La Parole de 1974, affirme : « Je suis Celui Qui a parlé par Muhammad (post 1), le briseur d’idoles, le plus écouté de Mes Messagers, le plus sage, qui n’a pas fait ployer son peuple sous les observances et ne l’a pas fait fléchir sous les ordonnances des princes du culte ».

Elle récuse la trinité chrétienne : « Les docteurs M’ont façonné un dieu à trois têtes pour étonner les faibles, les faire trembler sous leur oracle, ils ont décidé de Ma Pitié et de Mon Châtiment selon les œuvres en discours interminables, énigmatiques, d’un Mot de Moi ils ont écrit des livres. Mon Peuple ne sait plus où Je suis, où Je ne suis pas, abats les idoles de l’esprit comme furent abattues les idoles de bois ! ».

Ce post creuse l’idolâtrie sur la base des textes sacrés et de l’histoire des idées religieuses. Il a servi de prétexte au christianisme colonisateur et à l’Islamisme conquérant pour engendrer un Bête du pouvoir religieux (post 60) opprimant les peuples. Le christianisme prétendait apporter ses lumières aux païens et l’islam prétendait libérer du polythéisme les peuples conquis. De nos jours, la Bête du pouvoir hindouiste sert de prétexte aux nationalistes hindous pour marginaliser les minorités. Même le pacifique bouddhisme est instrumentalisé en Birmanie pour opprimer les musulmans.

Les idoles de pierre et de bois ont largement disparu, mais les idoles de l’esprit les ont parfois remplacées.

1 – L’idolâtrie obscurcissant le monothéisme initial

Le Rig-Véda (post 6) fut mis par écrit bien avant la Bible. Les inspirations de ses rishis sur la Création rappellent la Genèse biblique. Il dit : « Celui qui existe est Unique, les sages lui donnent des noms variés » ou « Enfants de l’immortelle félicité, j’ai trouvé l’Ancien Unique qui est au-delà de l’obscurité et de l’illusion, en le connaissant, lui et Lui seul, vous serez sauvés de la mort ». Il s’adresse à l’humanité comme les « enfants de l’éternité » et dit « Soyez unis dans vos buts, dans vos cœurs, dans vos esprits et que votre unité se renforce sans cesse ». Il appelle également à dépasser la dualité Créateur-créature : « Ce qui est immortel dans les mortels est un Dieu, établi intérieurement comme une énergie se manifestant en nos divins pouvoirs ».

En Inde, c’est avec les brahmanes, maîtres des Ecritures et des sacrifices cultuels, qu’apparaissent plusieurs divinités. Multiplier les sacrifices pour implorer chacune accroissait leurs richesses (post 17). Ils inventent la notion de trimurti, divinité triple dont s’est peut-être inspiré la théologie chrétienne. Plus tard, des hindouismes se sont formés. Ils amalgamèrent les versets des rishis, des éléments de l’ancienne culture religieuse dravidienne en gardant la référence au Véda. Mais ils le détournent au bénéfice de leur caste. On constate en Inde cet obscurcissement sur le temps long de la connaissance directe du Dieu unique.

Dans son article remarquable, Rivon Krygier, un rabbin parisien, évoque l’idolâtrie. Son analyse est pertinente pour faire un pont entre les musulmans qui reconnaissent l’autorité des prophètes de la Bible et les hindouistes qui reconnaissent celle des inspirés du Veda. Il affirme que : « se prosterner devant des idoles est considéré comme la mère de toutes les perversités. Mais la pensée juive reste sur des clichés tenaces hérités de la scolastique médiévale. Corporéité, anthropomorphisme, multiplicité en Dieu ou des dieux seraient les caractères distinctifs du paganisme, à combattre en raison de la perversité qu’ils supposent ».

Or la Bible parle des pieds (Ex 24, 10), du doigt (Ex 31,18), des yeux (Gn 38, 7), ou des oreilles de Dieu (Nb 11, 1). Et la Parole de 1977 utilise des expressions similaires. Ce rabbin affirme que « le culte d’un seul dieu est monolâtrie s’il adore exclusivement l’un des avatars ou des forces immanentes au cosmos, comme la réforme du pharaon Akhenaton ». La Bible appelle à adorer le « Dieu suprême, Créateur du ciel et de la terre » (Dt 4, 19). « De peur que tu ne lèves tes yeux vers les cieux et que tu ne voies le soleil, et la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, que tu te laisses séduire et te prosternes devant eux » (Gn 14, 19).

