Depuis 9 mois, les médias européens nous abreuvent d’images glaçantes sur les horreurs de la guerre en Ukraine. Les médias russes officiels débitent la propagande de la Bête du pouvoir (post 61) incarnée par Poutine et ses sbires. Les européens ignorants de l’histoire peinent à comprendre comment faciliter l’instauration d’une paix en Ukraine durable. Ils se croyaient en paix depuis 1945, mais la guerre n’avait jamais cessé ailleurs. Les guerres sévissaient loin d’eux et ils les ignoraient souvent malgré leurs responsabilités directes ou indirectes dans leurs causes.
Les racines de l’instabilité ukrainienne plongent dans l’histoire millénaire d’un Etat-nation hétérogène. La division est manifeste dans les élections présidentielles remportées par Koutchma en 1994. Ianoukovytch remporte les élections de 2004, victoire annulée pour fraude après la révolution orange. Iouchtchenko arrive au pouvoir en 2005. Mais Ianoukovytch remporte ensuite l’élection de 2010, résultat validé par les observateurs européens. Puis il sera destitué en 2014 à l’unanimité par le Parlement. Ce qui causera des émeutes au Donbass pour contester cette destitution. L’état de guerre en Ukraine, ouvert ou latent, dure depuis cette date (post 48). Le conflit militaire s’est greffé sur la rivalité politique entre le clan pro-russe et le clan pro-occidental, aggravé depuis la fin de l’URSS.
De nouvelles élections en 2014 portent au pouvoir Porochenko, contesté par le clan pro-russe. Il fait face à l’annexion de la Crimée et à la guerre civile au Donbass avec des séparatistes armés par les russes. Cette première guerre a fait environ 15 000 morts. Le couple franco-allemand intervient pour négocier un cessez-le-feu. Les accords de Minsk stabilisent le front au Donbass, une « paix à l’écorce » (Parole de 1977, XXV/11). Elle est facile à arracher car les tensions entre populations et les arrière-pensées politiciennes perdurent. Zelenski remporte les élections de 2019 et Poutine lance son « opération militaire spéciale » contre l’Ukraine en février 2022. Il veut renverser le pouvoir local, comme l’URSS dont il est l’héritier idéologique le faisait auparavant.
Cette guerre meurtrière fait craindre un conflit nucléaire entre la Russie et l’OTAN. Une paix provisoire négociée interviendra après que la folie guerrière aura dissipé ses fumées. Mais pour éradiquer définitivement la guerre, il faudra planter dans cette région la Paix du Saint. La paix a perduré entre la France et l’Allemagne parce que les populations n’en pouvaient plus des massacres. Elles ont refusé la manipulation par les pouvoirs politiques et religieux et les profiteurs de guerre.
1 Les guerres des hommes et la Paix du Saint
Les guerres sont possibles parce que le mal niche dans le cœur de l’homme qui a oublié la Loi d’Amour du Créateur. Il ne voit plus que tous les êtres humains sont enfants d’un même Père, donc ses frères. Alors il peut devenir jaloux, colérique, violent et blesser physiquement et psychologiquement les autres et lui-même. Dans le récit de la Genèse biblique, le premier meurtre, celui d’Abel par son frère Caïn a pour cause la jalousie fraternelle. Quelques générations après, Lamech tue pour se venger d’une meurtrissure.
Ces crimes individuels, dans une humanité dispersée avaient des conséquences limitées. Les mâles adamiques d’il y a 50 000 ans firent de leur compagne « une chamelle toujours grosse pour grossir les rangs des armées et des serviteurs, pour pourvoir aux cuisines et aux adultères » (Parole de 1974, 2/4). Le premier massacre avéré date d’il y a 12000 ans au Soudan, une petite tuerie avec des armes rudimentaires (post 87).
Mais avec l’arrivée de l’âge du fer au IIIème millénaire avant J.C., et celle des empires, les massacres se multiplient. Car les rois ont « voulu être maître du fer pour armer leurs guerriers ». Les « progrès » des armes n’ont plus pour objectif la chasse pour se nourrir, mais l’asservissement des groupes rivaux sur un territoire de chasse, le rapt des femmes convoitées ou la compétition entre nomades et agriculteurs. Dans la suite de l’histoire humaine, la cupidité des rois alimente une course à l’armement sans fin qui a doté les pouvoirs actuels d’armes de destruction massive.
Les messagers du Créateur, rishis inspirés ou prophètes, appellent à la Paix. En contraste, tous les livres sacrés des grandes religions, Veda, Bible et Coran abondent en récits guerriers. Le Veda et la Bible ont été contaminés par des livres d’hommes fiers d’y insérer leurs exploits. Par contre le Coran n’a pas été altéré. Il a été révélé progressivement dans un contexte de guerre d’extermination lancée contre le prophète. Il n’autorise la défense qu’après avoir proposé la paix. Mais les idéologues et clergés religieux ont habilement détourné ces Messages pour justifier les violences voulues par les dominateurs.
