Notre intuition spirituelle transcendera toujours ce qu’il est convenu d’appeler l’intelligence artificielle (I.A.). Car notre caractéristique distinctive d’être humain est liée à notre filiation divine. Le Créateur nous a donné la capacité de parler, d’aimer, de faire des choix libres. Ces facultés dont les machines sont incapables nourrissent la pensée humaine, individuelle et collective.
Commençons par une note d’humour, autre prérogative de l’esprit humain. Celui de Woody Allen en l’occurrence : « l’intelligence artificielle se définit comme le contraire de la bêtise naturelle ». Remarquons aussi que l’intelligence artificielle (I.A. ou A.I. pour les anglophones) est une traduction trompeuse du mot anglais intelligence qui signifie renseignement.
Le sujet de l’I.A. envahit les médias et provoque beaucoup de confusion et de peurs. Les personnes peu informées craignent que des algorithmes pourraient remplacer la réflexion humaine. C’est impossible. Mais il faut répondre à ces craintes infondées. Car un bouleversement social est en marche au niveau mondial.
Derrière ce qu’on appelle intelligence artificielle, il y a toujours la pensée humaine. Celle des financiers, investisseurs et entreprises. Ils choisissent où investir pour payer des humains qui travaillent à développer des algorithmes en fonction des applications qu’ils considèrent comme rentables. Celle des pouvoirs étatiques, des décideurs des ONG, des mécènes et bénévoles qui décident de développer des applications qu’ils considèrent comme utiles ou nécessaires.
Les nombreuses applications actuelles de l’I.A. sont déjà intégrées à nos quotidiens, c’est une évolution irréversible. Mais il est toujours possible de canaliser son développement en le mettant au service du Bien. Et d’agir pour étouffer ses applications nuisibles qui ne manqueront pas. Car des menteurs, des idéologues qui sèment la haine, des profiteurs de la guerre, des spammeurs du commerce abusif et des escrocs se manifesteront encore très longtemps dans notre humanité déboussolée et déspiritualisée.
Or seule la conscience humaine peut définir ce qui est Bien ou mal (post 35), ce qui est excessif de ce qui est raisonnable.
1 Intelligences et amour
Parmi les nombreux ouvrages de spécialistes, prenons « I.A. la plus grande mutation de l’histoire ». Ecrit par Kai-Fu Lee, un milliardaire ancien président de Google China. Son point de vue est biaisé mais intéressant à connaître.
Sa culture chinoise voit le monde en termes de rivalité entre La Chine, les USA et accessoirement l’Europe. Initialement enthousiaste dans sa jeunesse, confronté à la mort rapide par cancer, il finira par réviser son propre logiciel mental en le spiritualisant.
Il nous dit : si nous continuons à mettre sur le même plan notre valeur comme agent économique et comme être humain, le bouleversement de l’I.A. va dévaster les sociétés et les individus. J’ai choisi de détourner mon attention des machines pour revenir aux personnes et de me recentrer sur l’amour.
Un virage salutaire ! Il souhaite maintenant construire un avenir commun en tant qu’individus, pays et communauté mondiale en associant la capacité de l’IA à la pensée déductive et des humains à aimer. Cet homme athée parle d’amour, ce qui est bien. Mais il ne peut pas intégrer le rôle fondamental du Dessein du Créateur pour toute l’humanité et Son implication constante dans notre évolution.
Chaque individualité humaine est image et ressemblance du Père et la pensée autonome en fait partie. Dans cette pensée humaine, il y a beaucoup de formes d’intelligences, intellectuelle, émotionnelle, artistique et surtout spirituelle. Chacune est d’une grande complexité.
L’intellect individuel allie plusieurs modalités de fonctionnement. La pensée déductive s’associe à la pensée intuitive, la pensée abstraite complémente la pensée concrète qui s’élabore à partir des perceptions sensorielles. L’expression mathématique passe par des chiffres et des signes, l’expression sémantique passe par les mots et le langage. Elles s’ajoutent à l’intuition non traduisible en mots ou en chiffres, ou à la créativité artistique qui peut se traduire en images ou en son.
Les intelligences émotionnelles et spirituelles sont spécifiques à l’homme (post 55). Elles sont déterminantes pour notre bonheur individuel et collectif, un objectif qui nous caractérise.