Jérémie (10, 5) associe avec humour l’idole à “un épouvantail dans un champ de concombres”. L’idolâtrie est qualifiée d’adultère en Osée 1 et Ezéchiel 16,6-30. C’est une trahison du pacte passé avec YHWH par Abraham et confirmé par les hébreux pour les accompagner dans le devoir de sanctification et de moralisation de l’homme. « Si Je t’ai distingué, c’est pour prescrire à tes enfants et à ta maison d’observer la voie divine, pour accomplir l’équité et la justice » (Gn 18, 19).

Maïmonide voit dans certains monothéismes le pire de l’idolâtrie, la déshumanisation : « La dédivinisation, l’idolâtrie est l’idéologie de la déshumanisation ». La Bible dit : « Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté de l’Éternel fermera la marche (Is 58,2-8) » et YHWH est le « Dieu de toute chair » (Jér. 32,27), des hommes tous modelés avec Son Souffle, appelés un Jour à se rassembler autour de Lui (Mi 4, 1-5) et Soph. (3, 9) ajoute : « Je transformerai la langue des nations en une langue limpide pour implorer le nom de l’Éternel ».

Ce rabbin commente : « Le désastre du monothéisme mal digéré est que par volonté hégémonique, il mute en monolâtrie virulente. Qu’il réprime violemment toute hérésie et dénie aux autres humains la possibilité de nouer un rapport authentique avec Dieu. La monolâtrie est négation du monothéisme comme projet d’unité du genre humain, dans sa diversité. L’unitarisme monolâtre est pensé comme un totalitarisme. Pour lui, le monde du Dieu Un est binaire : on est du côté des fils de la lumière ou de celui des fils des ténèbres ». Cet état d’esprit est largement répandu chez certaines sectes chrétiennes « évangélistes » comme chez les islamistes.

« Fanatisme et nihilisme sont les deux pôles de l’idolâtrie contemporaine. Le contraire de l’idolâtrie n’est ni la foi affranchie de ses figurations anthropomorphiques, ni la tolérance à tout vent. Mais la civilisation humaniste, la constitution d’un socle solide de valeurs universelles et divines : respect de la dignité des personnes, justice, bienveillance, amour de la paix ». Le fanatisme des talibans qui explosent les statues géantes de Bouddha ou détruisent les statues assyriennes illustre l’absurdité de cette chasse aux idoles. Elle croit parachever le travail fait dans son contexte par le prophète Muhammad. Or il devait réformer une société arabe violente et polythéiste, très éloignée de la Révélation transmise par leur ancêtre Ismaël.

2 Idolâtrie et polythéismes face aux Messagers du Créateur

Les plus anciens messagers de Dieu, Ses créatures adamiques parlaient avec Lui « dans la fraîcheur du soir » il y a 50 000 ans (post 42). Ils n’avaient aucune raison de s’inventer des divinités. La Bible rappelle à leurs descendants égarés : « Le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un » (Dt 6, 4). Et le Coran insiste sur l’Unicité de Dieu. Ils récusent les divinités inventées par les hommes, attestées dès l’époque de Noé.

Il y a 7 ou 8000 ans, le messager Noé (post 58) a été rejeté par son peuple. Les puissants n’acceptaient pas que Dieu s’adresse à un homme modeste et leur demande de changer leur comportement. La Bête du pouvoir avait commencé à s’installer. Selon Genèse 4/26, dès l’époque d’Enosh, petit fils d’Adam « on commença à invoquer Dieu sous le Nom de Seigneur ». Les générations post-adamiques perdirent le dialogue direct avec leur Créateur qu’ils invoquent. Ils s’inventèrent des idoles de substitution. Historiquement, le monothéisme adamique a donc précédé les polythéismes.

Les idoles se sont multipliées en Mésopotamie. Des dieux tutélaires d’une cité pour apporter la victoire aux guerriers lors des conflits locaux. Ces idoles, proclamaient leurs prêtres sacrificateurs payés à l’acte, avaient besoin de sang, de sacrifices humains, ceux des vaincus et même de leurs enfants. De plus, selon l’intuition géniale de René Girard qui explique le phénomène de bouc émissaire, ces sacrifices stabilisaient les tensions mimétiques dans le groupe social.