La Parole adressée à Moïse dit « tu ne tueras point ». Or il aurait fait lapider un homme qui ramassait du bois un jour de sabbat ? Dieu promet son aide aux réfugiés hébreux pour qu’ils s’installent progressivement en Canaan en déplaçant ses habitants par l’envoi de frelons. Mais ils massacrent tous les habitants de Jéricho en prétendant que c’est Dieu qui les a « voués à l’interdit ». Le Coran demande au prophète et à ses compagnons de limiter leur prédication aux croyants et parle de la lutte contre le mal en soi, le djihad. Mais les islamistes veulent y voir un appel à tuer les « infidèles », ceux dont la foi n’est pas la leur.
La Parole de 1974/22 nous dit : « Les princes et les prêtres se soumettent d’autres princes et leurs troupeaux, forment des hordes innombrables pour étendre leurs conquêtes. Ils font venir de nuit des faussaires pour justifier leurs trônes, des pillards pour prêter leur violence par crainte que la horde ne se divise et qu’ils perdent leurs profits. Immense fut l’habileté des princes à gouverner ». Les princes religieux et politiques mobilisent des docteurs en théologie et en géopolitique pour manipuler leurs peuples. Ils les endoctrinent pour les lancer dans des guerres profitant aux puissants et aux riches. Ils attisent les faiblesses des dominés, la peur, l’orgueil patriotique, la convoitise, l’ignorance, et les transforment en bataillons féroces. Cette logique d’empire conquérant caractérise la Bête du pouvoir russe actuel (post 71) qui parle d’une guerre sacrée contre l’OTAN athée. Sa télévision menace de frappes nucléaires contre l’Europe.
Le scénario du pire ne peut être écarté si la paix en Ukraine tarde ou si la Bête russe se sent acculée. Une guerre nucléaire ciblerait des villes d’une dizaine de millions d’habitants, Londres, Paris, Berlin, peut-être NY et d’autres villes américaines, et du côté russe, Moscou et St Petersburg. Leurs habitants survivront, plus ou moins en fonction de la rapidité des mises à l’abri. Une guerre nucléaire ferait quelques millions de morts (comme les guerres de trente ans ou celles de Napoléon) ou quelques dizaines de millions pour une population russe de 143 Mn. L’union européenne en a 450 Mn et les USA 330 Mn, soit près d’un milliard d’humains directement impliqués. La verticale du pouvoir russe disparaitrait, ce qui peut les rendre prudents, même s’ils fantasment d’aller au paradis.
Ce n’est pas l’apocalypse, l’humanité et la planète s’en remettront, comme le Japon après les bombes sur Hiroshima et Nagasaki qui ont fait 200 000 morts. Un massacre décidé par le président américain alors que selon le général Mc Arthur, les japonais étaient prêts à négocier la paix. Mais l’escalade guerrière doit être évitée à tout prix dans ce conflit qui aurait déjà fait 100 000 victimes de chaque côté, dont beaucoup de civils ukrainiens. La pire hécatombe de l’histoire fut celle de la Bête communiste chinoise sous Mao (post 79), estimée à 70 Mn de morts. Devant les deux guerres mondiales dues à la rivalité franco-allemande avec 50 Mn. La Bête stalinienne aurait fait plus de 30 Mn de morts dont 5 par l’Holodomor, la famine organisée ciblant l’Ukraine.
Dans les guerres récentes, la boucherie de la RDC, l’ex Congo Belge aurait fait 4 à 5 Mn de victimes surtout civiles. Entre 1885 et 1908, sa population avait déjà subi un génocide par les colonisateurs avec près de 10 Mn de morts (?). C’est une illustration tragique de la responsabilité des européens dans le sort actuel des populations décolonisées soumises à un pouvoir étatique centralisé. La carte de la RDC montre un immense territoire ingérable dont la capitale excentrée Kinshasa est à plus de 1000 km du Kivu. Cette région alimente la convoitise des bandes armées locales. Elle est riche en matières premières qui ont financé les massacres des années 90 où sept pays limitrophes sont intervenus par milices interposées. La mission de maintien de la paix de l’ONU n’a pu qu’observer les massacres.
Cette organisation fondée sur des Etats nations aux frontières théoriquement figées ne permet pas de pacifier des territoires artificiels hérités minés de l’intérieur par des rivalités ethniques et confessionnelles. Les guerres en Lybie, Irak et Syrie sont l’illustration tragique des rivalités guerrières laissées en suspens par la décolonisation qu’un pouvoir central, même élu sans fraude ne peut gérer. La recomposition de beaucoup d’Etats nations (post 44) ne sera facilitée ni par l’ONU, ni par les pouvoirs en place. Elle sera longue et risque d’être violente comme au Soudan, mais c’est une étape incontournable pour que l’humanité se réveille enfin de son délire guerrier.
