Des drames comme celui de Gaza plongent d’innombrables victimes dans des violences et des peurs qui peuvent se cristalliser en angoisses et en traumatismes. Ce blog refuse de désigner des coupables, de juger et de condamner, d’autres s’en occupent. Il réfléchit aux causes profondes du mal, ici la peur et la violence, pour éviter de nouveaux drames et soigner les blessures dans les cœurs des humains.

Ce post parlera de la violence des Etats, groupes ou individus et de la lutte non violente contre l’oppression et l’injustice sociale propagée par les pouvoirs profanes et religieux que la Parole appelle roi noir et roi blanc. La peur et la violence, guerrière ou entre civils, fait le fonds de commerce des grands médias. Ils veulent nous convaincre que la violence ne cesse de s’amplifier partout dans le monde et abreuvent leurs clients d’images sanglantes pour faire grimper leur audience.

Or les études historiques montrent que les violences interpersonnelles en Europe ont fortement régressé par rapport à celles des millénaires précédents. Les valeurs chrétiennes ont eu un rôle déterminant. A l’inverse, les carnages guerriers parmi les civils se sont amplifiés dans les siècles passés avec des armes de plus en plus létales mises au service des pouvoirs militaires.

Le graphique (consultable à https://www3.nd.edu/~dhoward1/Rates%20of%20Death%20in%20War.pdf) est éloquent mais demande à être complété. Pour les violences civiles pratiquées en bandes armées, les situations d’émeutes ou de crises sociales majeures, le bilan est plus difficile à établir.

1 La peur instinctive

La peur fait partie des émotions primaires universelles chez les êtres humains. Les études prouvent que certaines expressions faciales liées à des émotions de base (joie, tristesse, colère, peur, dégoût et surprise) sont similaires dans toutes les cultures humaines.

La peur instinctive en présence d’un danger réel est salutaire. Sans que le cerveau ait eu le temps d’évaluer le risque réel et la réaction appropriée, notre organisme déclenche immédiatement des attitudes protectrices qu’il faut avoir la sagesse de respecter. Ce comportement individuel et collectif est observable dans le règne animal face à un prédateur.

L’instinct de conservation pousse à fuir ou combattre. Un animal isolé flaire le danger et détale. Un troupeau, averti par un guetteur, se disperse ou se prépare à affronter le prédateur comme les buffles ou les macaques en se regroupant. Pour l’être humain confronté à une menace de ses semblables, une troisième réaction est possible, la parole qui peut désamorcer le risque de violence.

Le psychanalyste Messy synthétise ainsi son expérience de soignant : des événements venus du monde extérieur ou intérieur (projections) créent une impression de danger et une émotion de peur ou d’angoisse se traduisant par la fuite (lâcheté), l’attaque (agressivité), ou la parole. Il cite Lacan : « aux confins où la parole se démet commence le domaine de la violence ». Il distingue deux sources de violences typiquement humaines, le désir frustré et l’oppression.

La peur est un sentiment inutile quand elle est provoquée par une imagination mal maîtrisée. Elle peut provoquer des angoisses récurrentes et disproportionnées et des pathologies que la médecine s’efforce de soigner. Ce sont ces phobies qui peuvent paralyser leurs victimes dans certains contextes, souvent explicables par des traumatismes émergeant de leur passé.

Mais dans les situations où le risque de violence est avéré, comme les guerres armées, les conflits civils, ou les manifestations de foule qui peuvent dégénérer, la prudence est salutaire. Ce n’est pas céder à la peur qu’apprécier sur le terrain les risques et adopter l’attitude appropriée.

2 La peur de l’au-delà ou crainte sacrée

Dans le registre de la peur salutaire, il y a aussi la peur de la mort et de l’au-delà ou la crainte de Dieu et de Sa Justice. Elles sont spécifiques aux êtres humains, créés par Dieu à son image et ressemblance. Ils gardent souvenir de Lui au fond d’eux, même quand leur conscience L’a rejeté en raison des scandales des religions mensongères qui ont trahi Sa Parole transmise par Ses messagers.

