Message qui s’inscrit dans la continuité prophétique ne permet pas à un historien matérialiste d’éclairer le passé et encore moins d’envisager l’avenir. Il restera dans le brouillard de la réduction scientiste.
JP : je n’ai pas de problème avec ça. Je respecte trop les croyances des autres. Avec toi, ce n’est pas pareil, nous nous connaissons depuis 54 ans et je peux bien t’asticoter un peu 😊
AB : Notre dialogue sans tabou sur un sujet spirituel important ne peut qu’approfondir notre connaissance mutuelle, donc notre amitié.
5 Moments présents, continuité prophétique et éternité
AB : Le destin extraordinaire et imprévisible des messagers de la Parole ne peut être compris qu’en les intégrant à une continuité prophétique qui se déroule sur des millénaires et marque l’histoire réelle de toute l’humanité. Cette succession de prophètes dans la lignée abrahamique s’est déroulée sur un espace de temps et de lieu relativement restreint, quatre millénaires vécus dans la petite région du Moyen Orient. Pourtant il faut bien constater avec le recul du temps que l’humanité sur toute la planète a été profondément marquée par leur héritage spirituel, même s’il a été saucissonné par les dominateurs de la religion qui ont endoctriné les peuples croyants. Diviser pour régner est une méthode bien connue. Il faut donc nous libérer de l’emprise de ces influenceurs pour aller vers l’unité dans la perspective du Jour de la Résurrection.
Gilles : Je me rattache aux convictions qui s’expriment dans le message de « l’inspiration » reçue par moi en 1997. Relisons ce texte :
Dans le monde d’autrefois, à diverses étapes
Sont venus sur cette terre mes prophètes
Ce qu’ils disaient correspondait à ce que chacun pouvait recevoir
Leur vocation était d’ouvrir la voie aux hommes d’alors
Et cette vocation, ils l’ont accomplie au péril de leur vie
Avec humilité mais aussi avec force.
Tu les honoreras comme tu honores ton père
Tu les admireras comme tu admires le chêne planté face au vent
Tu te pencheras sur leurs enseignements
Avec la vénération que tu as pour la fleur dans sa perfection passagère
Mais ensuite, tu regarderas au-devant
Car les temps ont changé et s’approchent les grandes mutations
Si tu dois honorer le passé, tu dois aussi éclairer le chemin de tous
ceux qui viendront derrière toi
Je pense de plus que le matérialisme actuel d’un grand nombre d’êtres humains rend nécessaire et donc inévitable l’apparition d’une parole issue de la continuité prophétique et adaptée aux temps qui s’ouvrent, si immensément différents des temps passés.
AB : Le post 77 a repris au §4 l’intégralité de ce message inspiré. Les prophètes doivent être replacés dans cette continuité ascendante décrite par la Parole de 1977 au chapitre xxviii avec cette allégorie qui passe du lézard dont le ventre marche pour les frères d’Abraham à l’aigle large et haut que Dieu nous appelle à devenir. Mais ce qui caractérise aussi la plupart des prophètes, c’est qu’ils ont eu un lien étroit, opérationnel avec Dieu, lien direct pour Moïse et lien indirect via l’ange Gabriel, l’esprit fidèle, pour Muhammad. Ces prophètes ont dû guider des peuples à la nuque raide ou avec beaucoup d’hypocrites alors même que leur relation avec l’Eternel les plaçait en dehors du temps humain. Cette expérience de dissociation de la perception de l’espace-temps est certainement difficile à vivre durablement, car leur mission s’est étalée sur des décennies. Il est relativement plus facile pour les mystiques et les inspirés de « revenir sur terre » après une ou quelques expériences de rapprochement avec Dieu, « Seul hors du temps » (1974, 35/7).
Gilles : Oui, je pense que la perception de messages de ce type relève d’une intuition que les athées peuvent ridiculiser. Mais ils sont là et leur forme, intelligible par tous, sort en effet des limites de l’espace-temps en les reliant à l’éternité comme le font la musique ou la poésie dont la grandeur est d’être insaisissable par la raison et pourtant émouvante voire bouleversante pour la plupart des êtres humains : certains passages des « Vespro della Beata Vergine » de Monteverdi comme le « Recueillement » de Charles Baudelaire à forte connotation mystique, appartiennent pour moi à ses catégories qui nous unissent d’instinct à l’univers.
JP : Malheureusement, le temps des prophètes est passé, c’est désormais le temps des politiciens court-termistes et des influenceurs malhonnêtes.
AB : A notre époque, c’est de nous tous que Dieu fait des prophètes quand nous agissons dans le sens de Son Dessein. Monteverdi (1567-1643) est un génie de la musique en avance sur son temps. Passionné d’opéra, j’avais assisté à six représentations du Couronnement de Poppée avec John Vickers. Notre bande d’amis mélomanes se relayait pour de longues queues avant de pouvoir acheter des places sans visibilité à 10 francs. Mais quand on entre dans ses œuvres sacrés, la profondeur spirituelle de Monteverdi me bouleverse profondément, comme si je vivais un instant d’éternité. Gilles, tu as approfondi cette question du rapport entre l’instant et l’éternité sur laquelle le grand philosophe juif Bergson s’était penché avec un regard affuté ?
Gilles : C’est en effet un sujet qui a passionné Bergson et que je m’efforce de restituer dans une forme adaptée à notre temps. Car les êtres humains ont tendance à donner à l’instant vécu une signification absolue alors que l’éternité à laquelle ils appartiennent ne fait qu’exprimer l’apparente singularité du moment. Il n’est pourtant rien-là qui diminue la valeur des sentiments éprouvés, mais seule l’humilité permet de rendre grâce aux bonheurs comme aux désastres s’agissant de « l’Esprit qui veille » à la fois « de nous, en nous et par nous ».
JP : Je ressens bien cette notion d’instant d’éternité dans la musique (plutôt Mahler) et aussi dans la peinture (Caravage)
AB : Je vous remercie de tout cœur pour ce dialogue et vous laisse conclure
Gilles : La continuité prophétique relève clairement de ces réflexions…
JP : Je rappelle que les théories des biblistes que j’ai mentionnées sont totalement ignorées de la très grande majorité des gens. C’est un sujet qui me passionne et j’ai lu plusieurs livres et articles à ce sujet. Mais c’est un milieu de chercheurs très quadrocapilliosectionneurs. Il n’y a aucune chance que ces théories influencent la vie spirituelle des juifs et des chrétiens…
Ce fut un grand plaisir de participer à ce post, qui m’a aussi permis de vérifier mes sources.
AB : Pour ce post 98b, il nous a fallu d’abord réfléchir à la problématique du saucissonnage du temps et de l’espace par les historiens occidentaux qui ignorent la continuité prophétique. Je ne suis pas sûr que Römer ait évalué l’impact de la large diffusion de ses hypothèses. Comme le disait Hervé au post précédent : « ne mésestimons jamais la force de la rationalité ». Après l’échange avec un pasteur protestant évoqué au post 98a, en discutant avec trois de mes amis, j’ai appris avec surprise qu’ils avaient suivi les cours de Römer en distanciel et que cela avait ébranlé leurs convictions sur Moïse. Les analyses d’un savant officiel sont présentées de manière très rationnelle, ce qui passe bien au pays de Descartes. Il était donc essentiel de développer un contrepoint du point de vue d’un croyant rationnel.