2 La Paix du Saint : des nations qui s’embrassent (Parole de 1977, XIX/22)
La Parole rappelle que le Créateur respecte la liberté laissée aux hommes, mais souffre du mal qu’ils cultivent. Il n’hésite pas à intervenir dans l’histoire à des moments critiques pour appeler les hommes à la Sagesse. Lors de la deuxième théophanie, Dieu prédit l’invasion de l’Afghanistan par les troupes russes (« Kaboul haché », XV/1) qui aura lieu deux ans après et le soutien que le Père apporte à ces hommes qui défendent courageusement leur foi face au communisme athée (« J’ai les Bras pour les frères de Muhammad, XV/3). Nul en 1977 n’avait prédit cette guerre et encore moins la déroute de l’armée russe.
Lors de la deuxième théophanie, Dieu évoque la guerre au Moyen Orient qui entre dans une phase critique : « Je porte ton œil (vers la guerre) des poils épais (qui) ferrent Jérusalem (où) les murs pleurent ». Il appelle le témoin à envoyer au pieux Sadate ce Message du Très Haut « le paro (pour pharaon, président égyptien) parle à Israël : entre le fer dans la main ! ». Le président Sadate écoute l’avertissement, négocie avec l’ennemi et signe un accord de paix qui évitera l’embrasement régional. Comme le prouvera la suite (post 78), cette paix limitée s’avérera instable.
Dieu ajoute : « La paix qui monte contre le Saint tombe de l’aurore jusqu’à la décline, les dents noires ont les livres choppent. Le Saint, Sa Paix plante, la paix à l’écorce, les dents mangent, les dents noires vieux chiens rodent les boules ». Dans Son Langage imagé et concis, le Père évoque la précarité des paix signées entre des hommes calculateurs (le boulier des profiteurs de guerre) et cyniques (des chiens aux dents noires). Par contraste, la Paix du Saint prend l’image d’un Arbre qu’il faut planter solidement dans la terre des hommes en conflit.
Les horreurs de la guerre peuvent engendrer une vengeance sans fin (22/9). Pardonner aux agresseurs comme Jésus l’avait enseigné, est la seule solution sage, mais ô combien difficile ! Le pardon est un choix individuel de l’âme, il implique le refus de juger des intentions de l’agresseur et surtout de spéculer sur son salut. L’attitude du croyant face au mal et au crime n’est pas celle de la justice humaine qui punit, ce qui n’a jamais fait disparaître la violence. Car le séjour en prison endurcit souvent les criminels (la France bat tous ses records avec près de 73 000 détenus et l’extrême-droite aveugle en demande toujours plus !).
Le pardonneur se limite aux faits, et réfléchit aux mesures à prendre pour que l’agresseur ne récidive pas. Un débordement de colère dont l’agresseur se repent peut permettre des changements en lui. Pour les crimes de guerre, la situation est plus complexe. Obéir aux ordres criminels, comme les soldats romains qui ont crucifié Jésus ou les soldats russes qui bombardent les civils et torturent, n’est jamais une excuse. Mais désobéir aux ordres peut avoir des conséquences lourdes pour eux et leurs proches. Dans ce cas, les enquêtes judicaires suivies de condamnations peuvent avoir un effet dissuasif sur les soldats et surtout sur leurs chefs.
Au-delà des calculs politico-militaires, il faut travailler à une paix durable en Ukraine entre ces peuples. Ils s’entretuent en partageant des langues proches, un voisinage géographique et de nombreux liens familiaux datant de l’URSS. La population russe est dans le rôle ingrat d’un agresseur endoctriné par ses idéologues de la religion et de la politique. Il est facile de pointer du doigt leur responsabilité collective. Cela ne fait pas avancer la cause de la Paix en Ukraine. La population ukrainienne est dans le rôle plus noble d’un agressé qui résiste dignement et fait l’admiration du monde.
Par la Parole qu’Il nous a livrée en 1974 et 1977, le Saint nous donne un outil indispensable pour venir à bout de l’emprise du roi blanc orthodoxe dont l’opinion publique européenne sous-estime l’importance dans la manipulation des populations slaves. Les deux pays en guerre « sont très largement « orthodoxes ». En Russie la verticale du pouvoir religieux organisée par Staline est sous la direction du patriarche Cyrille, ancien espion du KGB et ami de Poutine, soutien essentiel à la guerre auprès de la masse russe. En Ukraine, divisée en patriarcats concurrents, la guerre discrédite la branche majoritaire reliée à Moscou.
La Parole tracera son cours dans cette région comme un Fleuve (28/3). Quand les slaves s’y abreuveront, la Russie changera sans avoir à renier sa foi chrétienne. Quant aux croyants ukrainiens, ils passent facilement d’une église à l’autre et se libèreront les premiers. La pyramide ecclésiale s’effondrera. Les bons popes accompagneront la Paix du Saint dans les terres slaves en récusant le mythe de la guerre sainte contre l’Occident athée. Ils faciliteront la fraternité slave pour permettre à ces nations antagonistes de faire la Paix en Ukraine et de s’embrasser.
