Une nouvelle catégorie vient d’ouvrir sur ce blog, la géospiritualité. Elle complète celle de géopolitique regroupant les posts sur la Bête du pouvoir dans les grands pays étudiés. Le mot géopolitique apparait en 1679 sous la plume du grand philosophe Leibniz, puis est popularisé en 1889 par un géographe suédois. Mais son utilisation par des idéologues de la colonisation et son instrumentalisation par le nazisme allemand l’a discrédité.

Le concept est réapparu plus tard. Sa définition courante est « l’étude des rapports entre les données géographiques, et la politique des États ». Il s’agit donc de la politique au sens de rivalité de pouvoirs, de logique de puissance et de rapports de force. Celle qui soumet les nations à des lois variables selon le lieu et le temps. C’est cette politique que la Parole, et donc ce blog, rejette. Ce n’est pas la politique au sens noble de gestion de la vie publique (post 45).

1 Géospiritualité et Géopolitique

Il faut dépasser le mot politique, mais garder le préfixe géo. Il est souvent lié à une démarche scientifique (géographie, géologie, géodésie, géométrie, géophysique…). De plus le préfixe géo (du radical grec signifiant terre) donne au mot un sens concret et planétaire. Or Jésus en 1974 redonne la prière « Père de l’Univers » (12/4). Dieu affirme dans la Genèse comme dans le Coran qu’Il a donné la maîtrise de la planète Terre à sa créature humaine, libre d’y propager le Bien ou le mal.

L’éloignement des humains de leur Créateur, qui répare sans se lasser nos dégâts planétaires, peut nous conduire au matérialisme épais, à la loi du plus fort, à la désespérance et à des calamités. Des nations se tourneront à nouveau vers Lui, d’autres nations se libèreront. Un Jour lointain régnera la Loi qui sera, Celle de la Justice et de l’Amour Universel. Elle pacifiera les habitants de cette planète quand ils auront compris que la seule solution à leurs problèmes est de tous s’aimer comme les enfants innocents savent le faire.

Entretemps, pour marquer la dimension sacrée de ce blog sans tomber dans le piège des religions qui divisent, je retiendrai spiritualité pour former le néologisme « géospiritualité ». La spiritualité est d’abord une affaire personnelle, de vie spirituelle. C’est la clef du bonheur individuel et collectif sur cette planète et au-delà.

Pour la vie spirituelle, être croyant ou incroyant n’est pas déterminant, même si une foi solide peut aider à surmonter les difficultés de l’existence. Il ne faut pas confondre les pratiques religieuses collectives (qui peuvent guider ou égarer) avec la pratique personnelle du Bien. La méditation et la prière (post 80), sont avant tout une expérience individuelle intime que la participation à un groupe ne facilite pas. Au contraire, elle peut conditionner le croyant dans l’exaltation illusoire des « charismatiques » ou dans l’endoctrinement sectaire au risque des dérives du fanatisme.

M. Egger a publié un livre « Ecospiritualité » où il plaide pour une « spiritualisation des écologistes ». Son parcours mêle le christianisme orthodoxe et le bouddhisme zen. Un amalgame éloigné de la Source des enseignements de Bouddha et Jésus mais assez représentatif de la position d’intellectuels occidentaux intéressés à l’Orient mais englués dans leur tradition chrétienne.

Le mot écologie date de 1866 et du biologiste Haeckel comme « la science des relations des organismes avec le monde environnant, et dans un sens large, la science des conditions d’existence ». Ce mot a été galvaudé et sert maintenant d’étendard et de prétexte à des politiciens ambitieux avec une vision dogmatique et étroitement matérialiste de l’avenir. La vraie écologie n’est pas strictement matérialiste car elle doit intégrer la composante spirituelle de l’homme dans ses conditions d’existence sur la planète.