Ensuite, des conquérants sages comme Cyrus laissèrent les cités et peuples vaincus garder leurs propres divinités. L’accumulation d’idoles aboutit aux fables du polythéisme et aux multiplications de sacrifices humains. Alors, dans Sa compassion, Dieu envoya des prophètes pour rappeler la Parole aux humains créés de Son Souffle et les libérer des ténèbres des religions et des prêtres criminels.

Le prophète Zarathoustra (post 5) affronta la religion mithraïste structurée dans la logique brahmanique par des prêtres organisant des sacrifices sanglants dédiés à des divinités variées. Il prêcha le Dieu unique (Ahura Mazda), l’inutilité des sacrifices et l’importance de pratiquer le Bien. Son message a été déformé par la religion mazdéenne. Elle s’est emparée de son héritage, avec des prêtres, les mages (mentionnés par le Coran en 22/17 parmi les gens du Livre). Zarathoustra a probablement précédé la formulation du Veda et sa mise par écrit en sanscrit. Les textes des Gathas et du Rig-Véda sont très proches et antérieurs à Abraham.

Deux millénaires après le prophète Zarathoustra, alors que la diaspora juive avait peu d’influence, les grecs ont inventé un panthéon. Il est issu en partie de la culture mésopotamienne, mais aussi des talents de conteurs comme Homère et de l’imagination créatrice de leurs artistes géniaux. Avec moins de talent, les romains ont suivi la voie du panthéon grec. Ils ajoutèrent une décadence supplémentaire, la divinisation d’un homme : le guerrier César. D’abord sacré empereur, il fut intégré au panthéon par décision du Sénat.

La tradition catholique croit que le monothéisme judéo-chrétien était un progrès décisif par rapport aux polythéismes des religions païennes arriérées des panthéons grecs et latins dont nous apprenions les langues. L’islam était orgueilleusement vu de haut comme une vague copie du christianisme qui l’avait précédé. De même l’hindouisme et le bouddhisme étaient ignorés dans les écoles, considérés comme des religions réservées aux études de spécialistes de l’anthropologie, des langues anciennes ou des religions. Les méthodes scientifiques rigoureuses de l’école biblique de Jérusalem, de l’archéologie, de la linguistique ou de la génétique ont permis de rétablir des faits historiques trop longtemps occultés.

Ils étaient ignorés des grands esprits de la culture européenne formatés par l’éducation chrétienne. L’analyse précise des textes bibliques connus par Hegel montre que le polythéisme n’a rien à voir avec le panthéisme, mais présuppose une forme première de monothéisme. Car monothéisme et polythéisme s’opposent au panthéisme. Pour lui la religion est affective et représentative et s’oppose à l’État qui est réalité effective et conceptuelle. « La religion comme simple opinion est inoffensive, mais si elle s’applique à l’effectivité, alors naît le fanatisme religieux.

Comme le fanatisme politique, la religion condamne les institutions de l’État et l’ordre légal, comme limites inappropriées de l’intériorité et de l’infinité du cœur. Monothéisme de la raison et du cœur, polythéisme de l’imagination et de l’art, voilà ce dont nous avons besoin. Le polythéisme a une grande unité, parce que chaque dieu particulier est en même temps le tout divin ». Et Hegel souligne que les religions combattant le polythéisme interdisent la représentation de Dieu. Dans les catégories hégéliennes, « la religion de la beauté est la religion grecque, la religion du sublime est la religion juive ».

Le polythéisme et ses prêtres sacrificateurs ont placé Zarathoustra, Abraham, Moise et Muhammad dans une situation de légitime défense. Aucun rapport avec le fanatisme monothéiste des colonisateurs chrétiens (l’alliance du sabre et du goupillon) et des guerriers musulmans convertissant par la force les populations soumises. Ce monothéisme idéologique est une idole de l’esprit.

3 Un itinéraire personnel de recherche du Créateur

La relation avec Dieu est intime, mais la foi peut être réfléchie, avec des arguments partageables. A l’époque de Kant et de Hegel, l’athéisme était impensé. La foi populaire est encore tributaire du hasard de la naissance et polluée par les doctrines cléricales. Un français moderne est majoritairement agnostique. Un polonais est catholique, un algérien est musulman, un russe est orthodoxe. Un indien est, suivant sa famille, hindou ou musulman. L’athéisme, malgré les efforts de la propagande marxiste est rare sauf en Chine. Il est mal vu aux USA, risqué dans certains pays musulmans et impensé aux Philippines.