3 La problématique de la paix du point de vue ukrainien
L’opinion publique ukrainienne a changé depuis la fin de l’URSS. Beaucoup de jeunes ukrainiens ont voyagé, étudié ou travaillé en Europe, ils ont pris goût à la liberté économique et spirituelle. Ils ne se laisseront plus manipuler par des serviteurs de la Bête russe, idéologues ou profiteurs de guerre. Certains popes orthodoxes ukrainiens opposés à la guerre ont été déportés et torturés. Les bons popes continueront leur travail au service des croyants dans la fidélité à l’Esprit de l’Evangile : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » ; et surtout « avant de prier, pardonne d’abord à ton frère ».
Porochenko est co-responsable de l’embrasement actuel avec son slogan électoral « armée, langue, foi » et sa politique linguistique d’ukrainisation. Zelenski dispose d’un immense soutien populaire. Il connaît bien la Russie, C’est un remarquable communicant en direction des européens. Il sait surtout organiser la résistance, et parler à son peuple pour l’encourager.
Les ukrainiens ont résisté au rouleau compresseur russe. ils ont les cartes en main pour d’éventuelles négociations de paix, les européens les suivront. L’hypothèse d’une capitulation russe ou de l’effondrement de sa verticale du pouvoir est hasardeuse. Dans la logique militaire, un cessez-le-feu peut intervenir si la situation sur le front est stabilisée. Le président ukrainien, prêt à négocier au début, insiste actuellement sur la reconquête de l’ensemble du territoire ukrainien, Crimée comprise. C’est une posture risquée.
Sur le terrain les principaux enjeux sont les grandes villes sous occupation russe, Donetsk 950 K en 2021, Marioupol 490 K, Louhansk 463K, Makiïvka 390K, Horlivka 290K, Melitopol 160K, sans parler de Sébastopol et Simféropol 340K en Crimée chacune. Les régions occupées en 2014 avaient 4 Mn d’habitants pour l’oblast de Donetsk et 2 Mn chacun pour ceux de Lougansk et de Crimée sur un total ukrainien de 44 Mn. Melitopol et Marioupol ont prouvé qu’elles ne voulaient pas de la dictature russe, mais la guerre a bouleversé l’équilibre de ses habitants.
Mais la reconquête des régions occupées depuis 2014 du Donbass serait un carnage humain dans cette zone urbanisée sous forte emprise des séparatistes. Ils se rebelleront par tous les moyens contre Kiev. Cet objectif pèserait aussi sur le financement de la reconstruction. Or la Russie déversera d’énormes moyens financiers dans les zones sous son contrôle et la population en bénéficiera. Quant à l’hétérogène Crimée, largement vidée des tatars et ukrainienne depuis peu, c’est une ligne rouge pour la Russie. Une tentative de conquête militaire serait aussi hasardeuse que risquée. Il faut préserver les vies humaines, ukrainiennes comme russes qui sont sacrées, pas les frontières entre eux.
Les opinions publiques ukrainiennes et européennes doivent réfléchir à un cessez-le-feu suivi de négociations. L’Ukraine peut construire les conditions d’une paix durable car elle a mérité le soutien indéfectible des européens pour se défendre et reconstruire. Les ukrainiens connaissent le monde russe, ils sauront au fil des générations comment retrouver la fraternité chrétienne entre slaves en dépit de la Bête russe, qu’elle soit incarnée par Poutine ou tout autre dominateur individuel ou collectif.
4 Guerre et paix en 2022 du point de vue européen
L’Europe, croyante comme la Pologne ou agnostique comme la France, après avoir mis le monde à feu et à sang par le colonialisme et les guerres entre pays européens, a commencé à développer un savoir-faire pour promouvoir la paix, dans les pays nordiques en particulier. C’est une excellente chose. Les romains s’y connaissaient en guerres impériales et ont établi la « paix romaine » en place à l’époque de Jésus. Leur adage était : « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Donc l’intention de paix face à la Bête russe ne peut se dispenser d’une puissance militaire prête à se défendre des agresseurs.
La Bête du pouvoir russe et la Bête du pouvoir iranien sont profondément ancrées dans la conscience collective de leur population. Parce que les clergés orthodoxes et chiites ont siphonné l’énergie spirituelle portée par l’Evangile et le Coran. Ils l’ont détournée vers leurs calculs de pouvoir et ont pactisé avec le roi noir, ses militaires et ses suppôts, les espions et policiers de la « sécurité intérieure » de la Russie et les profiteurs comme les « gardiens de la révolution » iraniens.
Ce qui obsède les pouvoirs iraniens et chinois, c’est la rivalité avec la superpuissance militaire, économique et culturelle des USA. Mais l’Europe n’est pas au centre de leurs préoccupations. Contrairement à la Russie, liée au continent européen par la géographie, l’histoire et les enjeux économiques et à la Turquie qui est membre de l’OTAN. Quant à l’Afrique, la puissance humaine émergente, elle ne représente pas une menace militaire venant d’un de ses Etats.
