Les messagers et prophètes de la Bible et du Coran se situent dans une continuité prophétique fracturée par le roi blanc, les pouvoirs religieux qui divisent les hommes. Ils organisent maintenant des prières « œcuméniques » pour rapprocher les croyants de leurs religions avec des effets limités car chacun prie dans son coin sans connaître les autres pratiques de prière.

Or les croyants peuvent se relier au Dieu unique et entre eux par la prière personnelle, en la libérant des divisions religieuses et des pratiques cultuelles conventionnelles, en cherchant à aimer leurs frères croyants, donc à mieux les comprendre. Pour guider leurs prières, ils peuvent se resourcer à l’exemple et à l’enseignement des prophètes de référence des trois grandes religions dites « du Livre », Moïse, Jésus et Muhammad que nous allons étudier dans ce post.

Moïse vécut il y a plus de 3000 ans et ses actes et ses paroles furent mis par écrit huit siècles après sa mort. Il y a beaucoup d’incertitudes sur la manière dont il priait au quotidien et enseignait la prière au peuple qui l’a suivi dans le désert, en errance pendant 40 ans.

Jésus a enseigné il y a 2000 ans en Palestine, mais sa vie fut abrégée par sa crucifixion. Ses témoins dispersés transmirent différemment son enseignement. Il y a quatre Evangiles officiels, mais beaucoup d’autres ont été rejetés, à tort ou à raison, par l’église officielle établie au quatrième siècle. Quand le Ressuscité revient en 1974, il rectifie son enseignement mal compris et le complète dans le contexte actuel. Il parle un français parfait et définit la prière : « Prier, c’est proclamer Ma Parole pour l’accomplir ».

Enfin Muhammad a enseigné il y a quatorze siècles en transmettant le Coran en arabe. Il a montré l’exemple à ses fidèles arabophones pendant plus de 20 ans. Il y a moins d’incertitudes sur sa pratique et ses recommandations pour la prière.

Ce post se conclut par un Message reçu en 1997 rappelant l’importance de la prière.

1 Moïse et ses prières

Le post 3 a rendu hommage à la mission comme messager et prophète de cet homme incontournable dans la Parole, référence commune pour les religions abrahamiques. La Torah honore sa grande humilité (Nb. 12/3). Elle témoigne aussi de l’ingratitude à l’égard de Dieu et de leur guide du peuple hébreu et surtout de ses notables. Mais il a tenu bon malgré son âge, 80 ans au début de sa mission.

Quand la Voix de Dieu l’appelle du buisson ardent, Il lui demande d’enlever ses chaussures. Face à Dieu qui lui parle sur le mont Sinaï, Moïse se prosterne et jeûne (Deut. 9/25). Nos frères musulmans suivent cet exemple dans leurs prières. Nos frères juifs sont particulièrement attachés à Moïse et à son héritage spirituel. Ils ont retenu comme base de leur prières quotidiennes celle du Deutéronome 6 évoquée aussi dans l’Evangile. En voici une traduction :

ÉCOUTE Israël, YHWH notre Dieu est seul YHWH : tu aimeras YHWH ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ; les Paroles des commandements que je te donne aujourd’hui seront dans ton cœur.

Tu Les enseigneras à tes enfants et tu leur en parleras quand tu seras chez toi, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras ; tu Les attacheras à ta main pour te servir de signe et Ils seront comme un frontal entre tes yeux ; tu Les inscriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

La tradition juive s’est adaptée après la destruction du Temple où les prêtres saducéens dirigeaient les sacrifices et les prières. Les pharisiens puis les rabbins ont pris le relais des pratiques cultuelles. Un jour ordinaire comprend trois offices de prières obligatoires pour les hommes auxquels s’ajoutent d’autres offices certains jours. Les prières collectives nécessitent un quorum de dix hommes âgés de treize ans au moins. Les priants portent certains signes distinctifs (Kippa, talit, téphillim…), leur corps est mobile et la prière se fait la plupart du temps à voix haute.

Les femmes ne sont pas tenues aux prières collectives, mais une prière quotidienne leur est recommandée. Le contenu des prières varie suivant les jours et les écoles rabbiniques, elle inclut des bénédictions, des lectures de la Torah et de Psaumes et la proclamation de la Chema’ Israël traduite ci-dessus. Notons que si le Psaume 90 est attribué à Moïse, il est très probablement d’un auteur tardif.