Or chacun peut remettre en question sa religion conventionnelle pour se poser la question de Dieu librement en réfléchissant sous plusieurs angles complémentaires. L’observation de la nature, des cultures humaines et de leurs pratiques religieuses, la réflexion sur l’histoire de l’humanité et les textes sacrés, le choix entre le scepticisme dogmatique et l’analyse logique sans préjugés, le constat des expériences spirituelles personnelles, l’écoute de celle des autres…

Mon itinéraire spirituel n’est pas représentatif mais peut illustrer la migration d’une foi héritée vers une foi réfléchie, un choix d’adulte libre. Enfant, j’avais une foi naturelle intense, je m’émerveillais devant la vie de la nature, j’étudiais le comportement des insectes, j’apprenais à reconnaître les champignons sur place et les dinosaures dans les livres. C’est la foi heureuse et simple des enfants, mais teintée de la religion de ma famille catholique. La messe m’ennuyait mais j’aimais prier et je développai le sens du Bien, la honte de mes petits mensonges et la joie de faire plaisir aux autres.

L’école catholique, les abus, les contradictions entre religions et le rationalisme des études scientifiques m’ont fait perdre cette foi naïve. Mais le questionnement sur le Créateur, le Bien et notre destin après la mort m’est resté. J’ai décidé de beaucoup voyager et lire pour découvrir d’autres contextes. Cette réflexion m’a conduit à une foi construite, méthodique tout autant qu’expérimentée, l’alliance entre le cerveau et l’âme.

L’étude des sutras m’a aidé à transcender la logique déductive. Quand Bouddha dit « l’idée suivant laquelle le moi existe est vaine et fausse, mais l’idée que le moi n’existe pas est également vaine et fausse, la vérité est entre les deux, c’est le juste milieu que Bouddha enseigne », il nous aide à dépasser notre logique intellectuelle binaire. En allant au-delà de l’intellect, j’ai pu m’ouvrir à l’expérience spirituelle, aussi réelle que difficilement partageable. La certitude de la Présence de Dieu est revenue à ma conscience d’adulte.

Cette évolution s’est faite en synergie avec la réflexion logique avec deux arguments déterminants. D’abord l’extraordinaire équilibre de la Création, l’univers, la planète et notre organisme qui ne peuvent pas venir du seul hasard ou d’une vague loi de l’évolution. La science que beaucoup vénèrent est incapable de recréer la Vie, même dans un brin d’herbe. Et d’autre part l’absence d’explication historique convaincante de l’extraordinaire succès des Messages transmis par Moïse, Jésus ou Muhammad, des hommes ordinaires pour les puissants de l’époque qui les ont combattus.

Une foi solide dépasse la croyance héritée du contexte familial et social ou la réponse à des peurs existentielles. Elle permet de sortir de l’impasse de l’athéisme d’ignorance, souvent pire que la vague adhésion à une religion traditionnelle. Mais de nos jours une démarche de réflexion assidue est rare. Ce sont plutôt les chocs de la vie, la mort de proches ou une maladie grave qui contraignent les hommes à y réfléchir bien tardivement et hâtivement.

4 Une foi libérée des religions transcende l’opposition entre croyance et intellect

Les croyants libres affirment leur espérance placée dans la Parole du Créateur. Ils placent leur confiance dans la Loi Qui sera, celle de l’Amour. Elle s’imposera aux illusoires puissances terrestres qu’ils ne les craignent pas. Car elles ne peuvent rien faire contre l’âme qui nous portera après notre courte vie sur cette planète. Rappelons ce que dirent les rishis inspirés du Rig Veda : « Ô enfants de l’immortalité, et même vous qui vivez dans la sphère la plus élevée, la voie a été trouvée. Il existe un chemin hors de toute cette obscurité. C’est en percevant Celui qui est au-delà de toute obscurité. Il n’est pas d’autre chemin ».

Maïmonide insiste sur l’effort de réflexion : « la dérive idolâtre menaçant tout un chacun, l’effort de sainteté consiste à s’en émanciper pour accéder à la transcendance de Dieu. Seul l’intellect peut diriger l’homme sur ce chemin escarpé vers la réalisation de la qualité transcendante en l’homme, la seule et véritable « image de Dieu ». Il faut donc s’abstraire de la mondanité, de la corporéité, en adhérant à la vérité métaphysique de l’unité pure de Dieu pour désapprendre à projeter sur Dieu toutes les formes d’anthropomorphisme ».