La relation avec la Russie est déterminante pour la paix en Europe. Protéger l’Ukraine est une responsabilité à assumer par des pays européens plus autonomes dans l’OTAN. Car qui peut prédire comment évoluera la politique américaine ? L’Europe de l’Est sait à quel point le parapluie américain était vital face à l’empire soviétique. Mais elle sait aussi que son autonomie de défense passe par de solides capacités militaires européennes. Donc, au grand regret du pacifique bloggeur, la sagesse veut que l’Europe et surtout la pacifique Allemagne investissent fortement dans la défense parce que la Bête russe mettra du temps à disparaître.
Le renforcement militaire de l’Ukraine doit s’appuyer sur une économie solide dans ce pays dévasté par les bombardements. Le plan Marshall pour reconstruire l’Europe a prouvé son efficacité, le temps est venu de préparer un plan de reconstruction de l’Ukraine dont les européens seront les principaux promoteurs et financiers. S’ils ne le font pas par solidarité fraternelle, qu’ils le fassent par calcul, pour un bénéfice mutuel favorable à l’industrie des pays vieillissants comme l’Allemagne et l’Italie.
La reconstruction mobilise de l’argent, des compétences et des bras humains. Elle peut compter sur le courage et l’énergie de l’Ukraine où la corruption est combattue. La guerre a renforcé la solidarité nationale, les riches locaux hésiteront moins à mobiliser leurs ressources pour leurs concitoyens. Des sommes importantes peuvent être mobilisées avec le soutien de la Banque Centrale européenne, des instances européennes, des pays et des citoyens. Toutes les technologies et compétences pour reconstruire sont disponibles en Europe qui ne manque pas non plus de main d’œuvre qualifiée.
La reconstruction des infrastructures est partiellement mécanisable, celle des bâtiments l’est beaucoup moins. Donc l’Ukraine a besoin d’une main d’œuvre basique pour que les chantiers aboutissent sans tarder. Le post 54 sur l’immigration a parlé de la synergie naturelle entre la pyramide des âges africaine et celle de l’Europe. La population ukrainienne décroit (1,2 enfants par femme). Il y a moins de 100 000 immigrés non européens en 2019 sur 5 Mn d’immigrés dont 3,3 venant de Russie. En coordination avec les industriels et pays européens qui accueillent beaucoup de réfugiés africains, il faut organiser le moment venu une immigration choisie au bénéfice mutuel de l’Ukraine et de pays africains ciblés.
5 La Paix en Ukraine possible du point de vue russe
La Bête du pouvoir russe est dirigée par le président Poutine depuis 1999, réélu en 2012 après l’intermède de son suppôt Medvedev. Le soutien massif de la population russe à cette guerre absurde s’explique en partie par le blocage médiatique et la propagande officielle. Il peut s’éroder avec le retour des cercueils de soldats et avec la lente diffusion dans la société des réalités du terrain. Mais Poutine maîtrise sa base électorale avec son idéologie du patriotisme d’Etat et de la guerre existentielle face à la menace de l’OTAN.
Au XIXe et au XXe siècle, le patriotisme européen voulait défendre le territoire national ; l’armée et les symboles militaires (défilés et décorations) y jouaient un rôle important avec l’idée du sacrifice de soi. Le patriotisme était central dans l’idéologie stalinienne et dans les doctrines de l’église orthodoxe russe. Il est devenu tabou après la chute de l’URSS.
Poutine a réinstauré un nouveau patriotisme d’État comme posture obligée dans l’espace public russe. Dans la Russie moderne, l’homo sovieticus n’est pas mort (post 48 §5). Les campagnards âgés sont nostalgiques de l’URSS, dans une grande pauvreté matérielle et avec des superstitions orthodoxes bien ancrées. Le patriotisme promeut comme un devoir sacré le service militaire qui sert d’initiation à la barbarie russe. Il empêche toute critique publique du patriotisme d’État sous peine d’être accusé de lâcheté, de traîtrise, ou d’immoralité.
Le programme éducatif lancé par Poutine dès son arrivée au pouvoir cultivait les sentiments de fierté, d’engagement et de loyauté. Il distinguait le « patriotisme sain », compatible avec « l’internationalisme » et le « nationalisme » d’agressivité envers les autres nations. La propagande russe en 2021 parlait déjà du risque que l’Ukraine entre en guerre contre la Russie pour présenter l’invasion comme une opération défensive ou préventive. Le soutien militaire américain fut déterminant pour l’Ukraine au début. Ils avaient prévenu Zelenski et leurs alliés de l’OTAN, mais très peu les ont cru.
Pour le pouvoir poutinien, le mensonge, les meurtres et la guerre sont des outils du quotidien, sa signature en bas d’un accord de paix n’a aucune valeur. Seuls comptent pour lui les rapports de force et le risque qu’il perde la main sur son opinion publique ou soit renversé pour avoir perdu la guerre. Ce qui pourrait aboutir à un pouvoir pire que le sien. Ainsi tout projet de paix durable doit impérativement tenir compte à la fois du pouvoir en place et de la société russe actuelle et s’inscrire dans une perspective temporelle de court, moyen et long terme.