En dictant par la voix du messager Jésus ressuscité la Parole de 1974, Dieu montre au témoin, « l’instant d’un regard le séjour des spectres ». Lors de la veillée 4, il nous dit « L’âme est le regard, la main, la gorge, l’estomac du spectre ; par elle Je peux le réchauffer de l’éclat de Ma Gloire. Sans elle, le spectre erre, tourmenté, aveugle, affamé, par les galeries sombres creusées par les vers et par les enfers glacés qui le font de givre, alors il effraie les humains ».

Au témoin bouleversé, il ajoute : « Ne tremble pas à Ma Voix, tremble d’anéantir ton âme ». Il ajoute en 17/6 : « Les vivants ne peuvent comprendre ces choses, mais il importe surtout qu’ils trouvent leur salut dans la crainte s’ils ne le trouvent pas dans la joie ». « Que tous me craignent tant qu’ils n’ont pas achevé leur tâche, qu’ils observent la Parole que Je te livre et celle que J’ai livrée à Mes prophètes avant toi ».

Ainsi « l’homme est de chair, d’esprit et d’âme, les trois seront réunis en Mon Jour (celui de la Résurrection), mais jusque-là l’esprit sera le linceul glacé des maudits ». Cet avertissement solennel nous fait aussi comprendre que notre destin après la mort n’est pas lié à l’arbitraire d’un jugement du Créateur comme les religions l’enseignent. C’est la force de notre âme, donc de la pratique du Bien de notre vivant qui en décidera.

Cette Parole a été adressée à un prélat orthodoxe. Elle est particulièrement sévère contre les princes du culte religieux qui ont « couvert Mon Peuple de Dieu de ténèbres et d’effroi (22/11) ». L’histoire nous a montré les calamités que les pouvoirs religieux ont causées. Ils peuvent se repentir : « Si des princes sans ruse sont poussés par la crainte d’entrer en conflit avec Dieu, qu’ils se rendent à Sa Parole ».

Dieu met en garde ces « rusés et hypocrites qui ont l’art de parler et l’art plus grand encore de se taire. Ils se gardent de convier leurs fidèles à leurs conseils de peur de perdre leur trône ». Et quand ils voient un danger pour leur pouvoir illusoire, « ils jettent leur venin comme des serpents traqués ». « Pour leur hypocrisie, pour leur rapacité, leurs spectres ont mérité d’errer par les lieux les plus terrifiants ». « Qu’ils méditent vite Ma Parole ! »

3 La violence dans la Parole

Dans la Genèse biblique, le premier crime est celui de Caïn qui tue son frère par jalousie. Plus tard, l’humanité s’enfoncera dans le mal et la violence s’organise en guerres de conquête mises en scène dans les textes bibliques et védiques. Avec le développement d’armes de plus en plus meurtrières au fil des millénaires, les guerres deviennent des massacres. Ceux du siècle passé furent les plus meurtriers de l’histoire sanglante de l’humanité.

Dans le Coran 22/39 : « Combattre est permis à ceux qui ont été lésés, parce qu’ils ont été injustement opprimés – Dieu est puissant pour les secourir – et à ceux qui ont été chassés injustement de leurs maisons… Si Dieu n’avait pas repoussé certains hommes par d’autres, des ermitages auraient été démolis ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est souvent évoqué ». La lutte armée est donc acceptable en cas de légitime défense ou d’oppression avérée. Les conquêtes guerrières des cavaliers arabes et les conversions forcées sont une trahison de l’Esprit de cette Révélation.

Dans la Parole dictée en 1974, la violence est celle des pouvoirs dominateurs, profanes et religieux. « Car sur Mes Assemblées Je n’ai établi aucune principauté, c’est le monde qui l’a établie, comme l’envahisseur s’installe sur l’héritage des nations conquises pas sa violence ». Puis : « Sous le bras étendu des princes, les pillards furent absous, établis satrapes pour leur dévouement, pour prêter leur violence aux princes sur lesquels ne devait jamais retomber le sang des crimes commis, car immense fut l’habileté des princes à gouverner ».

La Parole de 1974 prophétise dans la veillée 28 les luttes contre l’oppression par des hommes dont le cœur est resté généreux. Ils libéreront les nations du délire des puissants, des princes et des riches. « J’ai effacé leurs violences comme des nuages, Je laisse à leurs dominateurs le temps du repentir, J’appelle encore les prêtres à la Vérité, celui qui restituera à Mon Peuple qui ses biens qui sa piété s’éteindra heureux au milieu des siens, mais qu’il tarde, qu’il prenne des détours, il subira la violence ». Le message inspiré à Gilles Cosson en 1997 (cité au post 77) annonce un temps de grands bouleversements.