Citons aussi Ram Chandra (post 12) : « A notre époque le mental individuel est constamment agité et perturbé. Or c’est ce mental qui nous mène à la vertu et nous aide à réaliser le soi le plus élevé. Il ne faut pas l’écraser, mais l’entraîner en le fixant sur notre but, la quête du Divin ». Il ajoute : « La connaissance est une acquisition du cerveau, la réalisation est l’éveil de l’âme ». Le rayonnement évident pour ceux qui les approchent des nobles guides spirituels de l’Inde comme Ramana Maharishi (post 11) ou Ma Ananda Moyi (post 9), comme celui de Jésus, souvent accompagné de miracles, est aussi une Voie pour retrouver l’intuition de la Présence de Dieu.

Un commentateur m’écrivait : «  L’unicité est-elle incontournable ? Les sciences montrent qu’il doit exister des planètes habitées par d’autres espèces que la nôtre. Auraient-elles forcément le même créateur que la nôtre ? Ce serait contraire aux probabilités. Un Créateur par planète ne contredirait aucune déduction scientifique ».

Je respecte toutes les spéculations intellectuelles. Celle-ci se relie à la question des croyances polythéistes ou monothéistes. En Inde, la faille est dramatique entre le monothéisme strict des musulmans et la piété hindouiste qu’ils qualifient de polythéisme. Or quand un hindouiste pratique son culte devant une statue de Ganesh, la divinité ventripotente à tête d’éléphant, dans son cœur il vénère Dieu, Brahman, sous de multiples formes. Les idéologies peuvent devenir des idoles de l’esprit pour leurs thuriféraires. Le scientisme est dangereux quand il est mis au service de préjugés comme ces théories racistes à l’époque du nazisme. La science n’est qu’un outil pour aider l’humanité, pas pour la soumettre à ses hypothèses.

L’hypothèse d’un Créateur par planète évoquée par ce commentateur est légitime mais ne résulte d’aucune expérience scientifique irréfutable. Or le Donneur de Parole s’affirme comme le Père de l’Univers. S’il y avait d’autres corps célestes où vivent des créatures douées d’une forme d’intelligence, Il les connaîtrait. Je ne peux pas les voir comme une menace potentielle. Sinon le Créateur nous avertirait pour nous protéger d’eux.

De plus, je ne crois pas à l’existence de plusieurs créateurs autonomes. Sinon, comme le dit le Coran, ils seraient en conflit de puissances. Ce qui écarte la dualité de la religion manichéiste, fondée au troisième siècle par l’iranien Mani prêchant une lutte éternelle entre les puissances de Lumière et celles des ténèbres. La possibilité de choisir entre le Bien et le mal est simplement la conséquence de la liberté laissée à l’homme par son Créateur.

5 Abattre les idoles de l’esprit

Les idoles de bois et de pierre ont été abattues, les idoles de l’esprit restent à abattre. Le scientisme est pour certains une idole de l’esprit (post 19) qui écarte l’idée improuvable d’un Créateur. Ils gardent heureusement confiance en l’amour, expérimentable personnellement, mais tout aussi improuvable.

C’est par l’expérimentation que le scientifique nobélisé A. Aspect a tranché le débat Einstein-Bohr. Le résultat est déroutant car il récuse le principe de séparabilité : deux particules qui ont été en interaction continuent à être interdépendantes même en s’éloignant indéfiniment. C’est le phénomène d’intrication quantique qui prouve la non-localité de l’espace-temps. Comment ce lien est-il maintenu ? Les scientifiques ne savent pas, mais pour le croyant qui connaît le Créateur hors du temps et étalé dans l’espace, la réponse est évidente et souligne notre interdépendance mutuelle d’humains, même éloignés dans l’espace et dans le temps.

Sur l’origine de l’univers, quand la science sort de l’espace-temps qui conditionne le fonctionnement de nos neurones, elle bute sur l’avant big bang. Or le Créateur affirme en 1974 : « Moi Seul suis hors du temps » et « Je suis l’Etalé ». L’idée que la planète et l’humanité sont au centre de l’univers est religieuse mais pas dans la Parole. Elle nous parle dans les limites du langage humain pour nous aider à changer en bien et bonifier le monde à notre portée.