La capitulation allemande après la première guerre mondiale fut une humiliation pour sa population et une des causes de la barbarie hitlérienne. Il faut donc s’assurer que la paix négociée ne soit pas perçue comme une défaite humiliante ni pour la population russe, ni pour le président qui l’endoctrine. Par exemple un cessez-le-feu provisoire avec stabilisation du front sur la situation d’avant 2022 peut être présentée comme une victoire par Poutine malgré le recul de son armée et les pertes humaines considérables.
Il peut argumenter qu’il a consolidé les gains territoriaux et protégé les russophones du Donbass et de la Crimée des exactions prétendues par les ukrainiens. A moyen terme, si de plus cet accord de paix prévoyait à moyen terme un référendum des populations locales pour décider de leur sort, Poutine peut espérer consolider définitivement ces gains territoriaux en arrosant d’argent ces territoires, et obtenir des résultats plus crédibles que ses récents simulacres de référendums.
6 Planter une paix durable en Ukraine avec intelligence spirituelle
L’Arbre de la Paix doit prendre racine dans la terre des inconscients collectifs russe et ukrainien, distanciés après les crimes de guerre russes et leurs bombardements destinés à pourrir la vie des ukrainiens cet hiver. Les autorités russes sous-estiment l’importance et l’irréversibilité de ce fossé. Car elles sont longtemps restées dans le contexte ancien et l’illusion qu’il suffisait d’intervenir dans les élections comme en Biélorussie pour s’assurer de la victoire électorale d’un vassal dévoué. Les européens doivent être lucides sur la Bête russe et ses alliés naturels comme la Bête iranienne, et les ukrainiens doivent dépassent l’émotion légitime face aux horreurs de la guerre.
La réaction épidermique de jeter leurs livres des grands écrivains russes est une impasse, comme l’ukrainisation linguistique forcée à la Porochenko. Il faut rétablir les ponts spirituels et intellectuels entre ces deux peuples voisins. Dans « La légende du Grand Inquisiteur » des frères Karamazov du génial Dostoïevski, il imagine le retour de Jésus pendant l’Inquisition. Il dérange l’Eglise et le Grand Inquisiteur le condamne à mort en disant : « Ils comprendront, enfin, que la liberté et la liberté terrestre pour tout le monde sont incompatibles, car jamais ils ne sauront se répartir le pain entre eux ! Ils ne pourront jamais être libres, car ils sont faibles, vicieux, nuls et rebelles ». Cette sombre diatribe pourrait être tenue par le duo Poutine-Cyrille.
Jésus a fait son retour annoncé « à une heure où personne ne l’attendait », en France, pour livrer la Parole de 1974. Elle bouleversera un jour la conscience collective russe, faisant écho à l’appel de la Dame de Fatima en 1917 (post 30), « priez pour la conversion de la Russie ». Le peuple russe se libérera du mythe soviétique. Il comprendra que sa foi chrétienne exige d’aimer ses frères proches et de faire la paix avec eux. L’avenir russe peut être incarné par le sublime Tolstoï (lire « le Royaume de Dieu est en vous »). Il s’est insurgé contre la violence tsariste et les prétentions du clergé orthodoxe qui l’a excommunié. Il a montré l’exemple d’une vie simple où il respectait ses ouvriers et mettait la main à la charrue. Il fut une inspiration déterminante pour Gandhi (post 41) qui libéra pacifiquement son peuple du colonialisme britannique, ce qui était possible contre l’empire anglais, mais pas face à Hitler ou Poutine.
Les « spécialistes » militaires ne donnaient que quelques jours avant que l’Ukraine ne se soumette aux diktats russes. Ils parlent maintenant d’une possible « victoire » ukrainienne. Mais que signifient les mots victoire et défaite au plan spirituel ? La Parole de 1974-1977 n’utilise ce mot que pour parler de la Victoire spirituelle contre le mal et la mort. Les armées alliées qui ont lancé la guerre contre l’Irak et la Lybie ont parlé d’une victoire militaire et pour la démocratie quand les dictateurs locaux ont été assassinés. Quelles ont été les conséquences de ces « victoires » pour les peuples concernés ? Une boucherie interminable et un chaos en l’absence de ces dictateurs et régulateurs des rivalités locales ! Leur pouvoir d’autocrate était certes un mal, mais un mal relatif en l’absence d’une possibilité de liberté pacifiée pour ces peuples. Elle passe par l’éducation et le changement de générations.
On peut parler de victoire ou de défaite dans un match sportif jusqu’au prochain match. Mais parler de victoire et donc de défaite militaire est extrêmement dangereux car la guerre suivante peut ruminer dans le cœur des vaincus provisoires. La victoire contre la Bête nazie en 1945 était une victoire car elle l’a fait disparaître. Mais ce n’était pas une victoire contre l’Allemagne ou son peuple car leur conversion à la logique de paix était possible. Faire disparaître la Bête russe de 2022, c’est une autre histoire qui ne pourra s’écrire en se limitant à la logique militaire. Il faudra de l’intelligence spirituelle, de la sagesse et beaucoup de temps !