2 La déferlante de l’intelligence artificielle
Dans le livre de Kai-Fu Lee, l’auteur présente sa thèse des quatre vagues de l’I.A., en ligne, professionnelle, prospective et autonome. Des exemples respectifs sont les propositions commerciales d’Amazon, les diagnostics et soins médicaux, la reconnaissance faciale et enfin les robots, drones et véhicules autonomes. Il propose aussi un schéma prédictif pour la coexistence entre l’humain et l’I.A. fondé sur deux axes, la sociabilité faible ou forte et l’optimisation ou la créativité.
Les investissements dans les technologies numériques ont connu des vagues successives d’explosion et de déclin dans les années 50, 70, 90 et depuis 2010. La déferlante de ce qu’on appelle maintenant l’I.A. se manifeste à une vitesse accélérée compte tenu des investissements colossaux que financent les start-up et les grandes entreprises. Ils sont attirés par les bénéfices mondiaux procurés par le commerce et la publicité dans les sociétés sur consommatrices des pays riches.
L’I.A. anime en particulier des transformers qui génèrent du langage et des algorithmes produisant des images. L’explosion du nombre d’utilisateurs de Chat GPT a sensibilisé le grand public aux performances de l’I.A. Cet agent conversationnel suscite aussi beaucoup d’inquiétudes parce que les réponses aux questions et instructions transmises par des humains paraissent dépasser les capacités de l’intelligence individuelle. Ce serait donc une menace pour sa suprématie.
Or dans son livre « parole de machines », un spécialiste, A. Gringbaum, affirme : « un transformer se comporte comme une machine pensante. Or il n’en est rien. Les agents conversationnels génèrent des répliques vraisemblables et bien construites. Mais le sens de leurs énoncés n’existe que du point de vue de l’interlocuteur humain. La sémantique ne fait pas partie du monde des machines qui ne comprennent rien, ne raisonnent pas et ne savent pas distinguer le vrai du faux ».
La déferlante de l’I.A. accélérera les progrès dans des domaines bénéfiques à tous, en médecine, en météorologie, en agriculture, en guidage pour les déplacements… Mais elle facilitera des utilisations perverses comme les escroqueries, la création de fake news avec des images et des textes trompeurs.
L’humanité reste empêtrée dans des vices difficiles à éradiquer comme le mensonge, la convoitise, la violence…(post 89). La vigilance de chacun devra monter en puissance pour que les faibles et les moins éduqués ne soient pas pénalisés par cette nouvelle révolution. Une course permanente s’engage entre les utilisateurs d’I.A. créant de fausses images et textes et les détecteurs de manipulations.
3 Quelques craintes excessives liées à l’intelligence artificielle
Pour un croyant optimiste, le futur est ouvert, largement laissé à la responsabilité de l’humanité. La peur est mauvaise conseillère, mais la vigilance sur les risques est sagesse. Or c’est toujours un cerveau humain qui pilote l’I.A. Celui qui donne des objectifs et qui finance la recherche, celui qui construit les algorithmes de traitement des données numérisées, et celui qui l’utilise pour le meilleur ou pour le pire.
Les craintes de remplacement des pensées humaines par des algorithmes ignorent l’extraordinaire richesse et flexibilité du cerveau humain. La capacité qu’ont les hommes à se relier les uns aux autres par l’amour est inaccessible aux machines. Dans un film qui a marqué, 2001 Odyssée de l’espace, l’ordinateur qui pilote le vaisseau semble désobéir aux passagers censés le commander, comme s’il voulait n’en faire qu’à sa tête. Mais une machine n’a pas notre liberté de choix, elle agit selon son programme. C’est donc qu’un ou des cerveaux humains programmeurs avaient prévu de sacrifier les passagers dans leur plan de vol.
Un problème réel est la vitesse frénétique du changement, au rythme de l’argent facile, décalé par rapport à celui de l’humain vivant. Des centaines de millions d’emplois sont concernés dans le monde. Certains disparaitront à court terme, d’autres nécessiteront une réorganisation majeure des tâches. Dans la récente grève longue des scénaristes et acteurs hollywoodiens, l’encadrement de l’I.A. était un sujet important. Ils ont réussi à obtenir que cet outil soit sous le contrôle des scénaristes mais pas des studios.