4 Non-peur et non-violence

Il fut un temps où les guerriers mâles posaient en courageux héros défiant la mort. Ils étaient généreusement récompensés par les puissants s’enrichissant de leurs conquêtes, couverts de lauriers, chantés par les poètes et acclamés par les foules lors de jeux de cirque. Sur le terrain, ils pillaient et violaient sans vergogne les civils innocents. Le combat les plaçait dans une ivresse psychologique où la peur ne trouvait pas sa place.

Dans les guerres modernes, bombarder à distance et massacrer des civils ne nécessite guère de courage, le risque ne vient que des artilleurs ou avions ennemis. Et les crimes de guerre sont trop souvent noyés dans le chaos guerrier (post 84). Les victimes sont surtout des civils innocents qui peuvent légitimement craindre pour leur vie, leur famille, leur maison et tout ce qui leur est cher.

Les pouvoirs capitalisent sur la peur des populations civiles pour les opprimer, les dépouiller, les endoctriner à la soumission à des lois iniques. Le courage n’est plus du côté des militaires et des « forces de l’ordre » qui se mettent à leur service, mais de résistants qui montrent un exemple de non-peur à leur population apeurée. Il n’était pas du côté des bottes des nazis mais des « saboteurs » qui endommageaient leur logistique d’occupants au risque de la torture et de la mort.

Les nobles résistants doivent d’abord dompter leurs peurs, leur convoitise, et vaincre toute tentation de répliquer aux injustices par la violence car elle engendre un cycle de représailles à l’issue incertaine. La peur permet aux individus et groupes violents de sévir parce qu’ils se sentent face à des personne faibles ou intimidables. La non-peur et la non-violence sont les piliers d’une stratégie efficace de lutte contre l’oppression dont Gandhi a été une illustration historique (post 41).

Bien avant lui, des prédicateurs de la non-violence (ahimsa) avaient émergé en Inde en s’opposant à la culture sanglante des castes de prêtres et de guerriers. Ils renonçaient à toute forme de possession. Ils se concentraient sur la recherche de la libération et le partage de leur sagesse avec ceux qui venaient les consulter. Bouddha fut le plus illustre, son exemple et son enseignement ont traversé les siècles comme celui de Jésus. C’est grâce à lui que l’empereur Asoka renonça à la violence après avoir été un des conquérants les plus meurtriers de l’histoire indienne. Il devint un soutien zélé du Dharma bouddhiste et le répandit dans les pays voisins.

Les jaïns enseignaient aussi la non-violence, Gandhi avait été élevé dans cette religion. Il s’inspira du comte Tolstoï et de sa réflexion profonde sur la lutte contre l’arbitraire du pouvoir tsariste et de ses suppôts. Le pasteur Martin Luther King fut un autre exemple de non-peur et de non-violence. Tolstoï fut protégé par son statut de noble, mais Gandhi et King finirent assassinés. Ils connaissaient les risques pour leur vie, mais leur foi intense les avait aidés à éradiquer toute forme de peur.

Ils n’ont jamais renoncé à parler aux puissants et aux humbles de leur société pour répandre l’espérance de paix et de justice. Ils ont relayé la Parole de paix retrouvable dans les textes sacrés libérés des altérations des clergés, seul antidote durablement efficace à la violence en soi et autour de soi.

5 La violence politique en Europe

Charles Tilly écrit lucidement en 2003 : « depuis 1945, le monde entier a connu des évolutions décisives et effrayantes qui fragilisent les séparations entre armées et populations civiles, entre guerres civiles et internationales. La conflictualité s’est déplacée vers une lutte armée à l’intérieur des Etats existants et vers le meurtre, la privation ou l’expulsion de catégories entières de populations, actions criminelles parfois financées par l’Etat lui-même. »

La violence dans nos sociétés riches est multiforme, elle peut passer par les mots, la menace ou l’insulte, les situations humiliantes, la contrainte physique, la confiscation de la liberté… Hannah Arendt écrivait : « La violence, instrumentale par sa nature même, est rationnelle dans la mesure où elle atteint le but qu’elle s’était fixé et qui doit la justifier ». Le problème des violences politiques est que leurs objectifs sont la plupart du temps flous et mouvants.