En 1974, la Parole nous dit : « Tout homme, même celui qui n’a jamais reçu Ma Parole, au milieu des arbres et des bêtes sauvages, au milieu des cités bâties avec science, même celui qui M’a rejeté avant de Me connaître, sait qui Je suis quand je lui parle, car il ne s’est pas levé tant de milliers de soleils depuis leur père, Mon premier fils, qu’ils n’aient gardé par la Puissance du Souffle que J’exhale sur eux souvenir de Moi, car Je suis si proche d’eux qu’ils peuvent ne pas me voir, mais qu’ils sont moulés à Moi comme l’arbre poussé contre le mur du temple se courbe au contour de son porche ».

L’image de l’homme comme arbre moulé au Temple de Dieu illustre le lien indissoluble entre le Créateur et Sa Création. L’unité, la non dualité se trouve dans le Veda, elle a été enseignée par les prophètes abrahamiques et par Bouddha. La Parole de 1974 nous dit « Sois un dans toi« . Chaque âme peut ressentir cette unité fondamentale en elle et autour d’elle. La foi libre ne saurait se limiter à une affirmation comme la profession de foi musulmane sur l’unicité de Dieu et la prophétie de Muhammad. Elle suit aussi l’enseignement du prophète Jésus : « Ce n’est pas celui qui dit Seigneur, Seigneur, qui sera sauvé, mais celui qui accomplit la volonté du Père ».

Un porteur de la Parole n’écarte ni les témoignages des savants qui expérimentent leurs équations mathématiques, ni les témoignages des prophètes et des grands spirituels, ni sa propre expérience. Et s’il identifie une contradiction avec la Parole, il réfléchit à une erreur d’interprétation de sa part.

6 Une voie spirituelle pour sortir des crises de l’humanité

La foi peut se libérer des idoles de l’esprit à l’aide de la Parole qui ne se divise ni ne se tait. Le scientisme est une idole de l’esprit, mais la vénération des lois des juristes contraires à notre conscience du Bien en est une autre. Elle éloigne les hommes de la Loi Qui sera, celle de l’amour et de la justice. Les hommes modernes se sont inventé des idoles : les déesses démocratie, loi, justice. Et ils rêvent de mythes comme l’abondance prodiguée par l’Etat ou la sécurité par sa force publique.

Quand le président Bush lance la guerre en Irak au nom de son idée de la démocratie (post 70). Il en fait une idole. Tous les Etats doivent la vénérer pour éviter d’être classifié dans les « Etats voyous ». La démocratie en théorie, c’est un Etat de droit qui respecte les droits des personnes telles que les juristes les définissent et des élections transparentes de gouvernants qui décideront pour nous des lois qui étouffent nos libertés.

La Bête du pouvoir iranien a une Constitution (post 65) approuvée par référendum à plus de 90%, des pouvoirs exécutifs et législatifs élus et des lois rédigées par de savants juristes et validées par les « représentants » du peuple. C’est un Etat de droit démocratique. Ce qu’y font les milices qui tuent et les tribunaux qui condamnent à mort est parfaitement légal. Mais cette apparence ne trompe personne et illustre le vide de sens de la démocratie représentative.

Les lois des hommes sont d’innombrables textes aléatoires, variables suivant le lieu et l’instant. Pondus par des clergés, lois de Manu, droit canon catholique, fiqh « musulman », ces interprétations tardives et contestables de la Parole. Ou pondus par des docteurs de la loi profane, Constitutions, lois et règlements censés garantir l’Etat de droit. Ces textes sont idolâtrés par les hommes quand ils se laissent endoctriner par la Bête du pouvoir religieuse et politique.

La solution aux crises qui maltraitent l’humanité ne résultera pas de thèses scientifiques ou de rédactions juridiques, elle sera d’abord spirituelle. La Loi qui sera vit déjà dans la conscience des hommes assoiffés d’Amour et de Justice, croyants ou athées. Ils se libèreront de la Bête du pouvoir qui les divisent en religions antagonistes et en nations soumises à des lois qui n’ont jamais établi l’équité. Prétendument connues de tous, elles s’imposent arbitrairement aux citoyens d’un espace-temps particulier.

Dans le cadre universel de la Loi qui sera, les hommes libérés pourront alors se servir avec sagesse d’outils scientifiques et juridiques sans s’incliner vers les idoles de l’esprit modernes.