Mais pour combien de temps ? Des reconversions difficiles seront inévitables partout dans le monde et ont déjà commencé. Les sociétés plutôt solidaires comme les européennes devront s’y préparer sans tarder. L’U.E. a finalisé une proposition de règlementation commune pour encadrer l’I.A. à partir de 2026. Les arbitrages les plus difficiles ont porté sur les modèles de fondation d’I.A. générative utilisant de larges bases de données et sur la surveillance biométrique. Le texte est flexible pour pouvoir intégrer des technologies encore inconnues. Des amendes allant jusqu’à 7% du CA mondial sont prévues.
4 les menaces réelles nécessitant une action préventive des humains
La menace la plus lourde au niveau mondial est l’utilisation des outils de l’IA par les pouvoirs profanes pour mieux opprimer les hommes avec leurs guetteurs, leurs « forces de l’ordre » et leurs armées. Ils permettent grâce aux outils de surveillance et à la reconnaissance faciale de nous rapprocher d’une situation à la Big Brother où la peur de leur arbitraire dominera les attitudes humaines.
Ces dangers réels se profilent en Chine. La résistance moindre de cette culture à la surveillance et au conditionnement des individus donne un avantage compétitif aux développeurs chinois qui pourront vendre au plus offrant les technologies les plus liberticides ou homicides. Et la pyramide du pouvoir chinois s’en réjouit.
Un autre aspect préoccupant est la facilité ouverte à tous pour créer de fausses images et de faux textes destinés à nuire par le mensonge. Déjà Trump est l’illustration de l’ampleur prise par l’impact des fake news pour gagner des élections et prendre le pouvoir. Mais Boris Johnson et Poutine sont aussi des exemples de menteurs invétérés qui y sont parvenus. Lors de la récente élection en Hongrie, le favori des élections a été coiffé par un populiste prorusse, Fico, après diffusion d’un faux interview de lui évoquant un truquage des élections. La théorie des représentants du peuple élu au terme d’un débat démocratique n’est plus crédible et avec lui la notion de démocratie électorale.
L’I.A. est déjà largement utilisée dans le cadre des élections pour des fakes, comme aux USA, ou pour promouvoir les candidats comme en Argentine. Il faut donc initier un processus décisionnel commençant à la base avec une éthique de la discussion (post 70). Les humains, en se parlant en face à face pourront construire leurs opinions et résister aux manipulations comme celles qui inventent des ennemis du peuple.
Car l’I.A. permet de faire davantage de guerres avec moins de moyens mais tout autant de victimes. Or les guerres arrangent les pouvoirs en place pour rallier leur population derrière eux et enrichir les producteurs d’armes. L’I.A. a déjà été largement utilisée par la Russie et surtout par l’Etat d’Israël (post 84) pour des assassinats ciblés, mais aussi pour écraser militairement un peuple plus faible. Le nombre de victimes civiles n’a aucune importance pour l’I.A. qui n’a pas d’émotion quand il s’agit de tuer. Elle obéit à son programme. C’est la menace la plus lourde pour cette humanité divisée en camps et nations antagonistes.
Il est urgent de promouvoir une paix spirituelle (post 88). Seuls les humains peuvent le faire, en s’appuyant sur leur conscience ou sur les textes sacrés libérés des interprétations des clergés.
6 De nombreuses opportunités permises par l’intelligence artificielle
Depuis l’arrivée de l’Internet dans les foyers même modestes ou isolés, la connaissance n’est plus réservée aux initiés. Car beaucoup de chercheurs professionnels ou bénévoles aiment partager leur travail. La recherche d’informations en ligne est devenue incontournable et complète la recherche dans les livres et en bibliothèques qu’elle ne remplace pas.
Les progrès se sont accélérés rapidement avec la vitesse de traitement des données, on parlait à l’époque de Big Data. Mais c’est le passage à un autre modèle qui caractérise l’I.A. : l’apprentissage automatique à partir d’un ensemble considérable de données. Il met en concurrence des couches profondes de réseaux de neurones virtuels avant de choisir les résultats les plus satisfaisants. C’est le « deep learning ».
En imitant le fonctionnement du cerveau humain, cette méthode a étendu les applications et accéléré les performances pour la reconnaissance d’images ou les modèles de langage. L’I.A. prédictive l’utilise pour prévoir des résultats, mais l’I.A. générative répond à des demandes humaines en produisant un contenu original. Ce n’est pas une capacité de création, mais cela y ressemble. C’est à la base de Chat GPT et des programmes qui créent des images ou de la musique.