Un colloque de spécialistes de l’étude des mouvements européens violents, à Nice en 2008, a défini la violence comme « les interactions observables au cours desquelles des personnes ou objets sont brutalisés ou endommagés physiquement en dépit de résistances ». Della Porta constate la corrélation entre l’action policière et l’escalade de la violence des contestataires quand la police privilégie la loi et l’ordre par rapport aux droits individuels et harcèle les manifestants. Elle contraint tous les citoyens se trouvant à proximité de fuir les gaz lacrymogènes (cf. post 52). Un déni évident de notre liberté de circuler !

Dans la clandestinité, les organisations contestataires deviennent compartimentées et fermées, favorisant des phénomènes de violence sans retenue. L’idéologie interne devient obscure, vue de l’extérieur. Les nouvelles technologies permettent de remplacer les structures hiérarchiques traditionnelles par l’organisation en rhizomes des groupes étiquetés comme terroristes.

Selon X. Crettiez, il faut prendre en compte trois niveaux d’analyse : macro-contextuel, les nations (voir post 44) ; intermédiaire (organisations en groupes ou assemblées), et individuel. Au niveau global, on constate une interaction entre les facteurs structurels et institutionnels. Au niveau intermédiaire, les facteurs situationnels et communicationnels jouent un rôle majeur. Au niveau individuel, ce sont les facteurs psychologiques et cognitifs.

Il distingue quatre catégories. Les violences idéologiques avec l’islamisme, l’ultra gauche et l’extrême droite. Les violences nationalistes, irlandaise, basque ou corse. Les violences émeutières, celle des banlieues françaises et anglaises, et des hooligans. Les violences d’Etat, police des foules, violence symbolique des systèmes de surveillance et de fichage, et violences policières et politiques. En Italie postfasciste, elles étaient liées à l’idéologie néoconservatrice et à la persécution des immigrés et des Roms.

Le décalage des niveaux de revenus et d’éducation est souvent un facteur déterminant dans les violences sociales. La désindustrialisation de certaines régions a joué un rôle majeur dans la visibilité de l’injustice sociale.

De nouvelles formes de violence ont émergé avec l’écologisme et l’altermondialisme, mal connus des policiers contrairement aux manifestations de paysans ou d’ouvriers. Certains militants se sont radicalisés après les exactions policières lors des manifestations contre le G8 en 2008.

6 les violences dite « islamistes » en Europe après le 11 septembre

D’après Boubekeur, les livres, articles et reportages sur les violences qualifiées « d’islamistes » ont explosé en Occident après les attentats de 2011, mais au détriment de la qualité du contenu. Très peu de recherches documentées et d’interviews en face à face, beaucoup de citations recyclées et de préjugés allant dans le sens d’une population endoctrinée à la peur.

Les médias regroupent dans cette catégorie vague des événements disparates : les attentats de Madrid, Londres, Paris et Moscou, les violences de banlieue en France, les manifestations liées aux caricatures du prophète Muhammad au Danemark, l’assassinat du réalisateur Van Gogh ou de Samuel Patty… S’y sont rajoutés depuis les crimes commis par des déséquilibrés ou des tueurs froids criant « Allah Akbar ». Des think tanks américains comme Rand ont largement financé cette agitation médiatique et contribué aux confusions.

Ils cherchaient des explications au processus de radicalisation. Les « carrières violentes » sont très variées. Certains passent par des mosquées et prédicateurs ou intègrent des groupuscules. D’autres visionnent en boucle les vidéos sanglantes ou triomphantes des réseaux de Daesh avant de plonger dans un fantasme du héros combattant. Mais contrairement à beaucoup de violences sociales liées à la pauvreté ou au manque d’éducation, les terroristes actifs n’ont pas de profil psychologique type et sont souvent éduqués : 60% des membres d’Al Qu’Aïda étaient passés par l’université.