7 Quelques pistes de Paix pour l’Ukraine à court et moyen terme
En attendant la conversion du peuple russe au Message de Jésus libéré des délires (32/9) ecclésiastiques, la dissuasion crédible est la seule posture possible. L’Europe doit affirmer haut et fort qu’elle a écarté le mercantilisme à la Schröder. Qu’elle s’engage résolument à protéger militairement et économiquement l’Ukraine en élaborant un plan ambitieux de reconstruction et de consolidation du pays. Il est douteux qu’on puisse obtenir de la Russie des dommages de guerre, mais le financement de ce plan pourrait être facilité par un changement de stratégie européen sur les achats de produits pétroliers russes, surtout du gaz.
La baisse des ventes à l’Europe n’empêche pas la Russie d’augmenter de 50% son budget de sécurité intérieure, de booster son industrie de l’armement et de stabiliser son économie. Comme en Corée du Nord, le dictateur local répartit librement son budget et passera par des contrebandiers pour vendre. Or l’UE comme unité d’achat coordonnée est un très gros client et peut réduire par des contrats à long terme le prix d’achat et les coûts d’approvisionnement, élevés pour le gaz. Elle peut donc se procurer des matières premières russes au prix le plus bas possible (en-dessous du plafond envisagé par le G7) et les revendre aux Etats intéressés avec une très forte marge pour encourager les économies d’énergie et alimenter un fond de reconstruction de l’Ukraine. Cela n’empêche pas de chercher d’autres sources d’approvisionnement ou de prolonger les sanctions tant qu’il n’y a pas de cessez-le-feu.
Les frontières étatiques n’ont jamais cessé de bouger pour diverses raisons. La logique juridique de l’Etat nation aux frontières intangibles chère à l’ONU se heurte à une autre, celle du droit des peuples à décider de leur destin. Qui peut définir ce qu’est un peuple ? Y a-t-il dans la France un peuple kanak, un peuple corse, un peuple breton, un peuple basque, un peuple de Mayotte ? La France a organisé trois référendums qui ont conduit au maintien dans l’espace français à une faible majorité réelle de la Nouvelle-Calédonie, un territoire où les autochtones kanaks et les immigrés du continent sont à quasi égalité. Un référendum sur l’indépendance des Comores a été organisé en 1974 et a abouti à l’indépendance mais une île, Mayotte, s’est prononcé contre. Après moult tractations, il a été décidé que Mayotte resterait française. La logique juridique est flexible.
Pour la Crimée et le Donbass, l’autodétermination des peuples est difficile à mettre en œuvre à cause des mouvements de population libres ou contraints. Les tatars musulmans de Crimée ont été dispersés par Staline, des déportations et enlèvements d’enfants ont été organisés par Poutine et beaucoup ont fui la guerre provisoirement. Le désaccord frontal sur le statut de la Crimée entre russes et ukrainiens n’a pas de réponse évidente au regard de l’histoire ni de la volonté des populations qui y ont résidé. A un moindre degré, il en est de même au Donbass où de très nombreux russes de toutes les régions sont venus travailler quand Staline y a développé l’industrie lourde. Une solution pacifique pour trancher serait d’avoir recours à l’arbitrage de la Cour internationale de justice de La Haye qui prendra en compte tous les éléments apportés par les deux parties et tranchera.
Des référendums locaux pourraient être prévu dans des accords de paix dans 4-5 ans sous supervision internationale pour que ces territoires décident des modalités de leur autonomie. La liberté de s’installer provisoirement ou définitivement doit prévaloir dans ces zones pour ceux qui y ont résidé avant 2022 et pour les citoyens ukrainiens. Les populations pourraient mieux imaginer leur vie quotidienne s’ils étaient rattachés à Kiev ou à Moscou sans bombardement et avec une reconstruction bien avancée. L’incertitude sur le destin de ces zones, résultant des accords de Minsk ou de l’évolution du front militaire, ne changera pas l’équilibre militaire entre la Russie et l’Ukraine. Il est conditionné par le solide soutien de l’ensemble de l’Europe et peut-être l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN, en tout cas à l’UE.
Un scénario d’intelligence collective pour les slaves pourrait aussi inspirer les serbes de l’espace post-yougoslave où la situation reste très précaire. Les valeurs chrétiennes sont parlantes pour les orthodoxes et leur retour aux sources de l’Evangile grâce à la Parole de 1974-1977 est une grande espérance pour les générations à venir. Cette Parole est aussi un pont avec le monde musulman pour faciliter la connaissance mutuelle. Une nécessité urgente dans les vieux pays européens comme dans l’espace post-yougoslave et dans les territoires périphériques et voisins de la fédération de Russie. Ils y sont beaucoup mieux traités que les ouïgours en Chine où l’athéisme et le matérialisme barbares étouffent toute compassion !