Des applications pratiques de l’I.A. pour la vie quotidienne sont déjà largement en place. La géolocalisation facilite les déplacements et économise du temps et de l’énergie. Elle aide aussi les petits et grands commerces à développer leur clientèle. La conduite automatique de véhicules en est encore à ses balbutiements. La traduction automatique a fait des progrès considérables et ouvre le champ des connaissances. Il en est de même pour l’assistance à la rédaction qui fait gagner du temps pour les échanges sociaux et compense les carences des handicapés de l’orthographe et de la syntaxe, de plus en plus nombreux dans les jeunes générations.
Mais c’est surtout dans le domaine de la santé que les applications vertueuses sont les plus prometteuses. Il y a plus de 20 ans, j’ai subi l’ablation d’un organe cancéreux par un chirurgien utilisant un robot pour une précision des gestes inaccessible à la main humaine. De nos jours, l’ablation aurait pu être probablement évitée grâce aux extraordinaires progrès de l’imagerie médicale. Elle permet de guider une radiothérapie très ciblée. L’I.A. permet aussi au chirurgien de modifier rapidement ses choix d’intervention en fonction de ce qu’il découvre dans l’organisme.
En cancérologie, les espoirs sont immenses, tant pour les diagnostics que pour la recherche de nouveaux médicaments. Pour toutes sortes de handicaps humains, l’I.A. permettra de faciliter grandement leur vie, soit par l’implantation d’aides électroniques miniaturisées, soit par la mise au point de robots prolongeant les directives des neurones ou accompagnant les gestes du corps. Le domaine de la santé est une opportunité sans risque majeur de dérive car l’intention de protéger la vie ou de la faciliter est incontestable. Les progrès technologiques sont mis au service des soignants, des malades et des handicapés.
7 Des applications spirituelles de l’intelligence artificielle
Parmi les innombrables applications positives de l’I.A., des travaux innovants d’intérêt spirituel sont à envisager. Nous prévoyons de publier en 2024 avec Gilles Cosson un livre sous la forme d’un dialogue de polytechniciens. Le sujet sera « Percevoir Dieu au troisième millénaire ». C’est un ouvrage dense comparant les grands textes sacrés en les contextualisant dans le temps et le lieu de leur apparition.
Un de nos objectifs est de rapprocher les humains divisés par leurs religions, en particulier le monde chrétien et le monde musulman. Il est évident que lors du millénaire en cours, l’attitude des humains face aux religions traditionnelles sera profondément modifiée. Mais les textes sacrés resteront la référence incontournable. Or y rechercher le message universel et intemporel du Créateur est une tâche ardue.
Nous n’avons pas utilisé l’I.A. pour ce travail. Nos visages n’ont pas un intérêt particulier, mais il n’est pas inutile de nos jours de montrer que derrière notre travail studieux, il y a des êtres humains de chair et de sang. J’ai demandé au webmaster, mon fils, d’insérer un médaillon avec une photo des coauteurs, Gilles et Antoine.
Nos parcours spirituels respectifs nous ont conduit à approfondir les textes sacrés et à les rapprocher dans les limites de capacité de nos cerveaux humains. Nous avons constaté partout la dérive au fil des millénaires entre les Révélations reçues initialement par des messagers humains et les textes officiels. Les falsifications des scribes et l’amalgame avec des livres d’hommes comme ceux de Paul en sont la cause. Ensuite, les interprétations par des intellectuels mis au service des pouvoirs religieux ont accru la confusion. C’est nettement le cas pour le Veda, la Bible et les Gathas. Pour le Coran, la problématique n’est pas la falsification du texte arabe mais l’interprétation des racines arabes pour bien mettre en œuvre l’Esprit du Coran dans notre contexte moderne.
Dans le livre précité, Grinbaum parle de la pensée juive. Après la disparition du Temple et des sacrifices, elle s’est focalisée sur un apprentissage à partir d’un corpus de données linguistiques, surtout la Torah. Nos frères juifs ont excellé dans ce domaine. L’haggadah, la connaissance herméneutique et interprétative est spécifiquement humaine. En reprenant leurs travaux, la compréhension du texte biblique étudié depuis des millénaires peut certainement progresser grâce à l’I.A. Il en est de même du Coran étudié pendant des siècles par de grands esprits dont les écrits sont largement disponibles.