2 Quel sens donne ce blog au concept de géospiritualité ?

Le mot spiritualité, étymologiquement lié à esprit, prend de très nombreux sens. Son sens religieux est : « croyances et pratiques qui concernent la vie de l’âme, la vie spirituelle », plutôt dans une perspective collective pour la religion et individuelle pour la spiritualité. Les principales pratiques spirituelles sont la prière qui peut être vocale (psalmodiée ou chantée) ou silencieuse (et se rapproche alors de la méditation), la lecture des textes sacrés. Mais aussi le travail manuel ou artistique qui inspire, l’engagement bénévole dans la société, la rencontre et le dialogue fraternel. Beaucoup de croyants libérés de leur culture religieuse revendiquent une spiritualité non affiliée, un humanisme bienveillant.

Dans la philosophie grecque et occidentale à sa suite, la spiritualité est aussi la recherche d’une vie bonne et vertueuse, ce qu’illustre le stoïcisme. La philosophie dualiste, comme celle de Descartes, dissocie réalité matérielle et réalité spirituelle sans distinguer clairement l’âme et l’esprit. A la différence du matérialisme pur de Marx ou des courants positivistes et scientistes, plusieurs philosophes modernes argumentent leur conviction d’athée spiritualiste, ouverts à la notion d’âme et au questionnement sur la vie après la mort physique.

Spiritualité est aussi utilisé pour évoquer l’expérience intérieure, centrale dans la spiritualité indienne, difficilement communicable. Mais plus convaincante pour ceux qui l’ont vécue que toutes les expériences scientifiques faites et interprétées par d’autres. Il désigne parfois la quête de sens, d’espoir, de libération qui conduit à diverses pratiques « spiritualistes ». Le mot spiritualité transcende les divisions entre les innombrables religions humaines (post 39). Il est libéré des séparations d’espace et de temps et des divisions culturelles, religieuses et politiques.

Ce blog parle de spiritualité comme la vie de l’esprit et de l’âme. Très peu d’hommes ont volontairement plongé si profond dans les ténèbres qu’ils ont perdu toute conscience du Bien. Pire que les animaux qui suivent leur instinct, ces hommes peuvent commettre des crimes odieux et avoir la conscience tranquille. Les autres, vous et moi, ont une vie spirituelle, reliée ou non à la Parole de leur Créateur. Ils essaient de lutter contre le mal et de participer au Bien (post 35).

La géospiritualité se vit à l’échelle de toute la planète qui nourrit nos corps matériels, solidairement avec tous les êtres humains Elle se construit avec la volonté de chaque âme de choisir la voie de la Vie vers une harmonie collective et de repousser la division, la convoitise, le pouvoir et la violence. La Parole appelle tous les hommes, puissants et riches ou hommes ordinaires à s’aimer et établir l’équité (1974, 28/10).

3 Distinguer l’âme de l’esprit

La Parole affirme : « l’homme est corps, esprit et âme, les trois seront réunis au Jour » (17/7). Ils doivent être associés et non dissociés, comme dans cette autre définition du mot spiritualité : « caractère de ce qui est spirituel, indépendant de la matière ». Alors même que notre pensée utilise des neurones matériels dont elle ne disposera plus après la mort physique. Un croyant pense que notre conscience et donc notre pensée subsisteront. Mais nous ignorons la manière dont ils fonctionneront.

Le corps matériel est facile à étudier pour les sciences expérimentales. La notion d’esprit est plus complexe, généralement associée au fonctionnement du cerveau. Mais cet organe n’est qu’un outil au service de notre conscience. La notion d’âme est beaucoup plus difficile à cerner, niée par certains, affirmée par d’autres par réflexion ou par expérience.

Ce blog refuse de séparer la réflexion logique de la pratique de la foi. Donc le travail de l’esprit de l’expérience de l’âme. Quand nous mobilisons en pleine conscience le corps matériel, l’esprit et la volonté de servir le Bien, nous construisons notre âme comme pilote de notre vie. « Sois un dans toi ! » (Parole de 1977, 24/1) rappelle l’enseignement de Jésus en Palestine : « Le Royaume des Cieux est en vous ». L’âme (post 44) restaure le lien avec le sacré dans la vie quotidienne. Elle refuse toute forme de mal à commencer par le mensonge proféré ou accueilli. Il accompagne souvent la haine et les crimes.