 2 Jésus et ses prières

Les Evangiles s’accordent pour témoigner que Jésus priait très souvent en se rendant seul dans un endroit retiré. Lors la scène de la transfiguration décrite dans les trois synoptiques, celui de Luc 9/28 écrit qu’il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean sur la montagne pour prier. L’Evangile de Jean omet cette expérience qui a dû marquer ces trois apôtres. C’est un des arguments pour écarter l’hypothèse que le rédacteur de l’Evangile « selon St Jean » soit le fils de Zébédée. Un autre argument est la rédaction très tardive de cet Evangile et de l’Apocalypse. Ajoutons qu’il précise son intention théologique en 20/31, « il a été écrit pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le fils de Dieu« . Au contraire, les trois autres veulent rendre un témoignage fidèle des actes et paroles marquantes de Jésus.

Cet Evangile, dont les idées avec celles de Paul ont inspiré la quasi-totalité de la théologie chrétienne, ne mentionne pas non plus la prière du mont des Oliviers en Luc 22/39. Dans les autres synoptiques. Jésus prépare la Pâque et vient d’annoncer la trahison de Judas qui le livrera au grand prêtre du Sanhédrin. Après le repas, suivant la tradition juive, il chante avec ses disciples les psaumes 115 à 118 (Mat 26/30). Il laisse ensuite ses disciples et se retire plus loin avec les témoins de la transfiguration, Pierre et les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean. Allant un peu plus loin seul, il tombe face contre terre et prie. Quand il revient vers les trois apôtres, ils se sont endormis au lieu de prier en unisson avec lui.

Cet épisode dramatique ne colle ni avec l’idée spécifique d’un « Jean », rédacteur du quatrième Evangile qui voit en Jésus le « Fils unique de Dieu », ni avec la dogmatique chrétienne qui voit en lui l’Incarnation de Dieu. Pourtant Dieu, Créateur de toute la matière, ne saurait en être absent. A ce moment, à l’évidence, Jésus de Nazareth est un homme en très grande souffrance et prie Dieu qu’il appelle Abba, Père. Il ne soliloque pas, il ne s’adresse pas à lui même. L’étrange idéologie trinitaire, récusée sans ambiguïté par le Coran, creuse une fracture majeure entre le monde dit chrétien et les mondes juifs et musulmans.

Lors des cultes juifs traditionnels, Jésus enseignait dans les synagogues de Galilée (Mat 4/23), au grand dam des clergés locaux. Il conseille en Mat. 6/6 : « Quand tu veux prier, entre dans ta chambre, verrouille ta porte et adresse la prière à ton Père qui est là dans le secret…ne rabâche pas comme les païens qui s’imaginent qu’ils seront exaucés à force de paroles. Le Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous le lui demandiez ». Il précise ensuite à ses disciples sa prière, le « Notre Père », dont Luc 11/2 donne une version différente.

En 1974, Jésus revient nous enseigner et déclare que sa prière a été mal transmise, il nous la redonne en français ci-dessous :

PERE DE L’UNIVERS,
TOI SEUL ES SAINT.
QUE REGNE SUR NOUS TA SAINTETE,


POUR QUE NOUS FASSIONS TA VOLONTE,
POUR QUE NOUS RECEVIONS NOTRE NOURRITURE,
POUR QUE NOUS PUISSIONS PARDONNER
ET RECEVOIR PARDON,
POUR QUE NOUS RESISTIONS AUX TENTATIONS
ET QUE SOIT ABATTU LE MALIN,


POUR QUE REGNENT A JAMAIS SUR NOUS
TA SAINTETE, TA PUISSANCE ET TA LUMIERE !

Dans la tradition chrétienne qui s’est beaucoup éloignée des enseignements de Jésus, on insiste sur le culte collectif qui permet aux clergés de prendre l’emprise sur leurs fidèles. Surtout dans le catholicisme qui promet le salut grâce à des sacrements que seuls ses prêtres sont habilités à distribuer. La pratique, dans l’opinion courante des chrétiens, c’est la participation au culte.