Le travail intertextuel sur les textes sacrés présenté dans notre futur livre pourra bénéficier ultérieurement de la capacité de traitement de l’I.A. Car elle peut puiser sans limites dans tous les textes sacrés, leurs interprétations et leurs traductions. Mais la matière est tellement abondante qu’il faut une vision humaine pour donner une direction de recherche. Par exemple, ma conviction personnelle est qu’il faut distinguer dans le Rig Veda les inspirations des rishis dravidiens des élucubrations des prêtres brahmanes aryens.
8 Quelles perspectives spirituelles avec l’intelligence artificielle ?
L’I.A. permettra des progrès importants pour unifier les textes sacrés et donc dépasser les divisions religieuses. Elles sont dramatiques dans l’Inde de Modi (post 67) comme en Palestine (post 79).
De manière plus générale, l’utilisation de l’I.A. générative pour réfléchir à la transcendance et aux fins dernières dans un cadrage défini par le cœur et le cerveau humain de croyants sincères et sans arrière-pensées ne peut être que bénéfique pour stimuler la pensée humaine. L’I.A., obligera les humains à mieux utiliser leurs talents d’origine divine en les débarrassant de tâches consommatrices de temps comme la recherche de données, l’analyse logique ou la formulation sémantique. Nous pourrons nous focaliser sur notre noblesse unique, l’intelligence relationnelle et spirituelle. La stimulation de nos pensées spirituelles pourrait nous inciter à prendre davantage conscience de notre Créateur et de l’Amour qu’il nous porte.
Dans le même temps, nous devrons nous méfier des tentations de laisser l’IA décider à notre place. Il est donc nécessaire de réguler son utilisation et de concevoir des outils facilitant la résistance humaine aux manipulateurs et dominateurs. En tout état de cause, la pensée humaine, par sa capacité de concevoir, d’imaginer et de juger gardera une autonomie la rendant capable de ne pas capituler devant une IA supérieure sur le plan cognitif.
Ainsi, écrire un avenir lumineux sur cette planète est à la portée de notre humanité. L’intelligence artificielle n’est qu’un outil et ne doit jamais devenir un maître à penser ou un outil pour massacrer. Le but de l’humanité spirituelle est de relier dans un esprit d’amour universel des individualités autonomes vivant dans leur plénitude, corps, esprit et âme.
Travaillant en ce moment sur les véhicules autonomes, j’entends parler d’IA tous les jours ou presque. D’un côté, j’entends des experts ou des ingénieurs éloignés de l’IA assurer que l’IA est plutôt stupide, et que l’IA n’atteindra jamais la capacité de l’intelligence humaine. Dans cette catégorie, il y a des scientifiques (comme Yann Le Cun ou Luc Julia) qui répètent inlassablement qu’il faudra une nouvelle percée scientifique (après celle de 2012 sur l’apprentissage profond) pour vraiment passer à un palier supérieur. La seconde catégorie regroupe ceux qui affirment que l’IA donne déjà des résultats stupéfiants, et qu’elle ne cesse de progresser vite.
J’incline pour ma part à penser comme ceux de la seconde catégorie. Toutes les prévisions faites sur les limitations à court terme de l’IA se sont révélées fausses. En 1997, le New York Times, juste après la victoire d’une IA dans un jeu d’échecs, affirmait qu’il faudrait un siècle ou deux avant qu’une IA batte un grand joueur de go, tant ce jeu asiatique fait appel au génie propre de l’homme. Or, la victoire d’une IA au jeu de go est survenue dès 2015. En janvier 2024, j’ai entendu Yann Le Cun affirmer que l’IA ne parviendrait pas avant très, très longtemps à réaliser un film, car elle ne comprend pas, par exemple, ce qu’est la gravité. Or, ce mois-ci, OpenAI a publié des premières (et assez belles) vidéos obtenues grâce à un simple prompt. On a aussi affirmé qu’on ne pourra faire circuler des robotaxis avant plusieurs décennies. Or, depuis 2023, des centaines de robotaxis en service commercial, sans conducteur ni agent de sécurité à bord, circulent à San Francisco, Beijing, etc.
Personne n’est d’accord sur la définition de l’intelligence.
L’IA est-elle capable d’émotion ? Oui, elle peut exprimer dès maintenant des émotions. Par exemple, elle est capable de dire si un texte est humoristique ou non, et d’expliquer pourquoi.