Les dérives violentes s’expliquent par le contexte national et international, la dynamique des groupes et mouvements nourrissant la radicalisation et l’histoire personnelle de ceux qui passent à l’acte. Crettiez évoque cinq facteurs psychologiques : l’effet de la clandestinité des groupes (comme ETA, le FLNC ou l’IRA) ; le sentiment d’humiliation face à l’oppression des forces de l’ordre (révoltes des banlieues) ; l’estime de soi retrouvée dans la force d’un groupe violent (déterminante pour les hooligans) ; l’affirmation virile de jeunes hommes mal insérés dans la société ; la dynamique d’un groupe axé sur la violence (comme le Hamas).

Dans le contexte européen favorisant la violence islamiste, on trouve aussi bien une identification aux victimes d’Afghanistan, d’Irak ou de Palestine, que des déclarations provocatrices comme le « nettoyage au Karcher » de Sarkozy, ou des attitudes humiliantes de la part de policiers pratiquant les contrôles au faciès. Parmi les facteurs structurels, l’islam est perçu comme menaçant en Europe en raison de la dynamique démographique contrastée entre celles des arabes et africains et celle des européens.

Gunning, étudiant le Hamas en 2009, dans une phase déclinante de leur cycle de contestations, conclut qu’ils avaient choisi la fuite en avant vers encore plus de violence. C’est ce qui leur a permis de prendre le pouvoir par la force à Gaza, puis de tout investir dans une logistique militaire et de déclencher l’attaque du 7 octobre pour mobiliser leurs suppôts et saborder le processus de pacification régionale.

7 Violences extrêmes : guerres, révolutions et occupations

Les grands médias nous abreuvent actuellement de scènes de violence extrême dans des contextes très différents comme l’Ukraine, l’Iran ou la Palestine. Ces drames humains illustrent la mise en garde de la Parole sur la Bête du pouvoir, l’alliance toxique entre le pouvoir religieux et le pouvoir profane (post 60).

L’Iran (post 63 à 66) se veut république islamique depuis que la révolution pilotée par Khomeiny a renversé le pouvoir impérial du Chah. Très éloignés de l’Esprit du Coran, le clergé chiite verrouille tous les pouvoirs et simule des élections de moins en moins crédibles. Les idéologues du chiisme duodécimain ne font que justifier un clergé immensément riche. Leurs milices sont aussi puissantes que l’armée officielle et sèment le désordre dans tout le Moyen Orient et le terrorisme partout. Dans cette population jeune, l’indignation face à leurs abus et la désespérance répand l’athéisme et la fuite dans la drogue. Nul ne sait quand ce peuple éduqué et courageux se libérera ?

L’Ukraine (post 61 et 62), résiste vaillamment à la machine de guerre russe provoquée par la guerre du Donbass de 2014 initiée par les politiciens ukrainiens contre les séparatistes russophiles locaux. Entre ces deux peuples auparavant proches et restés majoritairement croyants dans la religion orthodoxe, le fossé s’approfondit. Cette guerre trop longue a déjà fait des centaines de milliers de victimes de part et d’autre, parmi les militaires comme les civils. A un moment ou un autre, l’épuisement imposera un cessez-le-feu et des négociations politiques d’une durée et issue imprévisibles. L’Arbre de la Paix de Dieu risque de prendre plusieurs générations avant de prendre racine car toute paix durable passe par le pardon mutuel.

En Palestine (post 78, 79 et 84), la guerre entre arabes et juifs est endémique depuis la proclamation de l’Etat d’Israël. Elle connaît sa pire intensité depuis l’attaque du 7 octobre par le Hamas et la riposte meurtrière de Tsahal qui bombarde Gaza. Comme pour l’Ukraine, le nombre de victimes et l’indignation dans le reste du monde est tel que la fin des opérations militaires lourdes se profile. Là aussi, la Paix du Saint sera difficile à planter compte tenu de la durée du conflit entre ces peuples et de l’idéologie d’effacement de l’autre que des religieux sectaires prônent au mépris de l’Esprit de la Torah et du Coran dont ils se réclament pourtant.

Au milieu des violences extrêmes, il est très difficile de trouver des solutions intelligentes pour sortir des crises, sauf pour les guerres lancées par des politiciens contre lesquels des populations courageuses peuvent se révolter pour imposer la paix en se libérant de l’endoctrinement nationaliste. Face aux bandes mafieuses financées par le trafic de drogue, il est plus difficile de trouver des solutions.