Les prières personnelles et les actes conformes à l’Evangile sont considérés comme moins importants alors que l’enseignement de Jésus les plaçait au cœur de la vie spirituelle et du salut. Il enseignait en Mat. 7/21 : « Il ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur pour entrer dans le Royaume, il faut faire la volonté du Père ».

3 Muhammad et ses prières

La vie de Muhammad fait l’objet de discussions entre historiens. Je m’en tiens aux faits généralement reconnus. Orphelin à 6 ans, deux anges lui auraient nettoyé le cœur à 3 ans pour le préparer à sa mission. Adulte, il épousera Khadija, une riche veuve qui le fait travailler comme caravanier et lui donnera quatre enfants. Il se fait une réputation à La Mecque d’homme sage, juste et intègre.

En recherche de Dieu et suivant la tradition de certains ascètes de tendance monothéistes, il fait plusieurs retraites spirituelles en isolement. C’est lors de l’une d’elles dans une grotte du mont Hira qu’il est appelé comme messager du Coran et prophète de ses concitoyens par l’ange Gabriel. C’est en 610, il a alors 40 ans. Il mourra en 632.

Après cet Appel, Muhammad reste un homme pieux et droit, mais ses prières changent de forme. Elles se calquent sur les versets du Coran. En particulier : « Accomplis la prière aux deux extrémités du jour et aux abords de la nuit ; certes les bonnes actions repoussent les mauvaises… » (11/114) ; « Récite ce qui t’a été révélé du Livre et accomplis la prière, car la prière protège de l’immoralité et du vice… » (29/45) ; « Quant à celui qui, en dévotion en début de nuit, prosterné et debout, est soucieux de l’au-delà et espère la miséricorde de son Seigneur… » (39/9) ; « Ô croyants ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, faites le bien – puissiez-vous connaître la félicité ! » (22/77).

Le texte du Coran donne une grande liberté de prières, mais la tradition musulmane a fait prévaloir l’imitation du prophète comme modèle. Elle retient des hadiths écrits tardivement, de contenu contesté. Les cycles de prières collectives pluriquotidienne de la tradition incluent toujours des mouvements du corps, inclinations et prosternations, des prières à voix haute ou silencieuses, et la première sourate du Coran dont voici une traduction, celle de Chouraqui :

Au Nom d’Allah, le Matriciant, le Matriciel.

La désirance d’Allah, Rabb des univers,

Le Matriciant, le Matriciel,

Souverain au Jour de la Créance,

Toi, nous te servons, Toi, nous te sollicitons.

Guide-nous sur le chemin ascendant,

Le chemin de ceux que tu ravis, non pas celui des courroucés ni des fourvoyés.

La prière est une expérience qui s’enrichit de la méditation sur les textes sacrés. Traduire le Coran est très difficile. Pour un non arabophone, il est préférable de disposer de nombreuses traductions et de se laisser emporter par ses psalmodies qui émeuvent le cœur. Ici, pour le premier verset qui est en tête de toutes les sourates. Chouraqui choisit pour la racine RHM le sens de matrice de vie, mais les racines sémitiques ont de nombreux sens. Denise Masson et J. Grosjean choisissent une traduction plus habituelle, miséricorde, mais M. Gloton fait le choix émouvant de « Tout rayonnant d’Amour ».

Muhammad priait le plus souvent seul dans le calme de la nuit. Il priait aussi avec ses compagnons pour guider leurs prières. Il n’y avait pas alors ces lieux de prière spectaculaires construits au fil des siècles. Au début, la prière se faisait dans la maison du prophète. Un drap isolait ce lieu des espaces privés de sa famille. Les compagnons de Mahomet , au nombre de trente-sept, (?) devaient garder secrète leur foi pour échapper aux persécutions des polythéistes. La prière commune et la confiance dans leur prophète leur a permis de souder solidement leur première communauté.

Ensuite, comme avec le christianisme, avec le développement en nombre et la diversification des origines culturelles, d’abord avec les perses et les turcs, la religion s’est institutionnalisée. Elle a instauré des lieux de culte et des pratiques de prières qui ont divergé après les discordes (fitna, post 37) et l’éclatement de la communauté des croyants en mouvements antagonistes.