Je m’arrête ici, car je suis loin de parler aussi bien que toi de la nature divine de l’homme, ce qui différencie au fond l’homme de la machine. Je crois seulement que la machine n’a pas fini de nous surprendre quand des semi-conducteurs seront couramment implantés dans notre cerveau pour en augmenter la puissance…
Pour finir, une réflexion. On loue souvent la capacité de l’esprit humain dans les domaines de l’amour, de la solidarité, de l’entraide… Mais ne voit-on pas autour de nous, chaque jour, les dérèglements de l’esprit humain ? La guerre n’a jamais cessé depuis au moins 20 000 ou 30 000 ans ! Les tortures n’ont jamais cessé non plus : n’est-ce pas torturer quelqu’un que de le laisser durant plusieurs décennies dans une prison délabrée et surpeuplée, comme on en voit si souvent même en France ? L’Homme n’est-il pas la seule espèce animale à s’entretuer pour d’étranges motivations… ? Et si l’IA se révélait un jour plus sage que l’homme… ?
Merci pour ce commentaire auquel je réponds avec retard faute de temps, désolé.
Compte tenu des investissements considérables qui lui sont dédiés, l’I.A. progressera très vite et il nous est impossible d’anticiper ses applications futures, mais c’est toujours l’utilisateur de l’I.A. qui donnera un sens à ce qu’elle produit au-delà des calculs mécaniques comme l’optimisation de la conduite d’un véhicule.
Par exemple, classifier un texte comme humoristique ou poétique ne repose sur aucune émotion mais sur le rapprochement avec la classification faite par des humains d’innombrables textes antérieurs. On peut très bien imaginer un robot androïde simulant des émotions complexes et exprimant un langage émotionnel, mais il ne ressentira rien, c’est celui qui le regarde qui interprétera selon ce qu’il a envie de croire.
L’I.A. restera confiné dans une « sagesse » de neutralité qui consiste à exécuter son programme, alors que l’homme est certes capable d’improviser totalement vers le pire et ou le meilleur. C’est la conséquence de la liberté que le Créateur lui a laissée dans une Création qui se manifeste par le contraste. On peut expérimenter, concevoir et évoquer la lumière parce qu’il y a l’obscurité. Un robot peut ôter la vie à un humain, mais il ne peut lui retirer sa liberté, seulement l’entraver s’il a été programmé pour cela.
J’ai déjà parlé de la guerre organisée dont les premières traces archéologiques avérées selon Harari datent de seulement 12 000 ans avant J.C. C’est assez tardif par rapport à l’apparition des homos sapiens il y a environ 50 000 ans, mais les crimes individuels ont eu lieu bien avant. Les massacres à grande échelle sont toujours le produit des pouvoirs, de leur idéologie et de leur propagande destinée à décérébrer les individus pour en faire des troupeaux de combattants. Pour réduire les horreurs, il faudra d’abord libérer la conscience individuelle de l’influence des pouvoirs, mais cela ne suffira pas. Il faudra certainement que des relations interindividuelles fondées sur l’amour et la connaissance de l’autre sans le juger guident nos comportements collectifs. Ce n’est pas l’I.A. qui pourra le faire à notre place. Je parlerai dans un prochain post de guerre et de paix.
Certes « personne n’est d’accord sur la définition de l’intelligence », mais quand on parle d’intelligence humaine, on met en scène le cerveau vivant d’êtres humains. Que se passe-t-il quand le cerveau est biologiquement mort, est-ce que l’individu qui le faisait fonctionner devient incapable de penser ? Le scientiste matérialiste dira que c’est une évidence, mais il n’a aucune preuve. Or d’innombrables témoignages ont été donnés de vivants qui ont pu communiquer avec des morts qui exprimaient une pensée et pouvaient répondre à leurs questions. Le scientiste borné peut les balayer d’un revers de main comme relevant de l’imagination et de fantasmes, mais cette hypothèse ne résiste pas à l’analyse des témoignages. De plus les textes sacrés rejettent l’idée que la mort du corps physique fait disparaître totalement la personne. Mais comment fonctionne la pensée quand elle ne dispose plus de son support neuronal ? Nous n’en savons rien, mais nous pourrons tous en faire l’expérience après notre inéluctable mort. Or pour le moment, l’I.A. ne peut que tenter d’imiter le fonctionnement des nos réseaux de neurones. L’humain est bien plus que cela.