En Ukraine comme en Iran (post 66), la foi reste un facteur déterminant et est liée à un texte sacré. Cette référence est incontournable pour planter une paix durable entre les êtres humains dans un dialogue de connaissance. Si j’étais russe et que ma mère me disait « Il faut bombarder et tuer les ukrainiens », je lui dirais : « Es-tu chrétienne ? Chrétienne comme l’Evangile et comme Tolstoï ? Ou chrétienne comme le patriarche Cyrille devenu milliardaire grâce au trafic de cigarettes et qui prône la guerre ? Ouvrons ensemble l’Evangile et parlons-en ! ».
Si j’étais iranien et que mon père part avec les gardiens de la révolution pour matraquer ou tirer sur les manifestants, je lui dirais : « Es-tu musulman ? Musulman selon le Coran ou musulman comme l’ayatollah Khamenei qui lance ses troupes contre la population civile avec déjà plus de 400 morts innocents sur la conscience ? Ouvrons ensemble le Coran et parlons-en ! ». Mais si je suis chinois, je n’ai pas de texte sacré de référence pour promouvoir la Paix du Saint au Nom de l’Evangile, du Coran ou d’une autre Parole.
Après bientôt deux ans de guerre et une terrible hécatombe de soldats et de civils, la situation sur le front semble à peu près stabilisée. Peut-on espérer maintenant des possibilités de négociations et de paix entre les belligérants ?
Il faut toujours espérer, mais la situation a beaucoup évolué depuis l’écriture de ce post en novembre 2022, même si le contexte de l’histoire longue de ces peuples exposé dans les posts 48 et 61 n’a pas changé.
Nous venons d’apprendre il y a quelques mois que des négociations organisées par la Turquie ont failli aboutir en avril 2022 à un cessez-le-feu qui aurait évité un carnage humain et donné le temps de trouver ses solutions politiquement intelligentes pour juguler la menace russe. D’après des sources fiables, les accords devaient être signés lors d’une rencontre entre Poutine et Zelensky. Mais en quelques jours, la position de ce dernier a brutalement changé et il a refusé d’aller de l’avant, une raison majeure ayant été l’influence de Boris Johnson, notoirement incompétent et agité, qui promit à l’Ukraine des armes et la victoire, une spéculation très hasardeuse.
Depuis, l’idéologie de la victoire militaire a monopolisé les discours politiques et médiatiques. Or selon moi, toute guerre est d’abord une défaite pour l’humanité et améliore très rarement la situation sur le terrain, à de très rares exceptions près comme celle inévitable pour abattre la Bête hitlérienne. Les stratèges ukrainiens ont spéculé à tort sur des avancées militaires rapides ou un effondrement de l’armée russe, mais la guerre est par nature imprévisible. C’est l’inverse qui s’est passé. Les ressources humaines et matérielles de ce petit pays, malgré le soutien de l’Occident, se sont épuisées dans cette guerre de tranchées, alors que l’ours russe a eu le temps de renforcer son dispositif et repart à l’offensive en espérant dans un premier temps récupérer l’ensemble des oblasts majoritairement russophones qu’il a déclaré comme annexés après des référendums locaux.
Les ukrainiens sont maintenant en situation défavorable pour négocier, même s’il est toujours possible de trouver un compromis. Le discours convenu des médias occidentaux est de faire référence aux frontières internationalement reconnues en oubliant la liberté des populations de décider de leur avenir. Or dans la situation actuelle, les populations qui sont restées sur les territoires occupés par la Russie préféreront majoritairement de toute évidence être rattachées à Moscou plutôt qu’à Kiev pour être protégés des bombardements ukrainiens et bénéficier des flots de devises que Poutine ne manquera pas de déverser pour consolider son emprise. Il est donc inévitable que Kiev fasse le deuil de ses rêves de reconquête et signe un accord sur des lignes de cessez-le feu correspondant à peu près aux positions actuelles, voire en abandonnant plus de territoires à l’Est en fonction des exigences de Poutine. La survie de leur nation autonome est à ce prix.
Je ne partage pas du tout les spéculations stériles sur les risques de guerre nucléaire même si je sais qu’avec les pouvoirs guerriers, tout est possible. Mais il faut certainement se préparer à tous les scénarios car un cessez-le-feu en Ukraine ne fera pas disparaître les risques. Par contre, je vois que même en traînant les pays pour certains pays, l’Europe a compris l’utilité de ce vieil adage romain : « si vis pacem, para bellum ». L’Europe a les moyens d’avoir un très gros bâton pour dissuader l’ours russe indépendamment de la politique des USA avant et après les élections. Je reste donc optimiste sur un fin pas trop éloignée de cette boucherie en Ukraine si l’Europe tient ce langage de la force que seul Poutine entend, mais en y adjoignant la raison de voir lucidement quelles sont les marges réelles de négociation à l’heure actuelle. La Turquie reste un médiateur possible.
Même si c’est avant tout la logique spirituelle que ce blog développe, je dois parfois concéder un peu de réflexion à la logique sordide de la politique afin que nous laissions un monde meilleur aux générations qui viennent.