Certains fondamentaux unissent l’Islam. Par exemple, Tareq Oubrou enseignait récemment que la prière accomplie mobilise le geste du corps et celui du cœur, la pensée. C’est ainsi que le croyant musulman change son comportement, car « le prophète n’a été envoyé que pour parfaire le comportement ». Le musulman réfléchit à la Parole comme expression de la Pensée de Dieu et sa prière n’est pas statique.

Mais les croyants de la lignée spirituelle d’Abraham, juifs, chrétiens et musulmans, sont restés désunis jusqu’à nos jours. Pour un croyant libre cherchant à retrouver l’unité qui est en Dieu et dans Sa Parole, la pratique pluriquotidienne des prières enseignées par Moïse, Jésus et Muhammad est une aide précieuse. Il est préférable de prier dans la langue de la Révélation, mais je ne connais pas assez l’hébreu pour prier correctement dans cette langue. Je me contente d’une traduction.

Je peux témoigner, en pratiquant assidument ces prières, de la Force qu’elles donnent quand elles sont vécues dans l’unité, ce qu’affirme la Parole de 1974 : « Ma Parole ne se divise ni ne se tait ».

4 Un Message inspiré en 1997 rappelant l’importance de la prière

Nous préparons la parution prochaine d’un livre sous forme d’un dialogue de polytechniciens atypiques avec Gilles Cosson (https://gillescosson.com). Il a publié des essais au fort contenu spirituel, et dans plusieurs livres un Message qu’il a reçu en 1997. Il témoigne qu’il coulait en lui sans que son cerveau ne le filtre. J’ai tout lieu de le croire et de penser que son Inspirateur est bien Celui qui a envoyé des prophètes et messagers à l’humanité.

Voici ce texte avec en caractères gras les versets qui se rapportent plus particulièrement à la prière.

Entends, homme, ce que j’ai à te dire,  
Suspends le bourdonnement de ton activité,      
Arrête-toi sur le chemin.              
Le moment approche de prendre ton vol,             
De quitter ta tanière, de regarder au-delà de ta maison.

Parmi les étoiles, au milieu des astres embrasés est ton destin

 Il est temps de t’interroger sur toi-même,         
Temps de rêver, temps de prier
Avant que s’ébranle la caravane
.           
Écoute

                                                               *

La création est une œuvre bien au-delà de ta pensée

Tu ne fais qu’entrevoir sa grandeur à l’échelle de ta compréhension,

Il est dans l’Univers des intelligences très supérieures à la tienne

La conception même que tu as de Moi ne peut être qu’à ta mesure

Et cette mesure est chétive, parmi tant d’autres plus imposantes

Le raisonnement dont tu es si fier           
N’est qu’une ride à la surface du créé   
Accepte ces limitations avant de franchir le premier pas sur la route
Et maintenant prête l’oreille

                                                               *

Je suis au-delà de la perception de toutes les créatures

Car Je suis le Créateur et l’Univers créé
Je suis le Tout et le Rien
Le temps et la matière

La lumière et la nuit       
Le bien et le mal              
Je suis l’espoir et le désespoir    
Je suis mon propre dessein qui t’est pour toujours étranger

Tout cela je le suis et davantage encore.
Tu me demandes ce qu’est ta place dans cette immensité
Tu veux savoir pourquoi tu es là et je vais te le dire

L’intelligence permet à la création de se contempler, même s’il n’en est nul besoin           
Ton entendement permet de donner un nom à tout ce qui bouge

À l’oiseau de voler, au fauve de dévorer, à la fleur de sourire

Tes questions sont les poutres qui ordonnent ma demeure
Tes yeux sont les fenêtres, ton bonheur, le toit, tes doutes, la cheminée
Par où s’échappent tes suppliques qui rendent les mondes inquiets
Et cette inquiétude monte vers Moi qui suis ici et ailleurs

Absorbé dans mes œuvres qui t’englobent, toi et le reste…

Tu veux savoir pourquoi le Mal existe, pourquoi la souffrance ?
J’ai créé le Mal pour que tu pressentes la grandeur du Bien

J’ai créé la Souffrance pour que tu prennes la mesure de la Joie
Si tu n’avais pas ce savoir, tu serais comme l’animal        
Qui vit et agit sans savoir ce qu’il fait,    
Ta vocation est de choisir ta voie, de choisir en conscience,

Puisque je t’ai donné cette faculté redoutable.  
Mais, en t’élevant à ce degré de connaissance, 
Je n’ai fait qu’entrouvrir pour toi l’ordre du monde,        
Car la création est une œuvre qui se pense sans cesse intensément
À tout moment elle s’interroge sinon elle serait achevée
Et que serait cet achèvement sinon la négation de Moi-même

Qui suis le commencement et la fin de toutes choses ?   
Dans cette gestation perpétuelle dont tu fais partie        
Il t’appartient de donner un sens à la matière

Tu me dis : à quoi bon le Bien et d’abord, existe-t-il ?