8 les violences des bandes armées financées par les trafics de drogue

La culture de violence est endémique dans beaucoup de pays d’Amérique Latine comme le Salvador. Leur malheur est cette situation géographique entre les pays producteurs et l’énorme marché des drogués des USA. J’avais rapidement traversé en 1981 ce pays en pleine guerre civile avec des groupes armés à presque tous les carrefours. Trente ans après, c’était le pays hors zone de guerre avec le plus fort taux d’homicides au monde. Les rivalités entre les riches au pouvoir et les guérillas marxistes ont été relayés par l’emprise des gangs MS-13 et Mara 18, en guerre permanente pour contrôler la rue.

En 2019, Bukele est élu président et prend des mesures drastiques. Malgré les critiques des ONG humanitaires, soutenu par sa population, il engage une féroce répression des gangs, faciles à identifier par leurs tatouages. Il mobilise l’armée et fait incarcérer 70 000 personnes. Il construit une gigantesque prison de haute sécurité où 40 000 détenus sont parqués comme du bétail pour des peines de prison qui peuvent dépasser 60 ans. La peur change de camp : les citoyens ordinaires peuvent enfin sortir sans risquer d’être dépouillés ou tués, les enfants peuvent jouer dans les parcs publics. Le nombre d’homicides passe de 87 pour 100 000 habitants en 2019 à moins de 3 en 2023. Burkele est réélu avec 85% des voix. Après ce choix drastique, le risque est que le président se transforme en dictateur inamovible comme dans beaucoup de pays.

En Haïti comme ailleurs, le trafic de drogue et les bandes de malfaiteurs ont déstabilisé beaucoup de pays et les solutions pacifiques donc spirituelles s’éloignent. Les petits et gros consommateurs de drogue devraient réfléchir aux conséquences de leur fuite en avant égoïste vers des plaisirs fugaces. Même pour eux, les drogues deviennent de plus en plus meurtrières, le Fentanyl décime des quartiers entiers aux USA.

A court terme, on pourrait désespérer, mais l’histoire de l’humanité nous enseigne qu’il faut voir très loin. La peste décima la moitié de la population européenne, elle s’est reconstituée. La résilience des humains est impressionnante.

9 Des apôtres de la non-violence : Bouddha, Jésus, Tolstoï, Gandhi, King

Face à la violence extrême, les humains sont moins conditionnés par la peur dont ils finissent par se lasser. Ce qui frappe dans ces situations que nous venons d’évoquer, c’est la diversité des contextes. Il n’y a pas de solution miracle applicable partout. Sur quelques décennies, l’évolution reste imprévisible, mais à l’échelle des siècles, l’éthique de résistance collective ancrée dans la non-peur et la non-violence est la seule solution de paix universelle durable. Elle doit s’accompagner d’un éthique individuelle de non-convoitise.

Dans tous ces cas de violences mises en œuvre par une humanité déboussolée, on trouve le cocktail toxique de la déspiritualisation individuelle et des manigances des ambitieux et des puissants. Nous parlerons des guerres dans un prochain post. Le pouvoir politique en décide le plus souvent de connivence avec les marchands d’armes, les pouvoirs militaires et les clergés religieux.

Quant à la faiblesse des âmes individuelles, elle se traduit par le manque d’empathie à l’égard des autres humains qu’elle voit comme des étrangers et non comme ses frères proches ou lointains et la faible résistance aux idéologies ténébreuses des pouvoirs. Jouant sur la peur de perdre des acquis matériels, voir leur liberté ou leur vie, les dominateurs confinent les masses à la passivité.

Seule l’âme individuelle peut développer une éthique de non-peur. Renforcer les âmes par la pratique du Bien préparera le Jour de la Résurrection annoncé dans la Parole de 1974 : « Ma Lumière couvrira tout sans cesse, l’Univers criera sa liesse, tremblera de plaisir. Les os et les poussières frémiront sous la caresse des âmes descendues avec Moi des Hauteurs Saintes, ils s’assembleront et se relèveront« . Perspective sublime !

D’ici là, l’éradication du mal sur plusieurs générations ne viendra pas des masses manipulées et apeurées, il sera la conséquence de la détermination d’une minorité de courageux déterminés et persévérants, ancrés dans la non-peur et la non-violence. C’est ce que l’histoire humaine nous a enseigné et que la Parole nous annonce.