La grande difficulté est de distinguer esprit et âme. Dans nos langues occidentales, il y a deux mots, spirit et soul en anglais, ou Geist et Seele en allemand, mais pas de distinction claire dans les langues sémitiques. L’esprit est associé à l’intellect et aux sentiments. Mais la culture occidentale a été influencée par la théorie chrétienne d’Esprit Saint et de trinité, introuvable dans l’Evangile original. Elle obscurcit la compréhension du mot esprit associé à l’inspiration, au Souffle divin et aux morts, supposés devenir des esprits rôdeurs.

Le mot grec psyché, parfois traduit par âme, est ambivalent et sert de racine à psychologie, « science des facultés affectives et intellectuelles« . Le mot sanskrit atman désigne dans l’hindouisme le principe essentiel, le souffle vital à partir duquel s’organise tout être vivant et qui le distingue de Brahman, l’Eternel Absolu pour les philosophies du dualisme. Certains bouddhistes et ésotéristes croient dans une âme qui se réincarnerait de corps en corps.

La Parole de 1974 avertit son témoin : « tremble d’anéantir ton âme » (4/8). Elle ne donne donc pas à ce mot le sens de partie éternelle et immuable de l’homme. Mais celui du produit de la volonté de Bien par l’homme conscient qui construit son âme. Elle le portera au jour où son souffle de vie quittera son corps matériel. Il le retrouvera au lointain Jour de la résurrection.

Le post 30 a évoqué la vie exemplaire de Thérèse d’Avila. Et de Thérèse de Lisieux dont le petit livre « histoire d’une âme », a été diffusé à plus de cinq cent millions d’exemplaires ! Ce sont deux personnalités très différentes. La première était une aristocrate intellectuelle très active pour réformer la société de son époque. La seconde était très simple. Elle n’aurait pas pu témoigner par écrit avec autant de subtilité que la première de ses extases mystiques qui emportaient en lévitation son corps physique. Mais toutes deux illustrent bien ce que peut faire une âme en synergie avec son esprit et son corps.

4 Les perspectives pour 2023

Réagir à chaud à l’actualité donne peu de temps pour réfléchir. Mais l’ignorer crée trop de distance avec les préoccupations de nos contemporains. Ce blog ne se situe pas dans la logique de l’actualité court terme dont les médias nous bombardent, de ces drames d’un monde très instable où les certitudes d’un jour se dissolvent rapidement. Il réfléchit dans le temps long, celui de l’avenir des générations qui naîtront sous l’Œil bienveillant du Créateur. Et celui de l’héritage des peuples du lointain passé, de leurs civilisations, de leurs organisations.

Il en déduit des constats, des analyses et des propositions pour améliorer notre vie sur cette planète (qui en a bien besoin). En tenant compte des découvertes scientifiques récentes des historiens. Et des disciplines qui éclairent l’histoire humaine et ses textes sacrés comme l’herméneutique, la linguistique, la génétique, l’archéologie… Le progrès scientifique est continu.

Des sujets complexes ont fait l’actualité longue de 2002. Les élections françaises étaient prévues, la guerre en Ukraine et la Révolution iranienne ne l’étaient pas. Des posts fournis ont été consacrés pour en analyser le contexte et les conséquences possibles. En restant dans la logique d’éviter les préjugés partisans et de contribuer à éclairer l’avenir.

En 2023, je continuerai donc à suivre l’actualité pour y trouver des sujets qui se prêtent à une réflexion originale et utile se référant aux textes sacrés. Le rythme de publication ralentira à un ou deux posts par mois. Il faut par respect pour mes lecteurs rester présent dans la durée. Trop de blogs se sont évanouis après quelques années d’activité plus ou moins intense et ont déçu leur audience. La scène politique française est en ébullition. C’est une occasion d’approfondir des propositions pour évoluer vers une démocratie délibérative pour relayer la démocratie représentative qui se fissure partout dans le monde.

En fonction des nouveaux drames et des raisons d’espérance que cette année nous réserve, ce blog alternera les sujets purement spirituels qui se situent dans le temps long et ceux qu’influence l’actualité. Je porte la Parole dans ce blog et dans les rues par les contacts libres sur des lieux publics qui sont mon oxygène spirituel. Je continuerai au service du Donneur de Parole et de tous mes frères humains tant qu’un souffle de vie animera mon corps et le reliera à mon âme.