 Le Bien est ce qui concourt à la beauté des mondes

Son éclat t’éblouit, mais ne t’aveugle pas            
Sa présence soutient l’édifice qui converge vers Moi

Crains de détruire la Maison que je t’ai confiée

Elle s’écroulera sur ta tête            ;
Ne te laisse pas distraire par les apparences      
Rien de durable n’existe qui ne soit au service de la beauté

Ton rôle est d’y contribuer avec les forces que je t’ai données

Et maintenant écoute-moi encore

*

Dans le monde d’autrefois, à diverses étapes   
Sont venus sur cette terre mes prophètes           
Ce qu’ils disaient correspondait à ce que chacun pouvait recevoir

Leur vocation était d’ouvrir la voie aux hommes d’alors
Et cette vocation, ils l’ont accomplie au péril de leur vie

Avec humilité mais aussi avec force.     
Tu les honoreras comme tu honores ton père     
Tu les admireras comme tu admires le chêne planté face au vent
Tu te pencheras sur leurs enseignements           
Avec la vénération que tu as pour la fleur dans sa perfection passagère
Mais ensuite, tu regarderas au-devant
Car les temps ont changé et s’approchent les grandes mutations
Si tu dois honorer le passé, tu dois aussi éclairer le chemin de tous ceux qui viendront derrière toi
        
Au moment de prendre ton essor            
Regarde la création, contemple-Moi dans mes œuvres

L’univers est plus beau encore que tu ne le croies. Tout en lui est admirable
Les étoiles brûlantes sont belles, mais belle aussi est la chair créée.
Célèbre mon œuvre comme elle le mérite          
Si tu ne veux pas qu’elle te renvoie le mal que tu lui auras fait.

 Respecte-toi toi-même si tu ne veux pas te détruire
La souffrance que tu infliges à mes créatures, c’est à Moi que tu l’infliges
Et maintenant, écoute-moi une dernière fois.

*

Les hommes de prière sont le socle du monde  
Par leur choix répété, ils l’engagent dans la bonne direction

 En s’élevant vers Moi, ils élèvent les hommes, leurs frères

En renonçant aux vanités de leur siècle
Ils rachètent les insuffisances qui les entourent
Sans eux, mon visage deviendrait noir et noir mon courroux
    

Car le mal que vous avez fait, vous l’avez fait sciemment

Vous ne pouvez plaider l’innocence des pierres  
Et il vous faut affronter la vérité de vous-mêmes.            
Honorez les ermites de toutes les religions !     
Grains de sable pensants sur la dune de l’éphémère,      
Que jamais ne s’arrête le flux de leurs invocations,       
Car Je suis aussi ce que vous attendez de Moi. 
Je vous rends l’amour que vous me prodiguez 
Je me penche sur vous à la mesure de votre recueillement

La lumière que vous m’adressez, je vous la renvoie          
En contribuant au Bien, vous inclinez mon dessein en votre faveur
En montant les marches de la connaissance       
Vous m’incitez à mieux vous connaître. 
Jamais vous ne pourrez comprendre la profondeur de mes silences
Éclairer un mystère en ouvrira un autre…            
Pourtant sans les diverses intelligences qui cherchent à me définir
Je resterais plongé dans ma propre méditation
 

Avancez-vous donc vers Moi afin que je vous voie mieux

Aimez mes créatures, car Je les ai faites à mon image

Au-dessous et pourtant au-dedans de Moi          
Soyez modestes dans vos accomplissements

Et pourtant inflexibles dans votre volonté d’avancer vers l’horizon            

N’oubliez pas vos origines sans lesquelles vous ne seriez rien

 Mais regardez maintenant vers le ciel

Personnellement, je ressens ce beau texte inspiré davantage comme un écrit à méditer que comme un support de prière (voir post 80).